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Jusqu'à 5 ans de prison pour les runs


Le texte crée également un délit d'incitation au rodéo et prévoit la confiscation obligatoire des véhicules ayant servi à commettre les infractions.
Le texte crée également un délit d'incitation au rodéo et prévoit la confiscation obligatoire des véhicules ayant servi à commettre les infractions.
PAPEETE, le 6 août 2018. La loi sanctionnant davantage les rodéos motorisés est applicable depuis dimanche en Polynésie française. Désormais, les "runners" encourent jusqu'à cinq ans de prison. Leur véhicule peut aussi être saisi.

Des individus qui font des roues arrière, avec des motos ou des scooters, à grande vitesse, on en voit sur les parkings mais aussi sur la route. Cette pratique dangereuse, qui peut causer des accidents parfois mortels, n'était punie que d'une simple contravention jusqu'à ce dimanche. Pour éradiquer les rodéos sauvages, aussi appelés runs, une loi a été adoptée en juillet au Parlement et est applicable depuis ce 5 août au fenua.

"Le fait d’adopter, au moyen d’un véhicule terrestre à moteur, des conduites qui compromettent délibérément la sécurité ou la tranquillité des usagers de la route constitue un délit puni d’un an à cinq ans d’emprisonnement et de 15 000 à 75 000 euros (1 789 976 à 8 949 880 Fcfp) d’amende", note le haut-commissaire dans un communiqué. "La confiscation du véhicule et l’annulation du permis de conduire sont également possibles."

"Ce dispositif s’inscrit pleinement dans les objectifs du plan territorial de prévention de la délinquance", relève René Bidal. "La lutte contre les « runs » est un objectif prioritaire des contrôles routiers et j’ai demandé aux forces de l’ordre d’y procéder en appliquant immédiatement ces nouvelles dispositions afin de lutter contre ce phénomène dont les répercussions sur la sécurité des autres usagers de la route sont parfois gravissimes."
"Ces runs troublent gravement la tranquillité publique, singulièrement la nuit et les résidents sont exaspérés par ces comportements d’incivilité manifestes",
souligne le représentant de l'Etat qui précise que "Les maires pourront, en lien avec les services de police et de gendarmerie, donner les instructions qu’ils jugeront utiles à leur police municipale pour améliorer la prévention mais aussi permettre la répression ; les muto'i travaillant en parfaite coordination avec les services d’Etat".

En juin dernier, le gouvernement polynésien avait demandé au gouvernement français à ce que la proposition de loi du groupe La République en marche, renforçant la lutte contre les rodéos motorisés soit applicable au fenua.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 6 Août 2018 à 11:22 | Lu 17542 fois