Genève, Suisse | AFP | mercredi 30/08/2017 - Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a accusé mercredi le Venezuela de "réprimer des voix critiques et d’instiller la peur parmi la population", se demandant même si la démocratie était encore vivante dans ce pays.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro "a été élu par le peuple", a reconnu le Haut-Commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein devant les médias à Genève, mais les récentes actions du gouvernement "donnent l'impression que ce qu'il reste de la vie démocratique au Venezuela est en train d'être écrasé".
Interrogé sur les commentaires du président français Emmanuel Macron qui a qualifié mardi le régime du président Maduro de "dictature", M. Zeid a confirmé qu'il y avait eu "une érosion de la vie démocratique".
La démocratie "doit être à peine vivante, si elle est encore en vie", a-t-il dit.
Les commentaires du Haut-Commissaire surviennent le jour de la publication d'un rapport accablant de son agence sur la situation des droits de l'homme au Venezuela, notamment la répression des manifestations de l'opposition.
Le document dénonce "une volonté politique de réprimer des voix critiques et d'instiller la peur parmi la population, afin de mettre un terme aux protestations".
"Le recours généralisé et systématique à une force excessive pendant les manifestations, et la détention arbitraire de manifestants et d’opposants politiques présumés, indiquent qu’il ne s’agit pas d’actes isolés et illégaux de la part de quelques officiers", souligne le rapport.
M. Zeid a averti que la crise économique et sociale persistante et les tensions politiques croissantes risquent d’aggraver la situation du Venezuela.
Ce pays producteur de pétrole, en proie à une grave crise économique marquée par des pénuries de produits de première nécessité, est le théâtre de manifestations depuis avril contre le président Maduro qui ont fait près de 130 morts.
Le rapport accuse les forces de sécurité et les milices pro-gouvernementales d'être responsables de la mort d'au moins 73 manifestants antigouvernementaux.
Il souligne cependant que les auteurs des autres décès n'ont pas encore été identifiés.
M. Zeid s’est dit par ailleurs préoccupé par les récentes mesures prises par les autorités pour criminaliser les leaders de l’opposition politique.
La toute-puissante Assemblée constituante vénézuélienne a ainsi décidé mardi de faire traduire en justice pour "trahison" les opposants qui ont, selon elle, encouragé les sanctions financières des Etats-Unis contre le pays.
M. Zeid a également pointé les "traitements dégradants assimilables dans certains cas à de la torture" qui figurent dans le rapport.
Le document dénonce le recours aux "décharges électriques, à des pratiques de suspension par les poignets pendant de longues périodes, à l’asphyxie par le gaz, et à des menaces de mort, voire des menaces de violence sexuelle".
Les autorités vénézuéliennes ayant refusé l'accès au pays aux enquêteurs de l'ONU, M. Zeid avait chargé une équipe de spécialistes des droits de l'Homme d'interviewer à distance, entre le 6 juin et le 31 juillet, quelque 135 victimes et leurs familles, ainsi que des témoins, des journalistes, des avocats, des médecins, et des membres du Bureau de la procureure générale.
"Le droit de rassemblement pacifique a été systématiquement violé, et un grand nombre de manifestants et de personnes identifiées comme des opposants politiques ont été détenus", a affirmé M. Zeid.
D’après les estimations d’une ONG locale, plus de 5.000 personnes ont été détenues depuis le 1er avril, et plus de 1.000 étaient encore détenues au 31 juillet, selon le rapport.
Le Haut-Commissaire a également dénoncé les attaques menées par les forces de sécurité contre les journalistes et les travailleurs des médias, qualifiés d'"ennemis ou de terroristes", afin de les empêcher de couvrir les manifestations.
En conclusion, le rapport invite le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à "envisager de prendre des mesures afin d’empêcher que la situation des droits de l’homme au Venezuela, qui siège actuellement au Conseil, ne se détériore encore plus".
Le président vénézuélien Nicolas Maduro "a été élu par le peuple", a reconnu le Haut-Commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein devant les médias à Genève, mais les récentes actions du gouvernement "donnent l'impression que ce qu'il reste de la vie démocratique au Venezuela est en train d'être écrasé".
Interrogé sur les commentaires du président français Emmanuel Macron qui a qualifié mardi le régime du président Maduro de "dictature", M. Zeid a confirmé qu'il y avait eu "une érosion de la vie démocratique".
La démocratie "doit être à peine vivante, si elle est encore en vie", a-t-il dit.
Les commentaires du Haut-Commissaire surviennent le jour de la publication d'un rapport accablant de son agence sur la situation des droits de l'homme au Venezuela, notamment la répression des manifestations de l'opposition.
Le document dénonce "une volonté politique de réprimer des voix critiques et d'instiller la peur parmi la population, afin de mettre un terme aux protestations".
"Le recours généralisé et systématique à une force excessive pendant les manifestations, et la détention arbitraire de manifestants et d’opposants politiques présumés, indiquent qu’il ne s’agit pas d’actes isolés et illégaux de la part de quelques officiers", souligne le rapport.
M. Zeid a averti que la crise économique et sociale persistante et les tensions politiques croissantes risquent d’aggraver la situation du Venezuela.
Ce pays producteur de pétrole, en proie à une grave crise économique marquée par des pénuries de produits de première nécessité, est le théâtre de manifestations depuis avril contre le président Maduro qui ont fait près de 130 morts.
Le rapport accuse les forces de sécurité et les milices pro-gouvernementales d'être responsables de la mort d'au moins 73 manifestants antigouvernementaux.
Il souligne cependant que les auteurs des autres décès n'ont pas encore été identifiés.
- Décharges électriques, asphyxie -
M. Zeid s’est dit par ailleurs préoccupé par les récentes mesures prises par les autorités pour criminaliser les leaders de l’opposition politique.
La toute-puissante Assemblée constituante vénézuélienne a ainsi décidé mardi de faire traduire en justice pour "trahison" les opposants qui ont, selon elle, encouragé les sanctions financières des Etats-Unis contre le pays.
M. Zeid a également pointé les "traitements dégradants assimilables dans certains cas à de la torture" qui figurent dans le rapport.
Le document dénonce le recours aux "décharges électriques, à des pratiques de suspension par les poignets pendant de longues périodes, à l’asphyxie par le gaz, et à des menaces de mort, voire des menaces de violence sexuelle".
Les autorités vénézuéliennes ayant refusé l'accès au pays aux enquêteurs de l'ONU, M. Zeid avait chargé une équipe de spécialistes des droits de l'Homme d'interviewer à distance, entre le 6 juin et le 31 juillet, quelque 135 victimes et leurs familles, ainsi que des témoins, des journalistes, des avocats, des médecins, et des membres du Bureau de la procureure générale.
"Le droit de rassemblement pacifique a été systématiquement violé, et un grand nombre de manifestants et de personnes identifiées comme des opposants politiques ont été détenus", a affirmé M. Zeid.
D’après les estimations d’une ONG locale, plus de 5.000 personnes ont été détenues depuis le 1er avril, et plus de 1.000 étaient encore détenues au 31 juillet, selon le rapport.
Le Haut-Commissaire a également dénoncé les attaques menées par les forces de sécurité contre les journalistes et les travailleurs des médias, qualifiés d'"ennemis ou de terroristes", afin de les empêcher de couvrir les manifestations.
En conclusion, le rapport invite le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à "envisager de prendre des mesures afin d’empêcher que la situation des droits de l’homme au Venezuela, qui siège actuellement au Conseil, ne se détériore encore plus".