Suva, Fidji | AFP | mercredi 13/11/2018 - Les Fidjiens votaient sous la pluie mercredi lors de législatives qui voient partir grand favori le Premier ministre Frank Bainimarama, ex-putschiste devenu militant reconnu de la cause climatique, 12 ans après son coup d'État.
Quand il avait rétabli la démocratie en 2014, sa formation FijiFirst avait remporté 59% des voix. Cette fois-ci, les sondages le créditent de 68% des intentions de vote, face à une opposition divisée.
M. Bainimarama, 64 ans, a promis la stabilité et la fin de la "culture du coup d'État" dans l'archipel de 920.000 habitants, où quatre gouvernements ont été renversés entre 1987 et 2006.
Le principal rival du Premier ministre est aussi un ancien putschiste qui avait organisé deux coups d'État en 1987 et dirigé le pays de 1992 à 1999. Sitiveni Rabuka, du parti SODELPA, n'a eu la voie libre pour se présenter que lundi, quand une cour d'appel l'a relaxé d'accusations de corruption.
Dix-sept bureaux de vote ont dû fermer leurs portes à cause de fortes pluies mais Pravin Narain, l'un des 550.000 électeurs de l'archipel du Pacifique Sud, a raconté que les opérations se passaient bien. "Ce temps ne suffit pas à assombrir le moral du peuple", a-t-il dit en votant à Suva.
Les partisans de FijiFirst, qui contrôle 32 des 50 sièges du Parlement sortant, assurent qu'il a apaisé les tensions entre Fidjiens de souche et Indo-Fidjiens, descendants de la main-d'oeuvre indienne importée par les Britanniques pour travailler dans les champs de canne à sucre.
De nombreuses ONG s'interrogent sur la nature réelle de la démocratie fidjienne. Mais il ne fait aucun doute que l'image du Premier ministre a changé du tout au tout en quelques années.
M. Bainimarama fut qualifié de dictateur par l'Australie et la Nouvelle-Zélande après avoir pris le pouvoir le 5 décembre 2006 dans un coup d’État sans effusion de sang qui valut des sanctions aux Fidji et une suspension du Commonwealth et du Forum des Îles du Pacifique (FIP).
Douze ans plus tard, l'ancien amiral est à la pointe de la lutte pour le climat en tant que président de la COP23. Il a notamment recueilli les louanges de l'ex-gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger.
Amnesty International estime que le gouvernement de M. Bainimarama n'a pas entièrement rétabli les libertés suspendues après le coup d’État de 2006.
"Depuis les élections de 2014, la situation des droits de l'Homme aux Fidji reste menacée", a dit l'ONG, évoquant les brutalités policières, les restrictions imposées à la liberté de réunion et la liberté de la presse, et la persécution de défenseurs des droits de l'Homme.
SODELPA, le plus grand des cinq partis d'opposition, avait recueilli 28% des voix en 2014.
Les leaders de l'opposition ont été englués dans des scandales de corruption et des divisions internes, et les analystes ne parient guère sur leurs chances de l'emporter.
Le vainqueur ne devrait pas être connu avant quatre ou cinq jours du fait des difficultés à compter les votes sur les îles les plus reculées de l'archipel.
Quand il avait rétabli la démocratie en 2014, sa formation FijiFirst avait remporté 59% des voix. Cette fois-ci, les sondages le créditent de 68% des intentions de vote, face à une opposition divisée.
M. Bainimarama, 64 ans, a promis la stabilité et la fin de la "culture du coup d'État" dans l'archipel de 920.000 habitants, où quatre gouvernements ont été renversés entre 1987 et 2006.
Le principal rival du Premier ministre est aussi un ancien putschiste qui avait organisé deux coups d'État en 1987 et dirigé le pays de 1992 à 1999. Sitiveni Rabuka, du parti SODELPA, n'a eu la voie libre pour se présenter que lundi, quand une cour d'appel l'a relaxé d'accusations de corruption.
Dix-sept bureaux de vote ont dû fermer leurs portes à cause de fortes pluies mais Pravin Narain, l'un des 550.000 électeurs de l'archipel du Pacifique Sud, a raconté que les opérations se passaient bien. "Ce temps ne suffit pas à assombrir le moral du peuple", a-t-il dit en votant à Suva.
Les partisans de FijiFirst, qui contrôle 32 des 50 sièges du Parlement sortant, assurent qu'il a apaisé les tensions entre Fidjiens de souche et Indo-Fidjiens, descendants de la main-d'oeuvre indienne importée par les Britanniques pour travailler dans les champs de canne à sucre.
De nombreuses ONG s'interrogent sur la nature réelle de la démocratie fidjienne. Mais il ne fait aucun doute que l'image du Premier ministre a changé du tout au tout en quelques années.
M. Bainimarama fut qualifié de dictateur par l'Australie et la Nouvelle-Zélande après avoir pris le pouvoir le 5 décembre 2006 dans un coup d’État sans effusion de sang qui valut des sanctions aux Fidji et une suspension du Commonwealth et du Forum des Îles du Pacifique (FIP).
Douze ans plus tard, l'ancien amiral est à la pointe de la lutte pour le climat en tant que président de la COP23. Il a notamment recueilli les louanges de l'ex-gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger.
Amnesty International estime que le gouvernement de M. Bainimarama n'a pas entièrement rétabli les libertés suspendues après le coup d’État de 2006.
"Depuis les élections de 2014, la situation des droits de l'Homme aux Fidji reste menacée", a dit l'ONG, évoquant les brutalités policières, les restrictions imposées à la liberté de réunion et la liberté de la presse, et la persécution de défenseurs des droits de l'Homme.
SODELPA, le plus grand des cinq partis d'opposition, avait recueilli 28% des voix en 2014.
Les leaders de l'opposition ont été englués dans des scandales de corruption et des divisions internes, et les analystes ne parient guère sur leurs chances de l'emporter.
Le vainqueur ne devrait pas être connu avant quatre ou cinq jours du fait des difficultés à compter les votes sur les îles les plus reculées de l'archipel.