Tahiti Infos

François Hollande à Tahiti sur le nucléaire "il est bien légitime que la France puisse réparer"


François Hollande lors de son allocution à son arrivée dimanche soir à l'aéroport de Tahiti Faa'a.
François Hollande lors de son allocution à son arrivée dimanche soir à l'aéroport de Tahiti Faa'a.
FAA'A le 22 février 2016. Avec un peu d'avance sur l'horaire prévu, l'avion du président de la République en provenance de Wallis s'est posé sur le tarmac de Tahiti Faa'a. François Hollande et la délégation polynésienne ont eu droit à un véritable accueil polynésien avec les élus et autorités locales dès la sortie de l'avion.

La météo a été nettement plus clémente pour cette arrivée officielle du président de la République alors que ce dimanche matin, c'est sous des trombes d'eau un peu avant 6 heures du matin que la première escale présidentielle à Tahiti a eu lieu. Dans la foulée, la délégation présidentielle s'était envolée pour Wallis. Retour à Tahiti à 22h50, ce dimanche soir, cette fois sous un temps sec et c'est avec plaisir visible que François Hollande s'est enfin retrouvé à Tahiti, au contact des élus et des personnalités venues l'accueillir. Poignées de mains, embrassades, quelques mots échangés avec les élus polynésiens déjà rencontrés à Paris, le président François Hollande a pu assister à une présentation de danses polynésiennes avec le groupe Tahiti Ora de Tumata Robinson.

Le président de la République a également adressé quelques mots à l'attention de la population polynésienne. Sans dévoiler les annonces qu'il fera certainement ce lundi lors de son discours officiel à la présidence de Polynésie ce lundi en fin de matinée, François Hollande a néanmoins planté le décor. "La Polynésie française c'est un territoire grand comme l'Europe et qui donne à la France dans le Pacifique une présence, une influence et on le voit ici une culture. La France a de la chance d'avoir un territoire ici placé dans la zone pacifique, un territoire qui veut son développement. C'est aussi le symbole que je veux donner à cette visite. La Polynésie veut s'engager résolument vers l'avenir dans le cadre d'une stabilité politique retrouvée et veut qu'il y ait un partenariat entre la France et ce qu'on appelle ici le Pays et nous aurons l'occasion avec le président Fritch de le démontrer demain. Mais il y a aussi une attente, je la connais, par rapport à la lutte contre les inégalités, les handicaps que la Polynésie peut connaître et aussi une attente par rapport à des engagements qui ont pu être pris dans des lois et qui ne sont pas aujourd'hui suffisamment tenus (…) notamment par rapport à cette affaire des essais nucléaires parce que je sais ce que l'on doit à la Polynésie française. Si aujourd'hui la France est ce qu'elle est avec cette capacité de dissuasion c'est parce qu'il y a eu pendant une période très longues des essais nucléaires, et il est bien légitime que la France puisse réparer un certain nombre de conséquences qu'elles soient sociales, sanitaires et économiques".

Le président Edouard Fritch s'est réjoui de voir le président de la République en bonne forme physique, à son arrivée à Faa'a, en dépit de son déplacement durant ce dimanche vers Wallis et son retour le même jour à Tahiti. "Il a effectivement fait quelques annonces qui nous préoccupent car le problème des essais nucléaires est aussi un problème sur lequel l'Etat devra s'affranchir, c'est que nous attendons tous et puis il y a toute la partie développement et il a commencé à en parler. Ce que je souhaite qu'il profite de cette occasion pour vraiment sentir le pouls de la Polynésie : se rendre compte des handicaps de ce Pays réparti sur 5 millions de km2, donc beaucoup d'espoir (…) Mais d'abord c'est le nucléaire. Si l'on veut que les rapports entre l'Etat et la Polynésie française soient rétablis, des rapports normaux, il faut purger cette affaire du nucléaire et il y a encore beaucoup de questions en suspens sur les trois volets : financier, la santé et l'environnement mais je crois que si on évacue cette affaire le reste roulera tout seul".

François Hollande a également indiqué, pendant sa courte allocution à son arrivée ce dimanche soir que la France allait envoyer de l'aide rapidement vers Fiji très durement frappé durant le week-end par le cyclone Winston avec des moyens en provenance de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, soulignant l'importance de la solidarité dans le Pacifique.


Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 22 Février 2016 à 00:54 | Lu 6134 fois