Moscou, Russie | AFP | mercredi 23/08/2017 - Le metteur en scène russe Kirill Serebrennikov, inculpé dans une affaire de détournement de fonds publics qu'il juge "absurde", a été assigné à résidence jusqu'au 19 octobre, à l'issue de sa présentation mercredi devant une juge.
"Le tribunal est d'accord avec les enquêteurs pour estimer que Serebrennikov pourrait s'échapper et exercer des pressions sur les témoins", a expliqué la juge Elena Lenskaïa.
Des centaines de personnes réunies près du tribunal Basmanny à Moscou pour soutenir le réalisateur, soupçonné d'avoir détourné l'équivalent d'un peu plus d'un million d'euros, ont accueilli la décision en scandant "Honte!".
Certains, dans les milieux artistiques ou de l'opposition, ont dénoncé une affaire directement orchestrée par le Kremlin visant à intimider les artistes à l'approche de la présidentielle.
Directeur artistique du Centre Gogol, un célèbre théâtre contemporain de Moscou, et réalisateur de films présentés aux festivals de Cannes ou de Venise, M. Serebrennikov, 47 ans, a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi sur un tournage à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) et emmené dans la capitale pour être interrogé dans les locaux du Comité d'enquête.
Il a été inculpé pour "fraude à grande échelle", un délit passible de dix ans d'emprisonnement. Selon les enquêteurs, le réalisateur est soupçonné d'avoir, par un système de devis et factures gonflés, détourné 68 millions de roubles (un peu plus d'un million d'euros au taux actuel) entre 2011 et 2014 sur des subventions de 214 millions de roubles (3 millions d'euros) accordées au projet "Plateforme" réalisé par son précédent théâtre, le Studio-7.
M. Serebrennikov, qui a passé une première nuit en cellule, avait demandé sa libération, lors de l'audience. "Je n'ai aucune intention de m'échapper, c'est pourquoi je demande ma libération", avait-il déclaré.
Pour sa part, l'avocat du réalisateur, Dmitri Kharitonov, avait proposé le paiement d'une caution record égale à la somme que la justice accuse le metteur en scène d'avoir détourné, soit 68 millions de roubles.
"Ces accusations sont impossibles et absurdes", a estimé M. Serebrennikov devant le tribunal. "L'argent octroyé par l'Etat pour le projet +Plateforme+ a été dépensé pour ce même projet", s'est-il défendu.
De nombreuses personnalités, parmi lesquelles le directeur du respecté théâtre du Bolchoï, Vladimir Ourine, le réalisateur Alexeï Guerman, l'écrivaine Lioudmila Oulitskaïa, ainsi que Natalia Soljenitsyne, la veuve de l'écrivain et dissident Alexandre Soljenitsyne, ont d'ores et déjà appelé à sa remise en liberté.
Cette arrestation est "un signal des autorités à tous ceux qui font partie de la communauté des créateurs en Russie (...), un signal visant à les intimider", à moins de sept mois de la présidentielle, a estimé le journal économique Vedomosti.
En juin, le metteur en scène a affirmé s'être vu reprocher d'avoir bénéficié de fonds publics pour des oeuvres qui selon les enquêteurs n'auraient jamais vu le jour, ce qu'il réfute. Selon lui, le projet s'est poursuivi pendant trois ans et l'un des spectacles, "Le Songe d'une nuit d'été", a été montré de nombreuses fois.
Il s'est vu décerner en 2016 le prix François Chalais à Cannes pour son film "Le Disciple" et son dernier film, "Trahison", a été en compétition à la Mostra de Venise. Il est le directeur artistique du Centre Gogol, théâtre vieillissant qu'il a transformé en lieu incontournable de la scène théâtrale contemporaine à Moscou.
Ses mises en scène audacieuses, comme d'autres spectacles ou expositions ces dernières années, ont été parfois dénoncées par des militants orthodoxes au nom des valeurs conservatrices prônées par le Kremlin et le conservateur ministre de la Culture Vladimir Medinski.
En juillet, le Bolchoï avait annulé quelques jours avant la première un ballet mis en scène par M. Serebrennikov consacré au danseur Rudolf Noureev, assurant que le spectacle n'était pas prêt.
"Le tribunal est d'accord avec les enquêteurs pour estimer que Serebrennikov pourrait s'échapper et exercer des pressions sur les témoins", a expliqué la juge Elena Lenskaïa.
Des centaines de personnes réunies près du tribunal Basmanny à Moscou pour soutenir le réalisateur, soupçonné d'avoir détourné l'équivalent d'un peu plus d'un million d'euros, ont accueilli la décision en scandant "Honte!".
Certains, dans les milieux artistiques ou de l'opposition, ont dénoncé une affaire directement orchestrée par le Kremlin visant à intimider les artistes à l'approche de la présidentielle.
Directeur artistique du Centre Gogol, un célèbre théâtre contemporain de Moscou, et réalisateur de films présentés aux festivals de Cannes ou de Venise, M. Serebrennikov, 47 ans, a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi sur un tournage à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) et emmené dans la capitale pour être interrogé dans les locaux du Comité d'enquête.
Il a été inculpé pour "fraude à grande échelle", un délit passible de dix ans d'emprisonnement. Selon les enquêteurs, le réalisateur est soupçonné d'avoir, par un système de devis et factures gonflés, détourné 68 millions de roubles (un peu plus d'un million d'euros au taux actuel) entre 2011 et 2014 sur des subventions de 214 millions de roubles (3 millions d'euros) accordées au projet "Plateforme" réalisé par son précédent théâtre, le Studio-7.
M. Serebrennikov, qui a passé une première nuit en cellule, avait demandé sa libération, lors de l'audience. "Je n'ai aucune intention de m'échapper, c'est pourquoi je demande ma libération", avait-il déclaré.
Pour sa part, l'avocat du réalisateur, Dmitri Kharitonov, avait proposé le paiement d'une caution record égale à la somme que la justice accuse le metteur en scène d'avoir détourné, soit 68 millions de roubles.
- 'Impossible et absurde' -
"Ces accusations sont impossibles et absurdes", a estimé M. Serebrennikov devant le tribunal. "L'argent octroyé par l'Etat pour le projet +Plateforme+ a été dépensé pour ce même projet", s'est-il défendu.
De nombreuses personnalités, parmi lesquelles le directeur du respecté théâtre du Bolchoï, Vladimir Ourine, le réalisateur Alexeï Guerman, l'écrivaine Lioudmila Oulitskaïa, ainsi que Natalia Soljenitsyne, la veuve de l'écrivain et dissident Alexandre Soljenitsyne, ont d'ores et déjà appelé à sa remise en liberté.
Cette arrestation est "un signal des autorités à tous ceux qui font partie de la communauté des créateurs en Russie (...), un signal visant à les intimider", à moins de sept mois de la présidentielle, a estimé le journal économique Vedomosti.
En juin, le metteur en scène a affirmé s'être vu reprocher d'avoir bénéficié de fonds publics pour des oeuvres qui selon les enquêteurs n'auraient jamais vu le jour, ce qu'il réfute. Selon lui, le projet s'est poursuivi pendant trois ans et l'un des spectacles, "Le Songe d'une nuit d'été", a été montré de nombreuses fois.
Il s'est vu décerner en 2016 le prix François Chalais à Cannes pour son film "Le Disciple" et son dernier film, "Trahison", a été en compétition à la Mostra de Venise. Il est le directeur artistique du Centre Gogol, théâtre vieillissant qu'il a transformé en lieu incontournable de la scène théâtrale contemporaine à Moscou.
Ses mises en scène audacieuses, comme d'autres spectacles ou expositions ces dernières années, ont été parfois dénoncées par des militants orthodoxes au nom des valeurs conservatrices prônées par le Kremlin et le conservateur ministre de la Culture Vladimir Medinski.
En juillet, le Bolchoï avait annulé quelques jours avant la première un ballet mis en scène par M. Serebrennikov consacré au danseur Rudolf Noureev, assurant que le spectacle n'était pas prêt.