Berlin, Allemagne | AFP | jeudi 11/07/2024 - L'Allemagne a annoncé jeudi l'interdiction des composants et technologies des groupes chinois Huawei et ZTE dans l'ensemble de ses réseaux 5G pour des raisons de "sécurité", dans un climat de tensions croissantes entre Pékin et l'UE.
Les produits des deux entreprises ne seront plus utilisés dans le "cœur du réseau" d'ici "fin 2026 au plus tard", et remplacés dans les systèmes "d'accès et de transport" 5G d'ici "fin 2029 au plus tard", a annoncé la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser
"Nous devons réduire les risques pour la sécurité et, contrairement au passé, éviter les dépendances", a-t-elle justifié, lors d'une conférence de presse à Berlin.
La décision s'appliquera dans "l'ensemble de l'Allemagne", a ajouté la ministre.
Cette annonce marque l'apogée de plusieurs années de débat en Allemagne sur l'opportunité de laisser ces entreprises chinoises développer la 5G dans le pays, domaine dans lequel elles disposent d'une avance importante, et ce, alors même qu'elles sont soupçonnées d'espionnage pour le compte de Pékin, ce qu'elles démentent.
L'Allemagne, durant l'ère de l'ex-chancelière Angela Merkel, renâclait à prendre position sur cette question, refusant l'idée d'un boycott jugé néfaste pour les perspectives des entreprises nationales en Chine.
Désormais dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, le pays a finalement durci sa position, dans la foulée d'une nouvelle stratégie adoptée l'an dernier vis-à-vis de la Chine, destinée à réduire sa dépendance envers son premier partenaire commercial.
La crise du Covid-19 a en effet renforcé les désirs de souveraineté de Berlin, et des Européens, dans le domaine industriel tandis que la guerre en Ukraine a illustré la dépendance de Berlin à l'égard des fournitures de gaz russe.
Les menaces chinoises visant Taïwan, les accusations de persécutions contre les Ouïghours, l'absence de condamnation par Xi Jinping de l'invasion de l'Ukraine ont également alimenté la défiance en Allemagne.
A cela s'ajoute désormais le spectre d'une guerre commerciale entre l'UE et Pékin: Bruxelles a relevé début juillet les droits de douanes européens sur les véhicules électriques chinois, qu'elle estime illégalement subventionnés par Pékin.
- "Souveraineté technologique" -
"Cette décision réfléchie nous permet de concilier sécurité, progrès et intérêts géopolitiques. Elle contribue à notre souveraineté technologique", a commenté dans un tweet le ministre du Numérique, Volker Wissing.
"Nous protégeons le système nerveux de l'économie allemande, ainsi que les communications de nos citoyens, des entreprises et de l’État", a renchéri Mme Faeser, pointant du doigt les risques de "sabotage et d’espionnage".
Les réseaux 5G font partie de l'"infrastructure critique" de l'Allemagne et sont importants pour le fonctionnement de secteurs économiques, de la "santé" aux "transports", en passant par "l'énergie", a-t-elle ajouté.
Les autorités ont conclu des accords avec les opérateurs allemands de réseaux 5G, Deutsche Telekom, Vodafone et Telefonica, afin de mettre en œuvre cette interdiction.
Avec cette décision, l'Allemagne emboîte le pas a plusieurs autres pays occidentaux.
Washington a déjà interdit la vente d'équipements de cinq fournisseurs chinois, dont Huawei et ZTE. Les États-Unis font pression pour que les pays européens les suivent.
L'an dernier, la Commission européenne a de son côté appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure Huawei et ZTE de leurs réseaux mobiles.
L'exécutif européen a lui-même annoncé qu'il ne souscrirait plus de services de téléphonie mobile s'appuyant sur les matériels de ces entreprises, estimant que cela représentait un risque pour la sécurité de l'UE.
Des interdictions pour la fourniture d'équipements 5G ont également déjà été prises au Royaume-Uni, au Canada et en Suède. La France a elle choisi de restreindre les autorisations d'exploitation des opérateurs qui utilisent des technologies Huawei.
Fondée en 1987, la société Huawei, entreprise privée non cotée en Bourse, affirme employer plus de 200.000 personnes dans plus de 170 pays et régions. ZTE est de son côté présent dans 160 pays et revendique 75.000 salariés.
Les deux entreprises n'ont pas été en mesure de répondre immédiatement aux sollicitations de l'AFP.
Les produits des deux entreprises ne seront plus utilisés dans le "cœur du réseau" d'ici "fin 2026 au plus tard", et remplacés dans les systèmes "d'accès et de transport" 5G d'ici "fin 2029 au plus tard", a annoncé la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser
"Nous devons réduire les risques pour la sécurité et, contrairement au passé, éviter les dépendances", a-t-elle justifié, lors d'une conférence de presse à Berlin.
La décision s'appliquera dans "l'ensemble de l'Allemagne", a ajouté la ministre.
Cette annonce marque l'apogée de plusieurs années de débat en Allemagne sur l'opportunité de laisser ces entreprises chinoises développer la 5G dans le pays, domaine dans lequel elles disposent d'une avance importante, et ce, alors même qu'elles sont soupçonnées d'espionnage pour le compte de Pékin, ce qu'elles démentent.
L'Allemagne, durant l'ère de l'ex-chancelière Angela Merkel, renâclait à prendre position sur cette question, refusant l'idée d'un boycott jugé néfaste pour les perspectives des entreprises nationales en Chine.
Désormais dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, le pays a finalement durci sa position, dans la foulée d'une nouvelle stratégie adoptée l'an dernier vis-à-vis de la Chine, destinée à réduire sa dépendance envers son premier partenaire commercial.
La crise du Covid-19 a en effet renforcé les désirs de souveraineté de Berlin, et des Européens, dans le domaine industriel tandis que la guerre en Ukraine a illustré la dépendance de Berlin à l'égard des fournitures de gaz russe.
Les menaces chinoises visant Taïwan, les accusations de persécutions contre les Ouïghours, l'absence de condamnation par Xi Jinping de l'invasion de l'Ukraine ont également alimenté la défiance en Allemagne.
A cela s'ajoute désormais le spectre d'une guerre commerciale entre l'UE et Pékin: Bruxelles a relevé début juillet les droits de douanes européens sur les véhicules électriques chinois, qu'elle estime illégalement subventionnés par Pékin.
- "Souveraineté technologique" -
"Cette décision réfléchie nous permet de concilier sécurité, progrès et intérêts géopolitiques. Elle contribue à notre souveraineté technologique", a commenté dans un tweet le ministre du Numérique, Volker Wissing.
"Nous protégeons le système nerveux de l'économie allemande, ainsi que les communications de nos citoyens, des entreprises et de l’État", a renchéri Mme Faeser, pointant du doigt les risques de "sabotage et d’espionnage".
Les réseaux 5G font partie de l'"infrastructure critique" de l'Allemagne et sont importants pour le fonctionnement de secteurs économiques, de la "santé" aux "transports", en passant par "l'énergie", a-t-elle ajouté.
Les autorités ont conclu des accords avec les opérateurs allemands de réseaux 5G, Deutsche Telekom, Vodafone et Telefonica, afin de mettre en œuvre cette interdiction.
Avec cette décision, l'Allemagne emboîte le pas a plusieurs autres pays occidentaux.
Washington a déjà interdit la vente d'équipements de cinq fournisseurs chinois, dont Huawei et ZTE. Les États-Unis font pression pour que les pays européens les suivent.
L'an dernier, la Commission européenne a de son côté appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure Huawei et ZTE de leurs réseaux mobiles.
L'exécutif européen a lui-même annoncé qu'il ne souscrirait plus de services de téléphonie mobile s'appuyant sur les matériels de ces entreprises, estimant que cela représentait un risque pour la sécurité de l'UE.
Des interdictions pour la fourniture d'équipements 5G ont également déjà été prises au Royaume-Uni, au Canada et en Suède. La France a elle choisi de restreindre les autorisations d'exploitation des opérateurs qui utilisent des technologies Huawei.
Fondée en 1987, la société Huawei, entreprise privée non cotée en Bourse, affirme employer plus de 200.000 personnes dans plus de 170 pays et régions. ZTE est de son côté présent dans 160 pays et revendique 75.000 salariés.
Les deux entreprises n'ont pas été en mesure de répondre immédiatement aux sollicitations de l'AFP.