Hong Kong, Chine | AFP | jeudi 29/08/2024 - La justice de Hong Kong a reconnu coupables de "sédition" deux anciens rédacteurs en chef du site d'information Stand News, désormais fermé, prononçant jeudi pour la première fois ce type de condamnation dans le cadre de la répression du mouvement de 2019 en faveur de la démocratie.
"Je déclare les trois accusés coupables", a déclaré le juge du tribunal de district Wan Chai, Kwok Wai-kin. Il s'agit par ailleurs de la première condamnation pour "sédition" depuis la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la Chine en 1997.
Le juge Kwok Wai-kin a reconnu coupables deux anciens rédacteurs en chef de Stand News, Chung Pui-kuen et Patrick Lam, de "conspiration en vue de publier et de reproduire des contenus séditieux".
L'entreprise éditrice du site en ligne, Best Pencil Limited, a aussi été reconnue coupable de sédition.
"La ligne adoptée (par Stand News) était de soutenir et de promouvoir l'autonomie locale de Hong Kong", a écrit M. Kwok dans son jugement.
Ce site "est même devenu un outil de diffamation et de dénigrement des autorités centrales (Pékin, ndlr) et du gouvernement de la Région administrative spéciale" de Hong Kong, a-t-il ajouté.
Stand News, un portail d'informations populaire fondé en 2014 qui couvrait de façon très détaillée et souvent favorable le mouvement de 2019 pour la démocratie, a fermé en 2021 après une perquisition de la police dans ses locaux, l'arrestation de ses dirigeants et le gel de ses actifs.
- "Sédition" -
M. Lam n'a pu se présenter à l'audience jeudi pour des raisons de santé mais ses avocats ont accepté que le tribunal se prononce en son absence.
MM. Lam et Chung, respectivement âgés de 36 et 54 ans, ont été libérés sous caution dans l'attente d'un jugement complet qui sera rendu le 26 septembre. Ils encourent une peine maximale de deux ans de prison en vertu d'une loi de 1938.
Le délit de "sédition", datant de l'époque coloniale et autrefois tombé en désuétude, est de plus en plus utilisé par la justice pour réprimer la dissidence.
Pour Beh Lih Yi, du Comité pour la protection des journalistes, le recours à cette "législation archaïque (...) ridiculise la justice".
"La décision d'aujourd'hui est la preuve que Hong Kong s'enfonce de plus en plus dans l'autoritarisme et que le fait de ne pas suivre la ligne officielle peut conduire n'importe qui en prison", estime-t-elle.
Au cours de ce procès qui a duré près de 60 jours, le parquet a cité comme preuves 17 articles et trois vidéos publiés sur Stand News, dont des interviews de personnes militant pour la démocratie.
Plus de 100 personnes, dont des militants et des journalistes couvrant le procès, étaient présentes devant le tribunal jeudi.
Parmi eux, Lau Yan-hin, un ancien salarié de Stand News, a qualifié le procès d'"attaque généralisée" contre les médias et a confié à l'AFP que le procès l'avait rendu "confus quant à ce qui peut être dit ou ne peut pas l'être".
Cette affaire est "sans aucun doute un cas de référence en matière de répression de la liberté de la presse", a commenté un ancien journaliste, sous couvert d'anonymat.
M. Chung "a simplement fait ce que tout journaliste aurait fait. Dans le passé, cela n'aurait pas abouti à une criminalisation et à de l'emprisonnement", déplore-t-il.
- Inquiétude des Etats-Unis et de l'UE -
Des représentants de plusieurs consulats, notamment des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France et d'Australie, ont assisté à l'audience.
Les condamnations prononcées sont "une attaque directe contre la liberté des médias et porte(nt) atteinte à la réputation internationale d'ouverture de Hong Kong", a écrit le porte-parole du département d'État américain Matthew Miller sur X.
"Cette décision risque d'entraver l'échange pluraliste d'idées et la libre circulation d'informations, deux pierres angulaires de la réussite économique de Hong Kong", a réagi dans un communiqué l'Union européenne.
Le gouvernement de Hong Kong a pour sa part dénoncé les "forces malveillantes antichinoises, les responsables politiques et les groupes étrangers" qui ont critiqué le verdict.
"Comme indiqué dans le jugement du tribunal, Stand News a complètement ignoré la réalité objective et a contrevenu aux devoirs et aux responsabilités particuliers des travailleurs des médias", a-t-il ajouté.
En 20 ans, l'ex-colonie britannique est passée de la 18e à la 135e place dans le classement de la liberté de la presse établi par l'organisation Reporters sans frontières (RSF).
En 2002, année où ce classement avait été publié pour la première fois, le territoire faisait figure de havre de la liberté d'expression en Asie.
Dans une autre affaire, la justice de Hong Kong a reconnu jeudi coupable de "complot" une personne accusée d'avoir planifié un projet d'attentat à la bombe contre des policiers en marge d'un rassemblement en 2019.
"Je déclare les trois accusés coupables", a déclaré le juge du tribunal de district Wan Chai, Kwok Wai-kin. Il s'agit par ailleurs de la première condamnation pour "sédition" depuis la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la Chine en 1997.
Le juge Kwok Wai-kin a reconnu coupables deux anciens rédacteurs en chef de Stand News, Chung Pui-kuen et Patrick Lam, de "conspiration en vue de publier et de reproduire des contenus séditieux".
L'entreprise éditrice du site en ligne, Best Pencil Limited, a aussi été reconnue coupable de sédition.
"La ligne adoptée (par Stand News) était de soutenir et de promouvoir l'autonomie locale de Hong Kong", a écrit M. Kwok dans son jugement.
Ce site "est même devenu un outil de diffamation et de dénigrement des autorités centrales (Pékin, ndlr) et du gouvernement de la Région administrative spéciale" de Hong Kong, a-t-il ajouté.
Stand News, un portail d'informations populaire fondé en 2014 qui couvrait de façon très détaillée et souvent favorable le mouvement de 2019 pour la démocratie, a fermé en 2021 après une perquisition de la police dans ses locaux, l'arrestation de ses dirigeants et le gel de ses actifs.
- "Sédition" -
M. Lam n'a pu se présenter à l'audience jeudi pour des raisons de santé mais ses avocats ont accepté que le tribunal se prononce en son absence.
MM. Lam et Chung, respectivement âgés de 36 et 54 ans, ont été libérés sous caution dans l'attente d'un jugement complet qui sera rendu le 26 septembre. Ils encourent une peine maximale de deux ans de prison en vertu d'une loi de 1938.
Le délit de "sédition", datant de l'époque coloniale et autrefois tombé en désuétude, est de plus en plus utilisé par la justice pour réprimer la dissidence.
Pour Beh Lih Yi, du Comité pour la protection des journalistes, le recours à cette "législation archaïque (...) ridiculise la justice".
"La décision d'aujourd'hui est la preuve que Hong Kong s'enfonce de plus en plus dans l'autoritarisme et que le fait de ne pas suivre la ligne officielle peut conduire n'importe qui en prison", estime-t-elle.
Au cours de ce procès qui a duré près de 60 jours, le parquet a cité comme preuves 17 articles et trois vidéos publiés sur Stand News, dont des interviews de personnes militant pour la démocratie.
Plus de 100 personnes, dont des militants et des journalistes couvrant le procès, étaient présentes devant le tribunal jeudi.
Parmi eux, Lau Yan-hin, un ancien salarié de Stand News, a qualifié le procès d'"attaque généralisée" contre les médias et a confié à l'AFP que le procès l'avait rendu "confus quant à ce qui peut être dit ou ne peut pas l'être".
Cette affaire est "sans aucun doute un cas de référence en matière de répression de la liberté de la presse", a commenté un ancien journaliste, sous couvert d'anonymat.
M. Chung "a simplement fait ce que tout journaliste aurait fait. Dans le passé, cela n'aurait pas abouti à une criminalisation et à de l'emprisonnement", déplore-t-il.
- Inquiétude des Etats-Unis et de l'UE -
Des représentants de plusieurs consulats, notamment des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France et d'Australie, ont assisté à l'audience.
Les condamnations prononcées sont "une attaque directe contre la liberté des médias et porte(nt) atteinte à la réputation internationale d'ouverture de Hong Kong", a écrit le porte-parole du département d'État américain Matthew Miller sur X.
"Cette décision risque d'entraver l'échange pluraliste d'idées et la libre circulation d'informations, deux pierres angulaires de la réussite économique de Hong Kong", a réagi dans un communiqué l'Union européenne.
Le gouvernement de Hong Kong a pour sa part dénoncé les "forces malveillantes antichinoises, les responsables politiques et les groupes étrangers" qui ont critiqué le verdict.
"Comme indiqué dans le jugement du tribunal, Stand News a complètement ignoré la réalité objective et a contrevenu aux devoirs et aux responsabilités particuliers des travailleurs des médias", a-t-il ajouté.
En 20 ans, l'ex-colonie britannique est passée de la 18e à la 135e place dans le classement de la liberté de la presse établi par l'organisation Reporters sans frontières (RSF).
En 2002, année où ce classement avait été publié pour la première fois, le territoire faisait figure de havre de la liberté d'expression en Asie.
Dans une autre affaire, la justice de Hong Kong a reconnu jeudi coupable de "complot" une personne accusée d'avoir planifié un projet d'attentat à la bombe contre des policiers en marge d'un rassemblement en 2019.