Alain Griset est président de l’APCMA, l’Assemblée permanente des chambres des métiers et de l’artisanat. L’établissement représente l’ensemble du réseau des chambres consulaires au niveau national international. M. Griset est actuellement à Tahiti pour participer à la Conférence interrégionale des métiers de l’artisanat (COIREMA) Pacifique 2012, qui s’est tenue cette année à Tahiti, du 29 au 31 octobre.
Durant trois jours, la COIREMA s’est attelée à confronter les expériences des divers intervenants présents, notamment les représentants de 16 chambres consulaires de collectivités française d’outre-mer, et développer des pistes d’amélioration, pour le secteur des métiers et de l’artisanat, en tenant compte des spécificités ultra marines.
Tahiti infos : Votre fonction de président de l’APCMA vous donne une vision globale des problèmes et des enjeux des collectivités françaises d’outre-mer, en ce qui concerne les métiers de l’artisanat. Les enjeux de ce secteur revêtent-ils la même importance selon que l’on se trouve à Tahiti où à La Réunion ?
Alain Griset : Naturellement, les entreprises artisanales jouent un rôle essentiel dans les collectivités françaises d’outre-mer, peut-être même encore plus qu’en métropole.
Par ailleurs, on voit bien que la situation économique globale est identique, quelque soit la situation territoriale des entreprises.
Mais néanmoins, on voit bien dans ces rencontres – qui sont extrêmement importantes – qu’il y a un certain nombre de spécificités, liées au phénomène d’insularité, qui nécessitent des solutions adaptées pour chacun des territoires.
Quel est la raison de l’organisation en Polynésie, cette année, de la Conférence interrégionale des métiers de l’artisanat Pacifique ?
Alain Griset : Tous les deux ans on organise une biennale qui nous permet de faire le point sur la situation de nos collèges des collectivités françaises d’outre-mer. Cette année nous avons choisi la Polynésie à la demande du président Chin Loy. Je crois que tout le monde s’en félicite. L’accueil, ici, est toujours formidable ; mais aussi on constate que sur ce territoire il y a un certain nombre de sujets qui nécessite que l’on y travaille plus particulièrement.
Nous avons rencontré hier (mardi 30 octobre, ndlr) le président du Pays. Nous avons notamment évoqué avec lui toute la problématique liée à l’apprentissage, qui sur ce territoire n’est pas développé comme il peut l’être dans d’autres collectivités d’outre-mer, avec les résultats bénéfiques que l’on y observe. Nous avons également évoqué la possibilité de mettre en place, ici, la séparation du patrimoine professionnel et personnel de l’entrepreneur individuel.
Voilà. Tous ces sujets nécessitent que l’on regarde de quelle manière on peut améliorer la situation des artisans, ici et de manière globale.
Durant trois jours, la COIREMA s’est attelée à confronter les expériences des divers intervenants présents, notamment les représentants de 16 chambres consulaires de collectivités française d’outre-mer, et développer des pistes d’amélioration, pour le secteur des métiers et de l’artisanat, en tenant compte des spécificités ultra marines.
Tahiti infos : Votre fonction de président de l’APCMA vous donne une vision globale des problèmes et des enjeux des collectivités françaises d’outre-mer, en ce qui concerne les métiers de l’artisanat. Les enjeux de ce secteur revêtent-ils la même importance selon que l’on se trouve à Tahiti où à La Réunion ?
Alain Griset : Naturellement, les entreprises artisanales jouent un rôle essentiel dans les collectivités françaises d’outre-mer, peut-être même encore plus qu’en métropole.
Par ailleurs, on voit bien que la situation économique globale est identique, quelque soit la situation territoriale des entreprises.
Mais néanmoins, on voit bien dans ces rencontres – qui sont extrêmement importantes – qu’il y a un certain nombre de spécificités, liées au phénomène d’insularité, qui nécessitent des solutions adaptées pour chacun des territoires.
Quel est la raison de l’organisation en Polynésie, cette année, de la Conférence interrégionale des métiers de l’artisanat Pacifique ?
Alain Griset : Tous les deux ans on organise une biennale qui nous permet de faire le point sur la situation de nos collèges des collectivités françaises d’outre-mer. Cette année nous avons choisi la Polynésie à la demande du président Chin Loy. Je crois que tout le monde s’en félicite. L’accueil, ici, est toujours formidable ; mais aussi on constate que sur ce territoire il y a un certain nombre de sujets qui nécessite que l’on y travaille plus particulièrement.
Nous avons rencontré hier (mardi 30 octobre, ndlr) le président du Pays. Nous avons notamment évoqué avec lui toute la problématique liée à l’apprentissage, qui sur ce territoire n’est pas développé comme il peut l’être dans d’autres collectivités d’outre-mer, avec les résultats bénéfiques que l’on y observe. Nous avons également évoqué la possibilité de mettre en place, ici, la séparation du patrimoine professionnel et personnel de l’entrepreneur individuel.
Voilà. Tous ces sujets nécessitent que l’on regarde de quelle manière on peut améliorer la situation des artisans, ici et de manière globale.
Jean Lardin, président de l'Union professionnelle artisanale, Stéphane Chin Loy, président de la CCISM et Alain Griset, président de l'APCMA
Une particularité polynésienne est l’absence de dispositif mutualisé d’assurance vieillesse à l’attention des entrepreneurs individuels. La conférence a également abordé ce point. Quelle recommandation la COIREMA fait-elle à ce titre ?
Alain Griset : Je crois que de façon très légitime, comme nos collègues en métropole, les artisans de Polynésie souhaitent, à l’instar de tous les français, une couverture retraite. Il est difficile d’envisager une vie professionnelle en ayant cette carence en perspective. Nous souhaitons travailler à la mise en place d’un dispositif, qui soit adapté naturellement aux économies locales, mais qui permette à tous les entrepreneurs d’avoir une couverture retraite, de façon à avoir une vie équilibrée.
Un atelier a effectivement réfléchi sur le thème des régimes sociaux des indépendants. Nous avons comparé les divers régimes sociaux qui ont souvent des particularités propres à chaque collectivité d’outre-mer. L’atelier a décidé de mettre en place une comparaison exhaustive en termes de prestations et cotisations. Dans les toutes prochaines semaines, la Polynésie pourra se déterminer sur ce qu’elle considère être le meilleur dispositif.
Vous avez évoqué ce point avec le président Temaru ?
Alain Griset : Nous avons évoqué avec le président la problématique de l’apprentissage, celle de la séparation du patrimoine professionnel et personnel de l’entrepreneur individuel. Et naturellement tout ce qui concerne la protection des entrepreneurs. Je pense que le président a été sensible à tout cela.
La COIREMA s’est également penchée sur la problématique d’un dispositif de garanties bancaires en faveur des entrepreneurs individuels.
Alain Griset : Oui, les entreprises artisanales ont besoin d’investissement pour pouvoir évoluer, se développer. Le financement bancaire est quelque chose de tout à fait essentiel. Nous connaissons dans l’ensemble des outre-mer, comme d’ailleurs en métropole, quelques fois des difficultés pour obtenir les financements directement des banques. Donc le réseau des Chambres des métiers de l’artisanat a mis en place un dispositif de cautionnement mutuel, qui permet d’apporter à l’organisme bancaire la garantie institutionnelle permettant de faciliter l’obtention d’un prêt pour l’entreprise artisanale.
Nous avons considéré les modalités de l’apport en Polynésie française de cette garantie institutionnelle, qui facilitera l’accès aux financements bancaires aux artisans qui le nécessitent.
Ce dispositif a été mis en expérimentation à La Réunion, il y a quelques mois. Nous travaillons également avec la Guadeloupe. Suite à ces expérimentations, je pense que nous allons pouvoir envisager de l’étendre à l’ensemble des collectivités et départements d’outre-mer.
Un mot sur la définition de l’entreprise artisanale, en Polynésie française, moins de 5 employés, qui diffère sensiblement de celle qui est admise en métropole. Cette distinction vous paraît-elle fondée ?
Alain Griset : Non, j’en ai d’ailleurs parlé au président Chin Loy. Je crois qu’il faut regarder à permettre aux entreprises artisanales d’avoir une vie qui leur permette d’évoluer. En métropole, l’entreprise artisanale peut, depuis la loi de 1996, s’étendre en effectif de façon indéfinie, ce qui permet aujourd’hui de voir des entreprises artisanales dépassant largement les 10 salariés.
Je crois que de fixer une limite de moins de 5 salariés à l’entreprise artisanale n’est pas bénéfique à leur développement. Je souhaite que le Pays puisse regarder – malgré les différents équilibres dus à la gestion de la CCISM – de quelle manière on peut reconnaitre l’artisanat pour ce qu’il est réellement. L’artisanat, ce sont des entreprises qui ont des activités définies. La taille ne doit pas être un critère de distinction de l’entreprise artisanale.
Alain Griset : Je crois que de façon très légitime, comme nos collègues en métropole, les artisans de Polynésie souhaitent, à l’instar de tous les français, une couverture retraite. Il est difficile d’envisager une vie professionnelle en ayant cette carence en perspective. Nous souhaitons travailler à la mise en place d’un dispositif, qui soit adapté naturellement aux économies locales, mais qui permette à tous les entrepreneurs d’avoir une couverture retraite, de façon à avoir une vie équilibrée.
Un atelier a effectivement réfléchi sur le thème des régimes sociaux des indépendants. Nous avons comparé les divers régimes sociaux qui ont souvent des particularités propres à chaque collectivité d’outre-mer. L’atelier a décidé de mettre en place une comparaison exhaustive en termes de prestations et cotisations. Dans les toutes prochaines semaines, la Polynésie pourra se déterminer sur ce qu’elle considère être le meilleur dispositif.
Vous avez évoqué ce point avec le président Temaru ?
Alain Griset : Nous avons évoqué avec le président la problématique de l’apprentissage, celle de la séparation du patrimoine professionnel et personnel de l’entrepreneur individuel. Et naturellement tout ce qui concerne la protection des entrepreneurs. Je pense que le président a été sensible à tout cela.
La COIREMA s’est également penchée sur la problématique d’un dispositif de garanties bancaires en faveur des entrepreneurs individuels.
Alain Griset : Oui, les entreprises artisanales ont besoin d’investissement pour pouvoir évoluer, se développer. Le financement bancaire est quelque chose de tout à fait essentiel. Nous connaissons dans l’ensemble des outre-mer, comme d’ailleurs en métropole, quelques fois des difficultés pour obtenir les financements directement des banques. Donc le réseau des Chambres des métiers de l’artisanat a mis en place un dispositif de cautionnement mutuel, qui permet d’apporter à l’organisme bancaire la garantie institutionnelle permettant de faciliter l’obtention d’un prêt pour l’entreprise artisanale.
Nous avons considéré les modalités de l’apport en Polynésie française de cette garantie institutionnelle, qui facilitera l’accès aux financements bancaires aux artisans qui le nécessitent.
Ce dispositif a été mis en expérimentation à La Réunion, il y a quelques mois. Nous travaillons également avec la Guadeloupe. Suite à ces expérimentations, je pense que nous allons pouvoir envisager de l’étendre à l’ensemble des collectivités et départements d’outre-mer.
Un mot sur la définition de l’entreprise artisanale, en Polynésie française, moins de 5 employés, qui diffère sensiblement de celle qui est admise en métropole. Cette distinction vous paraît-elle fondée ?
Alain Griset : Non, j’en ai d’ailleurs parlé au président Chin Loy. Je crois qu’il faut regarder à permettre aux entreprises artisanales d’avoir une vie qui leur permette d’évoluer. En métropole, l’entreprise artisanale peut, depuis la loi de 1996, s’étendre en effectif de façon indéfinie, ce qui permet aujourd’hui de voir des entreprises artisanales dépassant largement les 10 salariés.
Je crois que de fixer une limite de moins de 5 salariés à l’entreprise artisanale n’est pas bénéfique à leur développement. Je souhaite que le Pays puisse regarder – malgré les différents équilibres dus à la gestion de la CCISM – de quelle manière on peut reconnaitre l’artisanat pour ce qu’il est réellement. L’artisanat, ce sont des entreprises qui ont des activités définies. La taille ne doit pas être un critère de distinction de l’entreprise artisanale.