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Huilerie de Tahiti : coup de théâtre, la grève continue (màj)


Huilerie de Tahiti : coup de théâtre, la grève continue (màj)
Le protocole d’accord qui était en bonne voie d’être signé, mercredi 23 mai à 15 heures à l’Huilerie de Tahiti a finalement été refusé par les employés grévistes, vers 18 heures. Tous étaient pourtant assez d’accord pour ratifier le document vers 12 h 30, après un long entretien avec le ministre des Finances en personnes. Entretien au cours duquel Pierre Frébault avait usé de tout son pouvoir de conviction pour parvenir à une issue consensuelle au mouvement de grève, lancé à l’appel du syndicat CSTP-FO et qui paralyse l’entreprise depuis le 9 mai.
Mais dans l’après midi, c’est le coup de théâtre : le protocole d’accord est présenté comme prévu aux employés, vers 15 heures. Pierre Frébault leur demande instamment de le ratifier. Lotoato Pakaina, le délégué syndical CSTP-FO, refuse de signer toute affaire cessante : « On attendait le secrétaire général de notre industrie, Christian Uuru. Il est arrivé et nous a finalement dit qu’il n’était pas question de signer ». Il est alors 18 heures. C’est l’échec.
Deux points restent en effet insatisfaisants pour ce dernier : la prime de départ à la retraite – le protocole avait fini par accorder six mois d’indemnités aux employés ayant 25 ans d’ancienneté dans l’entreprise ; les grévistes ne transigeront pas à moins de 15 mois – ; quant à la prime de pénibilité, le protocole accordait 5.000 Fcfp par mois là où les revendications faisaient état de 15.000 Fcfp, finalement les grévistes n’accepteront pas moins de 10.000 Fcfp.

Jeudi 24 mai à 11 heures : retour à la table des négociations pour tout le monde. Une rencontre étant prévue entre Gérard Raoult et les délégués du personnel. « Dans cette négociation on ne peut pas partir sur un échec », affirme le PDG de l’Huilerie. « Il faut continuer à discuter, il faut négocier, on doit trouver une issue ».
A la même heure, en séance à l'Assemblée de Polynésie française, Tea Hirshon s'interrogeait et interpellait le ministre de tutelle de l'entreprise, Pierre Frébault, sur le refus de la direction de l'entreprise d'accéder à la demande du personnel de mettre en oeuvre un audit financier de l'Huilerie.

Pendant ce temps, l'Huilerie continue à débarquer et stocker le coprah qu'elle achète dans toute la Polynésie ayant pris des dispositions pour entreposer la matière première en attendant que l'usine redémarre son activité.

Vers 12 h 30, c'est l'entente cordiale
Vers 12 h 30, c'est l'entente cordiale
Plus tôt, Frébault croit débloquer la situation

Ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement Temaru, Pierre Frébault demeure ancien syndicaliste. Tribun accompli, rompu à l’art d’interpeller les travailleurs, il sait mêler humour et sérieux, mimiques faciales et postures corporelles un tantinet caricaturales, pour parvenir à l’objectif sans froisser l’auditoire.
La situation s’enlise à la SA Huilerie de Tahiti, 28 employés dont 19 en grève depuis le 9 mai ? Le pays est actionnaire à 99% de l’entreprise ainsi paralysée ? : super négociateur arrive à la rescousse.

Là ou Gérard Raoult, PDG de l’Huilerie de Tahiti, aura peiné en vain pendant quatorze jours et une demi douzaine de réunions de négociation, le prédécesseur de Patrick Galenon à la tête de CSTP-FO, revêtu de sa fonction ministérielle, sera parvenu mercredi 23 mai à presque dénouer le mouvement de grève qui paralysait le fonctionnement de l’entreprise depuis le début du mois.

Un protocole d’accord de sortie de crise a été rédigé pour être ratifié vers 15 heures. Après deux semaines de mouvement, les 19 employés grévistes sont sur le point de s'engager à reprendre le travail jeudi 24 mai.

Les revendications portaient sur cinq points : 1 La réorganisation de la société ; 2 Le paiement des salaires, le doublement du tarif des heures supplémentaires et la prise en charge des frais d’Evasan ; 3 La participation des représentants du personnels au Conseil d’administration de l’entreprise ; 4 La création d’une commission mixte paritaire de recrutement rassemblant direction et représentants du personnel ; 5 La réalisation d’un audit financier à l’Huilerie de Tahiti.
Les points 1 et 5 ont été abandonnés. Les heures supplémentaires seront majorées à 75%, mais le treizième mois est refusé. Un représentant du personnel sera admis à siéger au Conseil d’administration de l’entreprise, avec une voix consultative. Une prime de départ à la retraite de cinq mois de salaire est acquise aux employés ayant plus de 25 ans d’entreprise. Une commission de recrutement mixte sera mise en place à l’Huilerie de Tahiti. Les employés grévistes toucheront un salaire du mois de mai inchangé.
Là où les grévistes demandaient 15.000 Fcfp de prime mensuelle de risque, on leur concède 5.000 Fcfp de prime de pénibilité.


Huilerie de Tahiti : coup de théâtre, la grève continue (màj)

Huilerie de Tahiti : coup de théâtre, la grève continue (màj)

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 24 Mai 2012 à 10:30 | Lu 2878 fois