Ramallah, Territoires palestiniens | AFP | jeudi 07/12/2017 - Des Palestiniens en colère ont affronté les soldats israéliens et brûlé le portrait de Donald Trump jeudi pour protester contre la décision unilatérale et potentiellement explosive du président américain de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.
Plus d'une vingtaine de Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc ou des balles réelles dans les heurts rapportés à travers toute la Cisjordanie et dans la bande de Gaza, territoires séparés censés former un jour un Etat indépendant, selon les secours palestiniens.
L'initiative de M. Trump continuait à susciter la réprobation dans le monde entier, à la veille d'une réunion en urgence du conseil de sécurité de l'ONU, mais aussi de la grande prière musulmane du vendredi sur l'ultra-sensible esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est.
La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est alarmée d'un retour "à des temps encore plus sombres que ceux que nous vivons aujourd'hui". La Russie s'est dite "très inquiète".
La décision américaine plonge la région "dans un cercle de feu", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'emploie à mobiliser le monde musulman. Même le grand allié saoudien des Etats-Unis a parlé d'acte "irresponsable".
Après bien d'autres, Mme Mogherini et Moscou ont appelé à la retenue, alors que chacun se demande si M. Trump n'a pas ouvert la boîte de Pandore tant Jérusalem, avec ses lieux saints pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, constitue un sujet passionnel.
Le mouvement palestinien Hamas a appelé à une "nouvelle intifada" et l'armée israélienne a annoncé le déploiement de renforts en Cisjordanie occupée, en prévision d'une escalade.
M. Trump a annoncé mercredi soir, malgré les mises en garde venues de toutes parts, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Rompant avec presque 70 ans de diplomatie américaine, se singularisant de la communauté internationale, il a aussi ordonné le futur transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
Cette décision historique a provoqué de premières confrontations. Jeunes palestiniens et soldats israéliens ont échangé jets de pierre et tirs de projectiles anti-émeutes à Hébron, poudrière du sud de la Cisjordanie, et Ramallah, qui fait office de capitale politique palestinienne.
Bethléem, Qalqilya, Jénine et les abords de Ramallah, en Cisjordanie, ont aussi été le théâtre d'affrontements.
Dans la bande de Gaza, cinq Palestiniens ont été blessés, dont un à la tête, par des tirs de soldats israéliens en allant, avec des dizaines d'autres, protester près de la barrière de béton qui ferme hermétiquement les frontières entre Israël et le territoire reclus, ont indiqué les autorités gazaouies à l'AFP.
"Nous sommes ici pour rejeter la décision de Trump", a dit Abdallah al-Khalil, 17 ans, lors du rassemblement de plusieurs centaines de personnes à Ramallah.
"Jérusalem est une capitale arabe et palestinienne, pas la capitale de l'occupant", elle est chère aux Palestiniens "à cause d'al-Aqsa et du Saint-Sépulcre, toute notre histoire se trouve là", a-t-il ajouté.
Une grève générale était largement suivie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée et considérée par la communauté internationale comme un territoire occupé.
"En prenant une telle décision, l'Amérique est devenue un tout petit pays", a réagi Salah Zuhikeh, 55 ans, dans la Vieille ville de Jérusalem, où les magasins ont gardé leurs rideaux tirés et les écoles sont restées fermées.
Les palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale "éternelle et indivisible".
La communauté internationale s'est gardée de reconnaître Jérusalem comme capitale. Pour elle, la question du "statut final" de Jérusalem, l'une des plus épineuses en vue d'un règlement de ce vieux conflit entre Israéliens et Palestiniens, doit être négociée.
La décision de M. Trump a provoqué chez les dirigeants palestiniens une colère sans précédent depuis longtemps contre les Etats-Unis. Pour eux, elle préjuge du résultat de négociations sur ce "statut final".
"Le président Trump est entré à jamais dans l'histoire de notre capitale", a pour sa part avancé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Pour le président palestinien Mahmoud Abbas, au contraire, les Etats-Unis sont à présent discrédités pour continuer à jouer le rôle de médiateur de la paix qui a été le leur pendant des décennies.
Israéliens et Palestiniens n'ont plus de négociation substantielle depuis 2014.
M. Trump a pris ses fonctions en proclamant sa volonté de présider à l'accord diplomatique "ultime" et ses émissaires, à commencer par son gendre Jared Kushner, s'efforcent depuis des mois de ranimer l'entreprise de paix moribonde, sans qu'on connaisse rien de leurs intentions.
"En tant que négociateur en chef palestinien, comment puis-je m'asseoir en face de ces gens s'ils m'imposent l'avenir de Jérusalem comme capitale d'Israël?", a dit le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.
Les regards vont se tourner vendredi vers la prière hebdomadaire sur l'esplanade des Mosquées, occasion de manifestations et de troubles dans les périodes de tensions.
D'autres rassemblements ont eu lieu ce jeudi dans le monde musulman, du Pakistan à la Turquie en passant par la Jordanie et la Tunisie, et de nombreux appels ont été lancés pour les prochains jours.
A Amman, plusieurs centaines de manifestants ont scandé "Mort à Israël" et brûlé des portraits de Donald Trump.
"Pas d'ambassade américaine en sol jordanien", ont clamé ces manifestants, qui n'ont pu que s'approcher de la représentation américaine à Amman, gardée par des forces anti-émeutes.
"Nous sommes tous Palestiniens", "Trump soit maudit", ont également plusieurs centaines de personnes à Tunis.
Plus d'une vingtaine de Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc ou des balles réelles dans les heurts rapportés à travers toute la Cisjordanie et dans la bande de Gaza, territoires séparés censés former un jour un Etat indépendant, selon les secours palestiniens.
L'initiative de M. Trump continuait à susciter la réprobation dans le monde entier, à la veille d'une réunion en urgence du conseil de sécurité de l'ONU, mais aussi de la grande prière musulmane du vendredi sur l'ultra-sensible esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est.
La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est alarmée d'un retour "à des temps encore plus sombres que ceux que nous vivons aujourd'hui". La Russie s'est dite "très inquiète".
La décision américaine plonge la région "dans un cercle de feu", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'emploie à mobiliser le monde musulman. Même le grand allié saoudien des Etats-Unis a parlé d'acte "irresponsable".
Après bien d'autres, Mme Mogherini et Moscou ont appelé à la retenue, alors que chacun se demande si M. Trump n'a pas ouvert la boîte de Pandore tant Jérusalem, avec ses lieux saints pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, constitue un sujet passionnel.
Le mouvement palestinien Hamas a appelé à une "nouvelle intifada" et l'armée israélienne a annoncé le déploiement de renforts en Cisjordanie occupée, en prévision d'une escalade.
- 'Capitale arabe' -
M. Trump a annoncé mercredi soir, malgré les mises en garde venues de toutes parts, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Rompant avec presque 70 ans de diplomatie américaine, se singularisant de la communauté internationale, il a aussi ordonné le futur transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
Cette décision historique a provoqué de premières confrontations. Jeunes palestiniens et soldats israéliens ont échangé jets de pierre et tirs de projectiles anti-émeutes à Hébron, poudrière du sud de la Cisjordanie, et Ramallah, qui fait office de capitale politique palestinienne.
Bethléem, Qalqilya, Jénine et les abords de Ramallah, en Cisjordanie, ont aussi été le théâtre d'affrontements.
Dans la bande de Gaza, cinq Palestiniens ont été blessés, dont un à la tête, par des tirs de soldats israéliens en allant, avec des dizaines d'autres, protester près de la barrière de béton qui ferme hermétiquement les frontières entre Israël et le territoire reclus, ont indiqué les autorités gazaouies à l'AFP.
"Nous sommes ici pour rejeter la décision de Trump", a dit Abdallah al-Khalil, 17 ans, lors du rassemblement de plusieurs centaines de personnes à Ramallah.
"Jérusalem est une capitale arabe et palestinienne, pas la capitale de l'occupant", elle est chère aux Palestiniens "à cause d'al-Aqsa et du Saint-Sépulcre, toute notre histoire se trouve là", a-t-il ajouté.
Une grève générale était largement suivie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée et considérée par la communauté internationale comme un territoire occupé.
"En prenant une telle décision, l'Amérique est devenue un tout petit pays", a réagi Salah Zuhikeh, 55 ans, dans la Vieille ville de Jérusalem, où les magasins ont gardé leurs rideaux tirés et les écoles sont restées fermées.
Les palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale "éternelle et indivisible".
- 'Entré dans l'histoire' -
La communauté internationale s'est gardée de reconnaître Jérusalem comme capitale. Pour elle, la question du "statut final" de Jérusalem, l'une des plus épineuses en vue d'un règlement de ce vieux conflit entre Israéliens et Palestiniens, doit être négociée.
La décision de M. Trump a provoqué chez les dirigeants palestiniens une colère sans précédent depuis longtemps contre les Etats-Unis. Pour eux, elle préjuge du résultat de négociations sur ce "statut final".
"Le président Trump est entré à jamais dans l'histoire de notre capitale", a pour sa part avancé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Pour le président palestinien Mahmoud Abbas, au contraire, les Etats-Unis sont à présent discrédités pour continuer à jouer le rôle de médiateur de la paix qui a été le leur pendant des décennies.
Israéliens et Palestiniens n'ont plus de négociation substantielle depuis 2014.
M. Trump a pris ses fonctions en proclamant sa volonté de présider à l'accord diplomatique "ultime" et ses émissaires, à commencer par son gendre Jared Kushner, s'efforcent depuis des mois de ranimer l'entreprise de paix moribonde, sans qu'on connaisse rien de leurs intentions.
"En tant que négociateur en chef palestinien, comment puis-je m'asseoir en face de ces gens s'ils m'imposent l'avenir de Jérusalem comme capitale d'Israël?", a dit le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.
Les regards vont se tourner vendredi vers la prière hebdomadaire sur l'esplanade des Mosquées, occasion de manifestations et de troubles dans les périodes de tensions.
D'autres rassemblements ont eu lieu ce jeudi dans le monde musulman, du Pakistan à la Turquie en passant par la Jordanie et la Tunisie, et de nombreux appels ont été lancés pour les prochains jours.
A Amman, plusieurs centaines de manifestants ont scandé "Mort à Israël" et brûlé des portraits de Donald Trump.
"Pas d'ambassade américaine en sol jordanien", ont clamé ces manifestants, qui n'ont pu que s'approcher de la représentation américaine à Amman, gardée par des forces anti-émeutes.
"Nous sommes tous Palestiniens", "Trump soit maudit", ont également plusieurs centaines de personnes à Tunis.