Jean Cuneo, le président du club des Fines Lames de Arue, s'est désaffilié de la Fédération tahitienne d'escrime pour créer son propre organisme : la Fédération d'escrime mā’ohi. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 29 février 2024 - Au début du mois de février, Jean Cuneo, le président des Fines Lames de Arue, a désaffilié son club de la Fédération tahitienne d'escrime pour créer son propre organisme : la Fédération d'escrime mā’ohi. Une guéguerre intestine dans le milieu du fleuret, de l’épée et du sabre polynésien, qui devrait s'intensifier dans les mois à venir, avec l'échéance des demandes de délégations de service public qui se profile dans les prochains mois.
Ce n'est pas un coup d'épée dans l'eau qu'a donné Jean Cuneo dans le petit monde de l'escrime polynésien. En effet, le président du club des Fines Lames de Arue voit rouge ces derniers temps face à “l'inactivité persistante” de la Fédération tahitienne d'escrime (FTE). À tel point qu'il a décidé que l'heure n'était plus aux saluts, aux combats à distance et à l'analyse, mais bien de prendre les armes et de lancer l'attaque. Accompagné de quelques fidèles de son club, il a ainsi créé une nouvelle fédération : la Fédération d'escrime mā’ohi, qui a été officiellement instaurée le 9 février dernier.
“La fédération actuelle est un peu fatiguée et ils ne font plus rien. On tourne en rond avec eux et ils abandonnent le navire”, a-t-il regretté au micro de Tahiti Infos ce mercredi, lors de l'entraînement des enfants du club, dont les coups de fleuret fouettaient bruyamment sous le préau qui leur est attribué par la mairie de Arue. “Le fait est qu'on assumait déjà, avec les Fines Lames, le gros du boulot dernièrement. C'est nous qui organisions les compétitions, qui préparions les salles, les médailles. Lors du dernier tournoi que nous avons organisé en janvier, la fédération actuelle n'est même pas venue... Ils n'ont même pas amené de matériel, qu'ils possèdent pourtant”, a également déploré Jean Cuneo. “La fédération actuelle nous déléguait tout, sans jamais nous aider.” Ainsi, il annonce que son nouvel organisme comptera quatre nouveaux clubs, à Pamatai, à Papeete, à Nuku Hiva et à Raiatea. À noter que la FTE comptera désormais plus que trois clubs, Aito, Faa'a et Taravao.
Ce n'est pas un coup d'épée dans l'eau qu'a donné Jean Cuneo dans le petit monde de l'escrime polynésien. En effet, le président du club des Fines Lames de Arue voit rouge ces derniers temps face à “l'inactivité persistante” de la Fédération tahitienne d'escrime (FTE). À tel point qu'il a décidé que l'heure n'était plus aux saluts, aux combats à distance et à l'analyse, mais bien de prendre les armes et de lancer l'attaque. Accompagné de quelques fidèles de son club, il a ainsi créé une nouvelle fédération : la Fédération d'escrime mā’ohi, qui a été officiellement instaurée le 9 février dernier.
“La fédération actuelle est un peu fatiguée et ils ne font plus rien. On tourne en rond avec eux et ils abandonnent le navire”, a-t-il regretté au micro de Tahiti Infos ce mercredi, lors de l'entraînement des enfants du club, dont les coups de fleuret fouettaient bruyamment sous le préau qui leur est attribué par la mairie de Arue. “Le fait est qu'on assumait déjà, avec les Fines Lames, le gros du boulot dernièrement. C'est nous qui organisions les compétitions, qui préparions les salles, les médailles. Lors du dernier tournoi que nous avons organisé en janvier, la fédération actuelle n'est même pas venue... Ils n'ont même pas amené de matériel, qu'ils possèdent pourtant”, a également déploré Jean Cuneo. “La fédération actuelle nous déléguait tout, sans jamais nous aider.” Ainsi, il annonce que son nouvel organisme comptera quatre nouveaux clubs, à Pamatai, à Papeete, à Nuku Hiva et à Raiatea. À noter que la FTE comptera désormais plus que trois clubs, Aito, Faa'a et Taravao.
À droite, Jean Cuneo, le président du club des Fines Lames d'Arue et à gauche, Alexis Ferret, le secrétaire du club. Crédit photo : Thibault Segalard.
Interrogé par Tahiti Infos également, le président de la FTE, David Saouzanet, conteste lui les allégations de Jean Cuneo, qu'il n'hésite pas à qualifier de mensonges. “On a un bilan 2023 excellent. On a amené nos jeunes à l'international, on a organisé les Oceania en septembre avec des escrimeurs australiens et néo-zélandais, ce n'était jamais arrivé avant, et pourtant Jean était à la tête d'une fédération d'escrime avant, et rien de tout ça n'avait été fait...”, nous a-t-il confié, las du conflit. “En avril prochain, nous avons un déplacement au Canada, mais les tireurs de Jean ne pourront pas venir, car plus de licences à notre fédé.” “Nous avons aussi le championnat de Polynésie en mai prochain comme chaque année”, a ajouté le président de la FTE.
“L'escrime, ce n'est pas faire Zorro”
David Saouzanet s'est même dit “soulagé” du départ des Fines Lames. En effet, selon lui, le club ne respecterait pas les conditions d'apprentissage de l'escrime. “Il n’y a aucun contentieux personnel avec Jean Cuneo, mais je suis soulagé qu'il s'en aille. Je ne suis pas tranquille avec eux”, a-t-il soufflé. “En effet, l'apprentissage de l'escrime doit se faire par un maître d'armes, qui est un titre qui nécessite une formation de cinq ans. Pour nous, fonctionner sans ça n'est pas acceptable, et c'est ce qu'il se fait aux Fines Lames... Car s'il y a des accidents, qui est responsable ? Les épées et les fleurets sont des armes. Bien que les pratiquants soient protégés, on ne peut pas faire n'importe quoi. L'escrime, ce n'est pas faire Zorro. Et comme la réglementation française l'exige, on estime que seul un maître d'arme peut encadrer cela.”
Mais le manque de maîtres d'armes, c'est justement ce que reproche Jean Cuneo à la FTE. “Le maître d'armes actuel n'a plus le temps de s'occuper des clubs. Comment fait-on ?” Pour lui, il n'est donc pas question de se limiter à ces contraintes pour continuer à apprendre l'escrime. D'autant que le président des Fines Lames se targue d'être le club avec le plus de licenciés. “C'est pour ça que nous estimons que nous pouvons partir”, nous a d'ailleurs dit Jean Cuneo. Des nouvelles allégations que David Saouzanet réfute. “À la fédération, nous n'avons que quatre licenciés de Arue... La plupart ne sont pas licenciés aux Fines Lames, juste adhérents au club. Là encore, c'est encore une infraction, car les adhérents ne sont pas assurés.”
“L'escrime, ce n'est pas faire Zorro”
David Saouzanet s'est même dit “soulagé” du départ des Fines Lames. En effet, selon lui, le club ne respecterait pas les conditions d'apprentissage de l'escrime. “Il n’y a aucun contentieux personnel avec Jean Cuneo, mais je suis soulagé qu'il s'en aille. Je ne suis pas tranquille avec eux”, a-t-il soufflé. “En effet, l'apprentissage de l'escrime doit se faire par un maître d'armes, qui est un titre qui nécessite une formation de cinq ans. Pour nous, fonctionner sans ça n'est pas acceptable, et c'est ce qu'il se fait aux Fines Lames... Car s'il y a des accidents, qui est responsable ? Les épées et les fleurets sont des armes. Bien que les pratiquants soient protégés, on ne peut pas faire n'importe quoi. L'escrime, ce n'est pas faire Zorro. Et comme la réglementation française l'exige, on estime que seul un maître d'arme peut encadrer cela.”
Mais le manque de maîtres d'armes, c'est justement ce que reproche Jean Cuneo à la FTE. “Le maître d'armes actuel n'a plus le temps de s'occuper des clubs. Comment fait-on ?” Pour lui, il n'est donc pas question de se limiter à ces contraintes pour continuer à apprendre l'escrime. D'autant que le président des Fines Lames se targue d'être le club avec le plus de licenciés. “C'est pour ça que nous estimons que nous pouvons partir”, nous a d'ailleurs dit Jean Cuneo. Des nouvelles allégations que David Saouzanet réfute. “À la fédération, nous n'avons que quatre licenciés de Arue... La plupart ne sont pas licenciés aux Fines Lames, juste adhérents au club. Là encore, c'est encore une infraction, car les adhérents ne sont pas assurés.”
Pour Jean Cunéo, la Fédération tahitienne d'escrime n'était "pas assez active". Crédit photo : Thibault Segalard.
Assaut pour DSP
Mais maintenant que la Fédération d'escrime mā’ohi est officiellement en place, une nouvelle bataille se profile, celle pour l'obtention de la délégation de service public (DSP), qui permet à une fédération de recevoir les subventions du Pays et à ses clubs affiliés de représenter la Polynésie lors des compétitions à l'étranger, et qui est à l'heure actuelle détenue par la FTE. “On va chercher à l'avoir, mais sans se précipiter. On la sollicitera en temps voulu. Bien sûr, je ne crache pas sur les subventions, mais il faut d'abord montrer ce qu'on peut apporter au milieu du sport polynésien”, confiait Jean Cuneo ce mercredi. Cependant, cette quête pour la DSP ne sera pas aisée, d'autant que la FTE ne compte pas laisser une fédération sans maître d'armes obtenir cet agrément. “Je lui souhaite de réussir et de trouver un maître d'armes. Mais sans ça, je m'opposerai à son projet et je n'hésiterai pas à faire un signalement. Je ne les laisserai pas salir l'image de l'escrime. Nous, si nous n'avons pas de maître d'armes, nous ne déposerons pas de demande de DSP, notre ligne de conduite est claire.”
Par ailleurs, Jean Cuneo a également dévoilé pourquoi il avait créé sa fédération à part, et non tenté de prendre la tête de la FTE. D'autant qu'il y a peu, la ministre des Sports, Nahema Temarii, après l'affaire des fédés de boxe, sommait les associations sportives d'arrêter de créer de nouvelles fédérations à tout va et de régler les problèmes de l'intérieur. Il a notamment évoqué une discussion infructueuse avec David Saouzanet sur une présidence tournante, mais également des craintes sur la santé financière de la fédération et des cadavres dans le placard. “C'est compliqué de prendre le lead sans avoir fait un audit ou un contrôle financier avant. Car sans jeter la pierre à qui que ce soit, on pourrait peut-être découvrir des problèmes d'argent. Bien sûr, c'est hypothétique, je ne connais pas la situation actuelle, mais dans le doute...” Des hypothèses sans fondements, mais qui témoignent du marasme et de l'ambiance plus que tendue qui doit régner dans le petit monde de l'escrime local, qui devrait s'intensifier avec l'échéance de demande de la DSP en septembre prochain.
Mais maintenant que la Fédération d'escrime mā’ohi est officiellement en place, une nouvelle bataille se profile, celle pour l'obtention de la délégation de service public (DSP), qui permet à une fédération de recevoir les subventions du Pays et à ses clubs affiliés de représenter la Polynésie lors des compétitions à l'étranger, et qui est à l'heure actuelle détenue par la FTE. “On va chercher à l'avoir, mais sans se précipiter. On la sollicitera en temps voulu. Bien sûr, je ne crache pas sur les subventions, mais il faut d'abord montrer ce qu'on peut apporter au milieu du sport polynésien”, confiait Jean Cuneo ce mercredi. Cependant, cette quête pour la DSP ne sera pas aisée, d'autant que la FTE ne compte pas laisser une fédération sans maître d'armes obtenir cet agrément. “Je lui souhaite de réussir et de trouver un maître d'armes. Mais sans ça, je m'opposerai à son projet et je n'hésiterai pas à faire un signalement. Je ne les laisserai pas salir l'image de l'escrime. Nous, si nous n'avons pas de maître d'armes, nous ne déposerons pas de demande de DSP, notre ligne de conduite est claire.”
Par ailleurs, Jean Cuneo a également dévoilé pourquoi il avait créé sa fédération à part, et non tenté de prendre la tête de la FTE. D'autant qu'il y a peu, la ministre des Sports, Nahema Temarii, après l'affaire des fédés de boxe, sommait les associations sportives d'arrêter de créer de nouvelles fédérations à tout va et de régler les problèmes de l'intérieur. Il a notamment évoqué une discussion infructueuse avec David Saouzanet sur une présidence tournante, mais également des craintes sur la santé financière de la fédération et des cadavres dans le placard. “C'est compliqué de prendre le lead sans avoir fait un audit ou un contrôle financier avant. Car sans jeter la pierre à qui que ce soit, on pourrait peut-être découvrir des problèmes d'argent. Bien sûr, c'est hypothétique, je ne connais pas la situation actuelle, mais dans le doute...” Des hypothèses sans fondements, mais qui témoignent du marasme et de l'ambiance plus que tendue qui doit régner dans le petit monde de l'escrime local, qui devrait s'intensifier avec l'échéance de demande de la DSP en septembre prochain.