Le gigantesque projet minier Carmichael du groupe indien Adani -très critiqué pour son impact sur la Grande barrière de corail- a franchi mardi un nouvel obstacle en obtenant le feu vert des autorités de l'Etat australien du Queensland.
Le projet prévoit l'exploitation d'une mine de charbon dans l'Etat du Queensland, qui deviendrait l'une des plus vastes au monde. Il est dénoncé par des associations de défense de l'environnement, qui jugent ce projet houiller de 16,5 milliards de dollars australiens (10,6 milliards d'euros) néfaste pour le plus grand récif corallien au monde.
Son impact sur le climat en général est également montré du doigt, vu les piètres performances du charbon en matière de gaz à effet de serre.
Le gouvernement australien avait apporté en juillet 2014 son feu vert à ce projet. Mais la Cour fédérale australienne avait invalidé l'autorisation du ministère, au motif qu'elle négligeait la protection de deux espèces vulnérables de reptiles -l'Egernia rugosa, qui ressemble à un lézard, et le serpent Denisonia maculata.
Le ministre australien de l'Environnement, Greg Hunt, a finalement accordé en octobre un nouveau feu vert au projet, en le subordonnant à 36 conditions.
Le département de l'Environnement et de la Protection du patrimoine de l'Etat du Queensland a également validé mardi le projet, en fixant 140 conditions, dont neuf qui concernent directement le diamant à bavette, une espèce de passereau dont le secteur du projet minier est un des derniers refuges.
Dans un communiqué, le département se dit persuadé que les conditions "strictes permettent que la mine ne pose aucun risque inacceptable pour l'environnement" et assure que son impact sera étroitement surveillé.
Au moins deux recours juridiques barrent encore la route d'Adani.
L'un d'eux a été formé par un groupe aborigène qui a saisi la cour fédérale de Brisbane en reprochant à Adani de ne pas avoir sollicité son consentement.
La Australian Conservation Foundation a de son côté saisi la Cour fédérale australienne d'un nouveau recours contre le feu vert gouvernemental d'octobre.
"A l'heure où les cours du charbon d'effondrent, où des pays comme la Chine, les Etats-Unis ou même le Vietnam ferment progressivement leurs mines, le guovernement du Queensland devrait présenter un plan de reconversion pour les ouvriers du charbon, plutôt que de soutenir les projets qui vont dans le mur comme Carmichael", a estimé mardi Greenpeace dans un communiqué.
L'Australie a donné en décembre son feu vert à un autre projet controversé, celui de l'agrandissement d'Abbot Point, l'un des plus grands ports charbonniers du monde, capable d'exporter jusqu'à 120 millions de tonnes chaque année, et situé juste à côté d'une portion de la Grande Barrière.
Avec AFP