Les participants ont planché sur des cas concrets d'application du code de la concurrence, encadrés par des experts locaux et métropolitains. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 20 novembre 2024 - Depuis lundi, les Ateliers de la concurrence 2024 se déroulent à Punaauia. Organisé par l’Autorité polynésienne de la concurrence (APC), cet événement, qui se veut être à vocation pédagogique, a attiré deux fois plus de participants que l'an dernier, confirmant ainsi l’intérêt croissant des acteurs économiques pour un droit désormais perçu comme un levier stratégique.
Depuis lundi, les Ateliers de la concurrence 2024, organisés par l’Autorité polynésienne de la concurrence (APC), se tiennent à Punaauia. Cet événement, qui s’achève ce mercredi, vise à vulgariser et inculquer le code de la concurrence auprès des acteurs économiques locaux. Cette année, l’engouement est indéniable : les trois demi-journées de travaux ont attiré deux fois plus de participants que l’an dernier, parmi lesquels des avocats, des juristes d’entreprise, des acteurs publics et des dirigeants de société, tous désireux d’approfondir leur compréhension du droit à la concurrence.
Adoptée il y a près de dix ans, cette réglementation a marqué un tournant dans la régulation économique du Fenua, avec un objectif affiché : limiter les concentrations d'entreprises, freiner les positions dominantes et tenter de contrer les monopoles, afin de stimuler la concurrence et d’offrir aux consommateurs polynésiens des prix plus compétitifs et des services diversifiés. D'autant que la concurrence a déjà prouvé l'impact significatif qu'elle peut avoir sur le portefeuille du nūna'a, comme en témoigne l’entrée de Vodafone sur le marché des télécommunications et celle d’Air Moana dans le transport aérien. Pour accompagner l'application de ce nouveau code, l'APC, une autorité indépendante, a été créée afin jouer le rôle de vigie et de garant de ces nouvelles règles. Toutefois, les débuts furent compliqués : le code de la concurrence était perçu comme une contrainte par une partie des acteurs économiques locaux déjà bien établis.
De la “frilosité” à l’adhésion
Sous l’impulsion de sa présidente, Johanne Peyre, l’APC a redoublé d’efforts et a multiplié les initiatives pour sensibiliser les entreprises et les professionnels du droit. Les Ateliers de la concurrence incarnent parfaitement cette démarche pédagogique. “Au départ, il y avait beaucoup de frilosité et d’a priori négatifs. Mais ces trois dernières années, nous constatons un intérêt croissant, aussi bien de la part des entreprises que des avocats et des acteurs publics, qui veulent comprendre et maîtriser ce droit”, confie Johanne Peyre, consciente de l'intérêt que portent désormais tous les acteurs locaux pour le code de la concurrence qui est aujourd’hui perçu comme un levier stratégique par beaucoup. “Notre objectif n’est pas d'être un obstacle au développement économique, c'est l'inverse.”
Depuis lundi, les Ateliers de la concurrence 2024, organisés par l’Autorité polynésienne de la concurrence (APC), se tiennent à Punaauia. Cet événement, qui s’achève ce mercredi, vise à vulgariser et inculquer le code de la concurrence auprès des acteurs économiques locaux. Cette année, l’engouement est indéniable : les trois demi-journées de travaux ont attiré deux fois plus de participants que l’an dernier, parmi lesquels des avocats, des juristes d’entreprise, des acteurs publics et des dirigeants de société, tous désireux d’approfondir leur compréhension du droit à la concurrence.
Adoptée il y a près de dix ans, cette réglementation a marqué un tournant dans la régulation économique du Fenua, avec un objectif affiché : limiter les concentrations d'entreprises, freiner les positions dominantes et tenter de contrer les monopoles, afin de stimuler la concurrence et d’offrir aux consommateurs polynésiens des prix plus compétitifs et des services diversifiés. D'autant que la concurrence a déjà prouvé l'impact significatif qu'elle peut avoir sur le portefeuille du nūna'a, comme en témoigne l’entrée de Vodafone sur le marché des télécommunications et celle d’Air Moana dans le transport aérien. Pour accompagner l'application de ce nouveau code, l'APC, une autorité indépendante, a été créée afin jouer le rôle de vigie et de garant de ces nouvelles règles. Toutefois, les débuts furent compliqués : le code de la concurrence était perçu comme une contrainte par une partie des acteurs économiques locaux déjà bien établis.
De la “frilosité” à l’adhésion
Sous l’impulsion de sa présidente, Johanne Peyre, l’APC a redoublé d’efforts et a multiplié les initiatives pour sensibiliser les entreprises et les professionnels du droit. Les Ateliers de la concurrence incarnent parfaitement cette démarche pédagogique. “Au départ, il y avait beaucoup de frilosité et d’a priori négatifs. Mais ces trois dernières années, nous constatons un intérêt croissant, aussi bien de la part des entreprises que des avocats et des acteurs publics, qui veulent comprendre et maîtriser ce droit”, confie Johanne Peyre, consciente de l'intérêt que portent désormais tous les acteurs locaux pour le code de la concurrence qui est aujourd’hui perçu comme un levier stratégique par beaucoup. “Notre objectif n’est pas d'être un obstacle au développement économique, c'est l'inverse.”
Johanne Peyre, président de l'APC, à droite, et Vivien Terrien, à gauche, membre du collège de l'APC et vice-président de l'Autorité de la concurrence de l'Hexagone. Crédit photo : Thibault Segalard.
De plus, ce constat se reflète également dans l’intensification de l’activité de l'APC. “Nous traitons de plus en plus de dossiers contentieux”, souligne la présidente. Chaque année, l’APC rend une dizaine d’avis sur des projets de loi et instruit entre cinq et six affaires de contentieux, dans des conflits souvent complexes. En témoigne son opposition, en février dernier, au rachat des activités polynésiennes de Bolloré Logistics par l’armateur CMA CGM qui a marqué les esprits. Cette opération, selon l’Autorité, aurait renforcé la position dominante de CMA CGM, déjà en quasi-monopole sur la route maritime avec l’Europe. Ces activités ont finalement été reprises par le groupe Balguerie, évitant ainsi un déséquilibre concurrentiel.
Des ateliers pour comprendre, anticiper et se conformer
Les ateliers ne se contentent pas de transmettre des notions théoriques : ils plongent les participants dans des situations concrètes, encadrées par des experts locaux et métropolitains. “On les met face à des cas pratiques en leur demandant : que feriez-vous ? Est-ce légal ? Pourquoi ?”, explique Vivien Terrien, membre du collège de l'APC et vice-président de l'Autorité de la concurrence de l'Hexagone. Une approche immersive illustrée par une métaphore : “C’est comme donner un jeu de société sans en expliquer les règles. Chacun bouge ses pions comme il l’entend. Ici, on apprend les règles, qu'elles soient commerciales, en ressources humaines... pour que tout le monde joue équitablement. On fait également comprendre que tu risques de te faire taper dessus si tu ne joues pas de la bonne manière. C'est là tout l'enjeu de ces ateliers.”
Cet aspect pratique séduit les participants, comme Stéphanie Ducerf, directrice juridique du groupe Louis Wane : “En tant que juriste, je suis ravie de ces ateliers. Cette année, la présence accrue des dirigeants et des équipes opérationnelles est une excellente nouvelle. Ils comprennent enfin l’importance du droit que nous essayons de leur transmettre chaque jour. Grâce à l’initiative de Johanne Peyre, cette pédagogie régulière permet à chacun de travailler sereinement et en conformité avec le droit de la concurrence. Cela assainit les relations commerciales.”
Avec ces Ateliers de la concurrence, l’APC renforce son rôle de pédagogue et de régulateur. Loin d’être un simple exercice technique, ces sessions participent à structurer un environnement économique et à instaurer une véritable culture de la concurrence en Polynésie.
Des ateliers pour comprendre, anticiper et se conformer
Les ateliers ne se contentent pas de transmettre des notions théoriques : ils plongent les participants dans des situations concrètes, encadrées par des experts locaux et métropolitains. “On les met face à des cas pratiques en leur demandant : que feriez-vous ? Est-ce légal ? Pourquoi ?”, explique Vivien Terrien, membre du collège de l'APC et vice-président de l'Autorité de la concurrence de l'Hexagone. Une approche immersive illustrée par une métaphore : “C’est comme donner un jeu de société sans en expliquer les règles. Chacun bouge ses pions comme il l’entend. Ici, on apprend les règles, qu'elles soient commerciales, en ressources humaines... pour que tout le monde joue équitablement. On fait également comprendre que tu risques de te faire taper dessus si tu ne joues pas de la bonne manière. C'est là tout l'enjeu de ces ateliers.”
Cet aspect pratique séduit les participants, comme Stéphanie Ducerf, directrice juridique du groupe Louis Wane : “En tant que juriste, je suis ravie de ces ateliers. Cette année, la présence accrue des dirigeants et des équipes opérationnelles est une excellente nouvelle. Ils comprennent enfin l’importance du droit que nous essayons de leur transmettre chaque jour. Grâce à l’initiative de Johanne Peyre, cette pédagogie régulière permet à chacun de travailler sereinement et en conformité avec le droit de la concurrence. Cela assainit les relations commerciales.”
Avec ces Ateliers de la concurrence, l’APC renforce son rôle de pédagogue et de régulateur. Loin d’être un simple exercice technique, ces sessions participent à structurer un environnement économique et à instaurer une véritable culture de la concurrence en Polynésie.