Madrid, Espagne | AFP | lundi 30/07/2017 - Les hôteliers espagnols ont déployé de grands moyens pour faire face à une épidémie de fausses plaintes pour intoxication alimentaire de touristes britanniques qui espèrent ainsi rembourser leur séjour, soit des millions d'euros de pertes à la clef.
Il a fallu, finalement, faire appel à des détectives privés.
Sur la saison 2016-2017, encore loin d'être terminée, plus de 10.000 plaintes ont été déposées, contre 600 en 2015-16, assure à l'AFP le président de la fédération hôtelière CEHAT, Ramon Estalella.
L'Association britannique d'agents de voyage (ABTA) a pour sa part lancé une campagne "Stop sickness scams", "Arrêtez la fraude sur les maladies", en se plaignant du fait, qu'à terme, ces escroqueries seront payées par tous, car elle finiront par renchérir le prix des voyages.
Selon cette association, depuis trois ans, le nombre de plaintes à l'étranger a augmenté de 500%. Et le phénomène touche d'autres destinations, comme la Turquie.
Selon M. Estalella, en Espagne plus de 90% de ces plaintes, présentées par des sociétés spécialisées qui promettent aux plaignants des indemnisations de plusieurs milliers de livres, sont fausses.
Et les Britanniques, les visiteurs étrangers les plus nombreux en Espagne -- 16 millions en 2016 -- sont pour l'essentiel les auteurs de ces plaintes.
En effet, la loi de défense des consommateurs au Royaume-Uni est si protectrice qu'elle n'exige aucun certificat médical prouvant la maladie et accorde un délai de trois ans aux plaignants pour déposer leur plainte, a-t-il expliqué.
"Si cette loi existait en Allemagne, en France ou en Espagne, les personnes de ces pays feraient de même", dit-il.
Selon les hôteliers espagnols les sociétés spécialisées dans le traitement des plaintes démarchent ouvertement les clients aux abords des complexes touristiques en leur proposant un service gratuit.
Ainsi à Tenerife, dans l'archipel des Canaries, une ambulance portant l'inscription "Clinique des plaintes" écumait l'île en 2016.
Et selon la fédération hôtelière, la valeur totale des réclamations d'indemnisations a atteint déjà 100 millions euros.
Jusque-là les hôtels passaient des accords à l'amiable, pour éviter de longues et coûteuses batailles judiciaires devant la justice britannique.
Mais ils ont dit "basta". En mai, ils se sont réunis avec l'ambassade britannique en Espagne pour tirer la sonnette d'alarme.
Le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni a ensuite émis une mise en garde aux voyageurs pour les prévenir que les fausses plaintes pouvaient déboucher sur des poursuites pénales.
La police a aussi arrêté en juin un Britannique séjournant dans l'île de Mallorca, aux Baléares, soupçonné d'avoir tenté d'encourager des touristes aux abords des hôtels à déposer de fausses plaintes. Un deuxième homme est visé par la même enquête.
L'enquête a été ouverte après une plainte du complexe touristique Club Mac à Puerto Alcudia, dans le nord de l'île.
Le cabinet d'avocat représentant ce "resort" a fourni un épais dossier de preuves à la police, après avoir travaillé avec des détectives privés.
Des photographies et documents montraient comment au moins un millier de vacanciers britanniques ayant séjourné dans les trois hôtels du complexe avaient déposé des plaintes douteuses pour de supposées intoxications, a expliqué à l'AFP l'avocate en charge du dossier, Carolina Ruiz.
Ainsi le registre des consommations au bar d'un homme qui a accusé l'hôtel d'avoir ruiné ses vacances "tout inclus" en raison de son intoxication... affichait la bagatelle de cent gin-tonics pendant son séjour.
"Son intoxication alimentaire à l'hôtel s'explique peut-être par d'autres raisons", a dit non sans ironie l'avocate.
La police envisage d'autres arrestations dans cette affaire, la plus grande enquête menée en Espagne sur ces pratiques, a-t-elle précisé.
Et d'autres hôtels ont décidé aussi de se lancer dans des procédures judiciaires pour contrer ces attaques.
A Tenerife, le complexe Ponderosa a déposé une plainte pour diffamation contre un Britannique qui a fait semblant de tomber malade. La plainte vise aussi le cabinet d'avocat qui le défend.
Mais attention car si cette tendance se poursuit certains complexes touristiques menacent de ne plus vendre de paquets "tout compris", aux Britanniques, préviennent sur leur site les agents de voyages du Royaume-Uni.
Il a fallu, finalement, faire appel à des détectives privés.
Sur la saison 2016-2017, encore loin d'être terminée, plus de 10.000 plaintes ont été déposées, contre 600 en 2015-16, assure à l'AFP le président de la fédération hôtelière CEHAT, Ramon Estalella.
L'Association britannique d'agents de voyage (ABTA) a pour sa part lancé une campagne "Stop sickness scams", "Arrêtez la fraude sur les maladies", en se plaignant du fait, qu'à terme, ces escroqueries seront payées par tous, car elle finiront par renchérir le prix des voyages.
Selon cette association, depuis trois ans, le nombre de plaintes à l'étranger a augmenté de 500%. Et le phénomène touche d'autres destinations, comme la Turquie.
Selon M. Estalella, en Espagne plus de 90% de ces plaintes, présentées par des sociétés spécialisées qui promettent aux plaignants des indemnisations de plusieurs milliers de livres, sont fausses.
Et les Britanniques, les visiteurs étrangers les plus nombreux en Espagne -- 16 millions en 2016 -- sont pour l'essentiel les auteurs de ces plaintes.
En effet, la loi de défense des consommateurs au Royaume-Uni est si protectrice qu'elle n'exige aucun certificat médical prouvant la maladie et accorde un délai de trois ans aux plaignants pour déposer leur plainte, a-t-il expliqué.
"Si cette loi existait en Allemagne, en France ou en Espagne, les personnes de ces pays feraient de même", dit-il.
Selon les hôteliers espagnols les sociétés spécialisées dans le traitement des plaintes démarchent ouvertement les clients aux abords des complexes touristiques en leur proposant un service gratuit.
Ainsi à Tenerife, dans l'archipel des Canaries, une ambulance portant l'inscription "Clinique des plaintes" écumait l'île en 2016.
Et selon la fédération hôtelière, la valeur totale des réclamations d'indemnisations a atteint déjà 100 millions euros.
- Plus de cent gin-tonics -
Jusque-là les hôtels passaient des accords à l'amiable, pour éviter de longues et coûteuses batailles judiciaires devant la justice britannique.
Mais ils ont dit "basta". En mai, ils se sont réunis avec l'ambassade britannique en Espagne pour tirer la sonnette d'alarme.
Le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni a ensuite émis une mise en garde aux voyageurs pour les prévenir que les fausses plaintes pouvaient déboucher sur des poursuites pénales.
La police a aussi arrêté en juin un Britannique séjournant dans l'île de Mallorca, aux Baléares, soupçonné d'avoir tenté d'encourager des touristes aux abords des hôtels à déposer de fausses plaintes. Un deuxième homme est visé par la même enquête.
L'enquête a été ouverte après une plainte du complexe touristique Club Mac à Puerto Alcudia, dans le nord de l'île.
Le cabinet d'avocat représentant ce "resort" a fourni un épais dossier de preuves à la police, après avoir travaillé avec des détectives privés.
Des photographies et documents montraient comment au moins un millier de vacanciers britanniques ayant séjourné dans les trois hôtels du complexe avaient déposé des plaintes douteuses pour de supposées intoxications, a expliqué à l'AFP l'avocate en charge du dossier, Carolina Ruiz.
Ainsi le registre des consommations au bar d'un homme qui a accusé l'hôtel d'avoir ruiné ses vacances "tout inclus" en raison de son intoxication... affichait la bagatelle de cent gin-tonics pendant son séjour.
"Son intoxication alimentaire à l'hôtel s'explique peut-être par d'autres raisons", a dit non sans ironie l'avocate.
La police envisage d'autres arrestations dans cette affaire, la plus grande enquête menée en Espagne sur ces pratiques, a-t-elle précisé.
Et d'autres hôtels ont décidé aussi de se lancer dans des procédures judiciaires pour contrer ces attaques.
A Tenerife, le complexe Ponderosa a déposé une plainte pour diffamation contre un Britannique qui a fait semblant de tomber malade. La plainte vise aussi le cabinet d'avocat qui le défend.
Mais attention car si cette tendance se poursuit certains complexes touristiques menacent de ne plus vendre de paquets "tout compris", aux Britanniques, préviennent sur leur site les agents de voyages du Royaume-Uni.