Téhéran, Iran | AFP | lundi 13/08/2018 - Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a affirmé lundi qu'il n'y aurait ni guerre ni négociations avec les Etats-Unis, les problèmes de son pays étant le résultat d'une mauvaise gestion du gouvernement plutôt que du rétablissement des sanctions.
Les propos de l'ayatollah Khamenei accroissent la pression sur le président, modéré, Hassan Rohani qui peine à répondre à l'effondrement de la monnaie nationale, le rial, et aux récentes manifestations contre l'inflation et la corruption.
Ils semblent aussi écarter tout espoir de dialogue avec Washington après le retrait unilatéral du président américain Donald Trump de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, suivi du rétablissement des sanctions américaines la semaine dernière.
"Des responsables américains parlent de nous avec cynisme depuis quelque temps. Outre les sanctions, ils parlent de guerre et de négociations", a dit le guide suprême iranien sur son compte Twitter en anglais.
"Laissez-moi dire à ce propos quelques mots au peuple: IL N'Y AURA PAS DE GUERRE, NI DE NEGOCIATIONS AVEC LES ETATS-UNIS".
Au même moment, le ministre de la Défense Amir Hatami a dévoilé un missile de courte portée de nouvelle génération et promis de renforcer les capacités balistiques de l'Iran.
La radiotélévision d'Etat IRIB a indiqué que la nouvelle version du missile Fateh Mobin avait "bien passé les tests" et qu'il est capable d'atteindre des cibles au sol et en mer.
Les sanctions américaines ne sont pour de nombreux Iraniens --même dans les plus hautes sphères de l'establishment-- qu'un facteur aggravant pour des problèmes internes de longue date.
"Les problèmes de subsistance (que l'Iran affronte) aujourd'hui ne viennent pas de l'extérieur, ils sont internes", a affirmé l'ayatollah Khamenei.
"Je ne dis pas que les sanctions n'ont pas d'impact, mais il s'agit principalement de la manière dont nous y faisons face", a-t-il souligné.
Ces propos font écho aux critiques dont a déjà fait l'objet le président Rohani de la part notamment des Gardiens de la révolution, la puissante armée d'élite de la République islamique.
Elu pour un premier mandat en 2013, le président Rohani a été le principal moteur, côté iranien, de l'accord international sur le nucléaire conclu à Vienne en juillet 2015 entre Téhéran et le Groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).
Par cet accord, l'Iran a bridé considérablement son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie. Selon le dernier rapport de l'Agence internationale pour l'énergie atomique Téhéran a tenu ses engagements et hormis les Etats-Unis, les autres parties sont restées dans l'accord.
M. Rohani a été réélu pour un mandat de quatre ans en mai 2017, avec le soutien des réformateurs.
Depuis sa première élection, il n'a cessé de faire les frais des attaques des ultraconservateurs, qui ont vu dans la dénonciation de l'accord de Vienne par les États-Unis, la preuve, à posteriori, du bien-fondé de leur méfiance vis-à-vis de l'Occident.
Après la contestation ayant éclaté face aux difficultés économiques, M. Rohani s'est vu reprocher par ses adversaires d'avoir abandonné les couches sociales les moins favorisées.
L'économie iranienne est à la peine depuis de longs mois, souffrant d'un taux de chômage élevé et d'une nette inflation. Et le rial a dégringolé au fur et à mesure que se rapprochaient la première vague de sanctions entrées en vigueur le 7 août.
Le commandant des Gardiens de la Révolution, Ali Jafari, a demandé il y a deux semaines à M. Rohani d'engager des "actions révolutionnaires pour contrôler les prix et prévenir l'énorme augmentation des prix des devises étrangères et de l'or", dans une lettre ouverte publiée par l'agence de presse Tasnim, proche des conservateurs.
Mais l'ayatollah Khamenei a critiqué ceux qui ont appelé au départ du président Rohani, affirmant qu'"ils font le jeu des ennemis".
"Le gouvernement doit rester en place et accomplir vigoureusement ses fonctions pour régler les problèmes", a-t-il insisté.
Dans le cadre de cette stratégie, les autorités ont lancé une campagne contre la corruption, que le guide suprême a décrit comme une "hydre à sept têtes".
Le pouvoir judiciaire a annoncé dimanche l'arrestation de 67 personnes soupçonnées de corruption et interdit à 100 fonctionnaires de quitter le territoire. Le guide suprême a autorisé la création de tribunaux révolutionnaires pour juger les plus rapidement les suspects de crimes économiques.
Mais une nouvelle salve de sanctions touchant le secteur des hydrocarbures en novembre devrait maintenir la pression sur Téhéran. Des analystes estiment que les ventes de brut iranien pourraient baisser de 700.000 barils par jour par rapport à leur niveau actuel qui est de 2,3 millions de barils par jour.
L'agence de presse officielle Irna a indiqué lundi que l'Iran offrait ses hydrocarbures à prix réduits à ses clients asiatiques dans l'espoir de maintenir ses ventes.
Les propos de l'ayatollah Khamenei accroissent la pression sur le président, modéré, Hassan Rohani qui peine à répondre à l'effondrement de la monnaie nationale, le rial, et aux récentes manifestations contre l'inflation et la corruption.
Ils semblent aussi écarter tout espoir de dialogue avec Washington après le retrait unilatéral du président américain Donald Trump de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, suivi du rétablissement des sanctions américaines la semaine dernière.
"Des responsables américains parlent de nous avec cynisme depuis quelque temps. Outre les sanctions, ils parlent de guerre et de négociations", a dit le guide suprême iranien sur son compte Twitter en anglais.
"Laissez-moi dire à ce propos quelques mots au peuple: IL N'Y AURA PAS DE GUERRE, NI DE NEGOCIATIONS AVEC LES ETATS-UNIS".
Au même moment, le ministre de la Défense Amir Hatami a dévoilé un missile de courte portée de nouvelle génération et promis de renforcer les capacités balistiques de l'Iran.
La radiotélévision d'Etat IRIB a indiqué que la nouvelle version du missile Fateh Mobin avait "bien passé les tests" et qu'il est capable d'atteindre des cibles au sol et en mer.
Les sanctions américaines ne sont pour de nombreux Iraniens --même dans les plus hautes sphères de l'establishment-- qu'un facteur aggravant pour des problèmes internes de longue date.
- "Problèmes internes" -
"Les problèmes de subsistance (que l'Iran affronte) aujourd'hui ne viennent pas de l'extérieur, ils sont internes", a affirmé l'ayatollah Khamenei.
"Je ne dis pas que les sanctions n'ont pas d'impact, mais il s'agit principalement de la manière dont nous y faisons face", a-t-il souligné.
Ces propos font écho aux critiques dont a déjà fait l'objet le président Rohani de la part notamment des Gardiens de la révolution, la puissante armée d'élite de la République islamique.
Elu pour un premier mandat en 2013, le président Rohani a été le principal moteur, côté iranien, de l'accord international sur le nucléaire conclu à Vienne en juillet 2015 entre Téhéran et le Groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).
Par cet accord, l'Iran a bridé considérablement son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie. Selon le dernier rapport de l'Agence internationale pour l'énergie atomique Téhéran a tenu ses engagements et hormis les Etats-Unis, les autres parties sont restées dans l'accord.
M. Rohani a été réélu pour un mandat de quatre ans en mai 2017, avec le soutien des réformateurs.
Depuis sa première élection, il n'a cessé de faire les frais des attaques des ultraconservateurs, qui ont vu dans la dénonciation de l'accord de Vienne par les États-Unis, la preuve, à posteriori, du bien-fondé de leur méfiance vis-à-vis de l'Occident.
Après la contestation ayant éclaté face aux difficultés économiques, M. Rohani s'est vu reprocher par ses adversaires d'avoir abandonné les couches sociales les moins favorisées.
- "Accomplir ses fonctions" -
L'économie iranienne est à la peine depuis de longs mois, souffrant d'un taux de chômage élevé et d'une nette inflation. Et le rial a dégringolé au fur et à mesure que se rapprochaient la première vague de sanctions entrées en vigueur le 7 août.
Le commandant des Gardiens de la Révolution, Ali Jafari, a demandé il y a deux semaines à M. Rohani d'engager des "actions révolutionnaires pour contrôler les prix et prévenir l'énorme augmentation des prix des devises étrangères et de l'or", dans une lettre ouverte publiée par l'agence de presse Tasnim, proche des conservateurs.
Mais l'ayatollah Khamenei a critiqué ceux qui ont appelé au départ du président Rohani, affirmant qu'"ils font le jeu des ennemis".
"Le gouvernement doit rester en place et accomplir vigoureusement ses fonctions pour régler les problèmes", a-t-il insisté.
Dans le cadre de cette stratégie, les autorités ont lancé une campagne contre la corruption, que le guide suprême a décrit comme une "hydre à sept têtes".
Le pouvoir judiciaire a annoncé dimanche l'arrestation de 67 personnes soupçonnées de corruption et interdit à 100 fonctionnaires de quitter le territoire. Le guide suprême a autorisé la création de tribunaux révolutionnaires pour juger les plus rapidement les suspects de crimes économiques.
Mais une nouvelle salve de sanctions touchant le secteur des hydrocarbures en novembre devrait maintenir la pression sur Téhéran. Des analystes estiment que les ventes de brut iranien pourraient baisser de 700.000 barils par jour par rapport à leur niveau actuel qui est de 2,3 millions de barils par jour.
L'agence de presse officielle Irna a indiqué lundi que l'Iran offrait ses hydrocarbures à prix réduits à ses clients asiatiques dans l'espoir de maintenir ses ventes.