En : plus de 8,5 kilos d’ice, 190 kilos de paka, mais aussi 4 000 timbres de LSD ont été saisis, dont une prise record en septembre dernier avec 3 250 buvards interceptés en une seule opération. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 16 décembre 2024 - Face à l'importation de stupéfiants et des produits interdits au Fenua, les agents des douanes du centre postal de Tua Rata redoublent de vigilance. En 2024, les saisies explosent : ice, paka, LSD, mais aussi contrefaçons et médicaments non autorisés transitent par les colis postaux. Une lutte discrète mais intense, renforcée en cette période de fêtes où les contrôles s’intensifient.
Fraîchement débarqués de longs trajets aériens, les colis et lettres venus de l'étranger atterrissent sans tarder au centre postal de Tua Rata, face à l’aéroport international, où ils sont triés et réexpédiés. C'est là, au milieu de l’effervescence du tri, que les agents des douanes opèrent avec discrétion. Leur mission ? Traquer l'importation de produits illicites ou réglementés en Polynésie, avec un objectif prioritaire : enrayer l'importation et donc le trafic de stupéfiants. L’an dernier, la douane avait annoncé un renforcement des contrôles sur la filière postale, une promesse concrétisée par une montée en puissance des brigades cynophiles. Les chiffres de 2024 en témoignent : plus de 8,5 kilos d’ice, 190 kilos de paka, mais aussi 4 000 timbres de LSD ont été saisis, dont une prise record en septembre dernier avec 3 250 buvards interceptés en une seule opération.
Fraîchement débarqués de longs trajets aériens, les colis et lettres venus de l'étranger atterrissent sans tarder au centre postal de Tua Rata, face à l’aéroport international, où ils sont triés et réexpédiés. C'est là, au milieu de l’effervescence du tri, que les agents des douanes opèrent avec discrétion. Leur mission ? Traquer l'importation de produits illicites ou réglementés en Polynésie, avec un objectif prioritaire : enrayer l'importation et donc le trafic de stupéfiants. L’an dernier, la douane avait annoncé un renforcement des contrôles sur la filière postale, une promesse concrétisée par une montée en puissance des brigades cynophiles. Les chiffres de 2024 en témoignent : plus de 8,5 kilos d’ice, 190 kilos de paka, mais aussi 4 000 timbres de LSD ont été saisis, dont une prise record en septembre dernier avec 3 250 buvards interceptés en une seule opération.
Les agents de la douane passent à la machine à rayons X les colis qu'ils inspectent. Crédit photo : Thibault Segalard.
Mais les stupéfiants ne sont pas la seule préoccupation des douaniers. Les contrefaçons, elles aussi, abondent : 5 000 objets contrefaits ont été saisis cette année. À cela s’ajoutent des marchandises tout aussi problématiques comme les produits phytosanitaires, les perles – interdites à l’importation – ou encore les médicaments. “Seuls les professionnels, comme les pharmacies, peuvent importer des médicaments, et sinon c'est sur ordonnance, en quantité très limitée”, précise Marie-Laurence, cheffe du bureau des douanes de Faa’a fret. “Près de 80 % des saisies concernent des produits à vocation érectile (comme le Viagra ou le Cialis, NDLR)”, ajoute-t-elle.
Double vigilance pour les fêtes
Ce lundi, les équipes de la douane ont exceptionnellement ouvert leurs portes à la presse. En pleine période des fêtes de fin d'année, les agents redoublent de vigilance face au flux massif de colis en circulation. En temps normal, 150 colis sont contrôlés quotidiennement. Mais à l'approche de Noël, ce chiffre grimpe à 300 colis par jour. “Cela représente environ 20 000 objets postaux contrôlés chaque année, soit seulement 5 à 10 % du flux total”, souligne Marie-Laurence Bonnin.
Un tri minutieux qui ne doit rien au hasard : “Nous ne choisissons pas les colis de manière aléatoire. Il y a des critères de sélection. Certaines provenances, certains noms ou méthodes d’envoi attirent notre attention. Nos agents sont aguerris, expérimentés, et savent repérer les indices”, explique-t-elle. Une expertise indispensable au vu du nombre de saisies réalisées, comme le révèle Dominique Legaud, chef divisionnaire des douanes en Polynésie : “Nous faisons des découvertes quasi quotidiennes. Au minimum une à deux saisies par semaine, souvent en petites quantités, mais répétées”.
Double vigilance pour les fêtes
Ce lundi, les équipes de la douane ont exceptionnellement ouvert leurs portes à la presse. En pleine période des fêtes de fin d'année, les agents redoublent de vigilance face au flux massif de colis en circulation. En temps normal, 150 colis sont contrôlés quotidiennement. Mais à l'approche de Noël, ce chiffre grimpe à 300 colis par jour. “Cela représente environ 20 000 objets postaux contrôlés chaque année, soit seulement 5 à 10 % du flux total”, souligne Marie-Laurence Bonnin.
Un tri minutieux qui ne doit rien au hasard : “Nous ne choisissons pas les colis de manière aléatoire. Il y a des critères de sélection. Certaines provenances, certains noms ou méthodes d’envoi attirent notre attention. Nos agents sont aguerris, expérimentés, et savent repérer les indices”, explique-t-elle. Une expertise indispensable au vu du nombre de saisies réalisées, comme le révèle Dominique Legaud, chef divisionnaire des douanes en Polynésie : “Nous faisons des découvertes quasi quotidiennes. Au minimum une à deux saisies par semaine, souvent en petites quantités, mais répétées”.
En temps normal, 150 colis sont contrôlés quotidiennement. Mais à l'approche de Noël, ce chiffre grimpe à 300 colis par jour. Crédit photo : Thibault Segalard.
La menace des NPS
Si la France, les États-Unis, les Pays-Bas ou encore le Canada figurent parmi les provenances à risque, la Chine demeure un acteur majeur dans la production mondiale de nouvelles drogues de synthèse (NPS). Ces substances, méconnues il y a encore quelques années, inondent désormais le marché avec des produits toujours plus addictifs et dangereux, comme le fentanyl, une molécule responsable d’une crise sanitaire sans précédent aux États-Unis. À tel point que le nouveau président américain, Donald Trump, a déjà annoncé qu'il mettrait en place de nouveaux tarifs douaniers à l'encontre de la Chine, du Mexique et du Canada, “qui resteront en place jusqu’à ce que les drogues, à commencer par le fentanyl […] cessent d’envahir les États-Unis”.
“Nous avons saisi une fois du fentanyl, au début de l'année dernière, sous forme de comprimés”, confie Marie-Laurence Bonnin. “En poudre, il suffirait d'en respirer pour mourir dans les minutes qui suivent.” Face à cette menace, la sécurité des agents est une priorité. Le centre postal est équipé d’appareils de pointe, comme des machines à rayons X et un spectromètre capable d’analyser les substances sans ouvrir les colis, limitant ainsi les risques bactériologiques ou chimiques.
Si l’ice reste la drogue la plus saisie sur le territoire, la douane observe une diversification inquiétante des substances. “Toutes sortes de produits entrent sur le Fenua”, conclut la cheffe du bureau des douanes de Faa’a fret. Dans les entrailles de l'immeuble Tua Rata, entre les piles de colis, les agents sont concentrés pour protéger le territoire des fléaux qui transitent par le courrier.
Si la France, les États-Unis, les Pays-Bas ou encore le Canada figurent parmi les provenances à risque, la Chine demeure un acteur majeur dans la production mondiale de nouvelles drogues de synthèse (NPS). Ces substances, méconnues il y a encore quelques années, inondent désormais le marché avec des produits toujours plus addictifs et dangereux, comme le fentanyl, une molécule responsable d’une crise sanitaire sans précédent aux États-Unis. À tel point que le nouveau président américain, Donald Trump, a déjà annoncé qu'il mettrait en place de nouveaux tarifs douaniers à l'encontre de la Chine, du Mexique et du Canada, “qui resteront en place jusqu’à ce que les drogues, à commencer par le fentanyl […] cessent d’envahir les États-Unis”.
“Nous avons saisi une fois du fentanyl, au début de l'année dernière, sous forme de comprimés”, confie Marie-Laurence Bonnin. “En poudre, il suffirait d'en respirer pour mourir dans les minutes qui suivent.” Face à cette menace, la sécurité des agents est une priorité. Le centre postal est équipé d’appareils de pointe, comme des machines à rayons X et un spectromètre capable d’analyser les substances sans ouvrir les colis, limitant ainsi les risques bactériologiques ou chimiques.
Si l’ice reste la drogue la plus saisie sur le territoire, la douane observe une diversification inquiétante des substances. “Toutes sortes de produits entrent sur le Fenua”, conclut la cheffe du bureau des douanes de Faa’a fret. Dans les entrailles de l'immeuble Tua Rata, entre les piles de colis, les agents sont concentrés pour protéger le territoire des fléaux qui transitent par le courrier.
La douane de retour sur les routes du Fenua
Depuis avril, la douane est de retour sur les routes pour effectuer des contrôles. Crédit photo : Thibault Segalard.
Les contrôles douaniers ont fait leur retour sur les routes de Polynésie depuis avril dernier, après une interruption en 2018. “Cette initiative a été relancée à la demande du directeur régional afin de marquer notre présence sur l'ensemble du territoire”, explique Dominique Legaud, chef divisionnaire des douanes de Polynésie. Ce lundi, un contrôle routier a permis de contrôler dix véhicules et six deux-roues, aboutissant à une saisie : un individu a été trouvé en possession de paka et d’un bubble d’ice usagé.
La douane polynésienne mobilise aujourd’hui 133 agents, déployés sur divers fronts : contrôles routiers, opérations dans les îles, surveillance au centre de tri de Tua Rata, gestion du flux de passagers à l’aéroport, sans oublier le port de Papeete.
La douane polynésienne mobilise aujourd’hui 133 agents, déployés sur divers fronts : contrôles routiers, opérations dans les îles, surveillance au centre de tri de Tua Rata, gestion du flux de passagers à l’aéroport, sans oublier le port de Papeete.