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Herevai Villierme : “Le challenge ne m'effraie pas”


Tahiti, le 6 novembre 2024 - Après avoir gagné le concours de mannequins de la 10e édition de la Tahiti Fashion Week, de nouveaux horizons s'offrent à Herevai Villierme, 16 ans, étudiante au lycée Paul-Gauguin. Invitée à Milan par l'agence Brave Model Management, la jeune Polynésienne se dit prête pour l'aventure, tout en ayant conscience du chemin à parcourir. Interview.
 
Peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ?
 
“Bonjour, je m'appelle Herevai Villierme, j'ai 16 ans. Je suis élève au lycée Paul-Gauguin, avec comme spécialités les sciences économiques et sociales, le cinéma/audiovisuel et la littérature anglaise (LLCE).”
 
Tu as remporté le concours de mannequins de la 10e édition de la Tahiti Fashion Week à seulement 16 ans. Peux-tu revenir avec nous sur cet événement, comment l'as-tu vécu ? 
 
“C'était une expérience incroyable. Les essayages, l'intervention des créateurs, j'ai adoré. Dans les coulisses, Alberto (styliste et fondateur de l’événement, NDLR) nous aidait beaucoup, il nous donnait beaucoup de conseils pour nous améliorer. Je trouve qu'il a fait un travail extraordinaire. Avec les filles, on s'entendait super bien et cela nous a permis de passer de bons moments. Surtout qu'au début, j'appréhendais vraiment. Je ne pensais pas du tout à la victoire, mais pas par manque de confiance en soi, c'est juste que c'était un mystère permanent. À Miss Tahiti, tu as des critères bien établis, il y a le vote du public, on peut évaluer un minimum les chances des candidates. À la Tahiti Fashion Week, c'est tout autre chose, c'est imprévisible.”
 
Trois jours de compétition, des opportunités uniques. Quel a été, pour toi, le moment fort de cette Tahiti Fashion Week ?
 
“Un des moments forts de ces trois jours de défilé a été la dernière soirée en présence d'Hubert Barrère (invité d'honneur de cette 10e édition de la Tahiti Fashion Week, corsetier et directeur artistique de la Maison Lesage, NDLR). Porter une de ses tenues, c'est beaucoup de stress, on se met une pression supplémentaire à se demander si on la porte mal. Et puis il s'agissait du soir des résultats, c'était beaucoup d'émotions.”
 
La concurrence a dû être rude. Qu'est-ce qui a fait la différence, selon toi ?
 
“Je pense que c'est mon visage. Je ne sais pas, ils y ont vu quelque chose, semble-t-il. Il n'y a pas vraiment de critères bien définis je crois, tout dépend de ce que la Maison recherche. Je pense surtout qu'il faut savoir marcher, savoir mettre en avant la tenue et ses détails. Par exemple, si tu portes une tenue dos nue, c'est important de le montrer, de le valoriser. Heureusement, nous nous sommes entraînées durant un mois pour ce défilé. Alberto nous a appris à marcher, à bien nous exprimer. C'est important.”
 
Qu'est-ce qui t'as motivé à participer à ce genre de concours ?
 
“Au début, c'était vraiment pour tester. Je cherchais une passion. J'ai essayé le basket, mais ça n'a pas marché. Du coup, j'ai voulu essayer le mannequinat, sans le prendre trop au sérieux. La Tahiti Fashion Week constitue ma toute première expérience et aujourd'hui, cet univers me plaît. Quand j'étais petite, je n'avais pas confiance en moi, j'étais timide. En participant à ce défilé, ça m'a vraiment ouvert l'esprit. J'en suis très reconnaissante.”
 
Une victoire à la Tahiti Fashion Week, c'est une nouvelle porte qui s'ouvre pour toi ?
“Oui, je suis très heureuse d'avoir gagné ce concours et d'avoir obtenu cette place à Milan. C'est un honneur, ce n'est pas rien. Je m'y rendrai après mon bac de français, en juillet prochain. Si tout se passe bien, je n'exclus pas la possibilité de faire carrière dans le mannequinat. Aujourd'hui, je suis consciente de tout ce qu'il me reste à travailler pour pouvoir y arriver. Je sais qu'il faut que je travaille sur ma démarche, les poses pour les shootings, etc.”
 
Derrière le rêve se cache bien souvent une réalité beaucoup plus crue. Le monde de la mode n'y échappe pas. La concurrence est réelle et omniprésente dans le milieu. Quelle est ton approche par rapport à ça ?
 
“Même si c'est un milieu très concurrentiel, je pense qu'il ne faut pas se comparer aux autres. Il faut absolument rester soi-même. À trop regarder les autres, ce qu'elles font, ce qu'elles sont, on peut très vite se déstabiliser, se rajouter du stress, et ce n'est pas bon si l'on souhaite réussir. Il faut avoir un mental. Je pense que cela fait partie de mes qualités. C'est important car c'est un milieu difficile, où il faut prendre soin de soi, faire du sport, faire attention à ce que l'on mange. Je pense sincèrement avoir le mental pour ça, le challenge ne m'effraie pas. Pareil pour la distance avec mes proches, je sais que mes parents me font confiance et cela me suffit pour être sereine, ils savent comment je suis.”
 
Tu sembles déterminée, sûre de toi. Quelles sont tes inspirations dans la vie de tous les jours ?
 
“Je ne pense pas avoir d'idole. En revanche, mon père m'inspire beaucoup. Il est très fort mentalement. Je suis reconnaissante qu'il m'ait élevée comme il l'a fait. Sinon dans le mannequinat, j'admire la carrière de Naomi Campbell. Je trouve qu'elle est très belle et qu'elle est très courageuse. Elle inspire vraiment la mode selon moi. Avant de m'inscrire à la Tahiti Fashion Week, j'ai pris le temps de me plonger dans cet univers, voir les modèles qui ont réussi et de quelle manière. Parmi elles, Naomi Campbell est, selon moi, un exemple.”
 
Un petit mot pour les jeunes filles qui, peut-être, auraient envie de se lancer comme tu l'as fait ?
 
“Je me répète mais c'est vraiment important : il ne faut pas se comparer aux autres ! Cette année, il y avait vraiment beaucoup de jolies filles et, moi-même, je me suis comparée aux autres... Je n'aurais pas dû.”
 

Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 6 Novembre 2024 à 13:55 | Lu 4234 fois