Une centaine d'agents de l'enseignement privé du premier et du second degré a protesté, mercredi 2 mai, au vice-rectorat de Papeete, à l'appel de la Fédération des syndicats de l'enseignement privé (FSEP). La représentation syndicale rassemble le Syndicat territorial de l'enseignement chrétien (STEC) et le Syndicat des personnels de l'enseignement protestant (SPEP). Elle a appelé à la manifestation suite à une opération jugée brutale de redressement d'impayés du régime additionnel de retraite depuis février 2011. Le remboursement a été effectué d'une traite sur la paye de mars. Le non prélèvement pendant un an de ces cotisations était dû à une erreur de paramétrage informatique du système de paye du vice-rectorat. Les montants saisis sur salaire varient entre 25.000 Fcfp et 120.000 Fcfp selon les agents et représente moins de 12% de leur paye pour 88% d'entre eux. Un courrier a été adressé le 19 avril aux directions des enseignements privés pour leur demander d'aviser les 868 enseignants concernés de cette régularisation.
Cette saisi sur salaire, vécue comme brutale et inopinée, fait suite a un ensemble de reproches que formule le monde enseignant du privé à l'égard des actions de l'actuel vice-rectorat, sur les questions notamment de la non évolution des contrats provisoires, du non paiement des heures supplémentaires et d'indemnités, du non avancement des maîtres auxiliaires pour l'année 2010-2011 et plus généralement au plan relationnel sur une attitude du vice-recteur que les enseignants jugent sans grande considération à leur égard.
Les enseignants considèrent cette démarche comme une marque supplémentaire du mépris que leur manifeste Jean-Claude Cirioni. Le haut fonctionnaire estime quant à lui n'avoir fait que son devoir, dans le respect des quotité saisissables, en régularisant une situation d'impayés de cotisations dues mensuellement à l'APC (Association pour la prévoyance collective) par chacun des agents.
Une délégation d'enseignants a tenté de rencontrer Jean-Claude Cirioni, le vice-recteur, mercredi après-midi, afin de faire part des doléances de la FSEP. Elle a été reçue, à sa grande déception, par le secrétaire général du vice-rectorat.
Cette saisi sur salaire, vécue comme brutale et inopinée, fait suite a un ensemble de reproches que formule le monde enseignant du privé à l'égard des actions de l'actuel vice-rectorat, sur les questions notamment de la non évolution des contrats provisoires, du non paiement des heures supplémentaires et d'indemnités, du non avancement des maîtres auxiliaires pour l'année 2010-2011 et plus généralement au plan relationnel sur une attitude du vice-recteur que les enseignants jugent sans grande considération à leur égard.
Les enseignants considèrent cette démarche comme une marque supplémentaire du mépris que leur manifeste Jean-Claude Cirioni. Le haut fonctionnaire estime quant à lui n'avoir fait que son devoir, dans le respect des quotité saisissables, en régularisant une situation d'impayés de cotisations dues mensuellement à l'APC (Association pour la prévoyance collective) par chacun des agents.
Une délégation d'enseignants a tenté de rencontrer Jean-Claude Cirioni, le vice-recteur, mercredi après-midi, afin de faire part des doléances de la FSEP. Elle a été reçue, à sa grande déception, par le secrétaire général du vice-rectorat.
Dominique Lejehan est professeur d'informatique au lycée La Mennais et vice-présidente du Syndicat territorial de l'enseignement chrétien, le STEC.
Tahiti infos : Une délégation d'enseignants sollicite une rencontre avec le vice-recteur, en ce moment. Que veut-elle lui signifier ?
Dominique Lejehan : Ils cherchent au moins à être reçu. Cela fait depuis le début de l'année scolaire que nous cherchons à rencontrer le vice-recteur et jamais il ne nous reçoit.
Tahiti infos : Vous avez eu à constater sur votre dernière fiche de paie des prélèvements de redressement sur plusieurs mois de cotisation de retraite additionnelle. Cela vous a été annoncé au dernier moment. C'est la goutte qui a fait déborder le vase ?
Dominique Lejehan : Il s'agit d'un défaut du programme de paye du vice-rectorat ; mais c'est effectivement la goutte qui a fait déborder le vase. Ce n'est pas sur ce point là que l'on veut se battre. On revendique plus de considération et le fait que M. le Vice-recteur nie tout contact avec les partenaires sociaux.
Tahiti infos : Vous pensez qu'il ne vous considère pas ?
Dominique Lejehan : Complètement, c'est du mépris. Et le redressement des cotisations retraite n'en est qu'une marque : quatre jours avant on vous prévient que l'on va retirer de 70.000 Fcfp à 80.000 Fcfp de votre paye, alors que vous n'y êtes pour rien, puisque c'est eux qui font l'erreur : on est en droit de s'attendre à une autre considération. Et c'est comme ça depuis deux ans. Depuis que ce vice-recteur est en place : c'est sa façon de faire.
Roland Clavreul (retraité, ancien président de la Fédération des syndicats de l'enseignement privé) : Il ne reçoit pas les partenaires, qui qu'ils soient : ni les syndicats, ni les représentants de la direction de l'enseignement privé ; il les considère comme quantités négligeables et aucunement comme des partenaires. Quand le syndicat ou les directions de l'enseignement privé envoient un courrier, demande un rendez-vous, c'est la non réponse. Et c'est comme cela quand on s'adresse à l'administration. On l'a déjà dit l'année dernière au vice-recteur devant le haut commissaire.
Dominique Lejehan : La seule fois où il nous a reçu, il a fallu qu'il le fasse par l'intermédiaire du Haut commissaire. Voilà : pour avoir un rendez-vous avec M. Cirioni, il faut passer par M. le Haut commissaire ...
En attendant, il y a des gens qui sont dans des situations qui trainent depuis plus d'un an. Ils ne perçoivent pas leur salaire réel parce que les arrêtés constatant leur avancement ne sont pas faits. Des gens n'obtiennent pas leur CDI parce que les dossiers ne sont pas encore traités. Le vice recteur a voulu remettre les choses dans les clous et du coup les personnels sont pénalisés.
Tahiti infos : Une délégation d'enseignants sollicite une rencontre avec le vice-recteur, en ce moment. Que veut-elle lui signifier ?
Dominique Lejehan : Ils cherchent au moins à être reçu. Cela fait depuis le début de l'année scolaire que nous cherchons à rencontrer le vice-recteur et jamais il ne nous reçoit.
Tahiti infos : Vous avez eu à constater sur votre dernière fiche de paie des prélèvements de redressement sur plusieurs mois de cotisation de retraite additionnelle. Cela vous a été annoncé au dernier moment. C'est la goutte qui a fait déborder le vase ?
Dominique Lejehan : Il s'agit d'un défaut du programme de paye du vice-rectorat ; mais c'est effectivement la goutte qui a fait déborder le vase. Ce n'est pas sur ce point là que l'on veut se battre. On revendique plus de considération et le fait que M. le Vice-recteur nie tout contact avec les partenaires sociaux.
Tahiti infos : Vous pensez qu'il ne vous considère pas ?
Dominique Lejehan : Complètement, c'est du mépris. Et le redressement des cotisations retraite n'en est qu'une marque : quatre jours avant on vous prévient que l'on va retirer de 70.000 Fcfp à 80.000 Fcfp de votre paye, alors que vous n'y êtes pour rien, puisque c'est eux qui font l'erreur : on est en droit de s'attendre à une autre considération. Et c'est comme ça depuis deux ans. Depuis que ce vice-recteur est en place : c'est sa façon de faire.
Roland Clavreul (retraité, ancien président de la Fédération des syndicats de l'enseignement privé) : Il ne reçoit pas les partenaires, qui qu'ils soient : ni les syndicats, ni les représentants de la direction de l'enseignement privé ; il les considère comme quantités négligeables et aucunement comme des partenaires. Quand le syndicat ou les directions de l'enseignement privé envoient un courrier, demande un rendez-vous, c'est la non réponse. Et c'est comme cela quand on s'adresse à l'administration. On l'a déjà dit l'année dernière au vice-recteur devant le haut commissaire.
Dominique Lejehan : La seule fois où il nous a reçu, il a fallu qu'il le fasse par l'intermédiaire du Haut commissaire. Voilà : pour avoir un rendez-vous avec M. Cirioni, il faut passer par M. le Haut commissaire ...
En attendant, il y a des gens qui sont dans des situations qui trainent depuis plus d'un an. Ils ne perçoivent pas leur salaire réel parce que les arrêtés constatant leur avancement ne sont pas faits. Des gens n'obtiennent pas leur CDI parce que les dossiers ne sont pas encore traités. Le vice recteur a voulu remettre les choses dans les clous et du coup les personnels sont pénalisés.
Jean-Claude Cirioni, Vice-recteur de la Polynésie française : "on ne peut pas être toujours en réponse : il nous faut travailler."
Tahiti infos : N'était-il pas possible de trouver un arrangement avec les agents concernés pour échelonner ce remboursement ?
Jean-Claude Cirioni : Ma réponse est double. D’abord dans la mesure où à partir du moment où vous avez 28 personnes qui ont un prélèvement supérieur à 12% de leur salaire – et pas énormément supérieur à 12% –, nous restons toujours dans la réglementation du prélèvement, c'est-à-dire dans la quotité saisissable. Alors nous aurions pu effectivement le faire pour ces personnes, mais comme nous avions 860 dossiers, on les a traités les uns après les autres. Sans doute que ces dossiers nous ont échappé.
Ensuite, il faut rappeler que la somme prélevée aurait dû l’être auparavant. C’est donc un dû. En tant qu’administration, il nous est nécessaire de réparer, par rapport à la caisse de retraite additionnelle, et de prélever ce qui ne l’a pas été pendant près de 12 mois.
Tahiti infos : Les enseignants vous reprochent de ne pas communiquer. Ils se sentent méprisés. Ils considèrent que cette affaire des prélèvements de redressement est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Que leur répondez-vous ?
Jean-Claude Cirioni : Le syndicat qui manifeste aujourd’hui, nous l’avons reçu très longuement le 13 décembre dernier. Nous avons expliqué quelle serait la procédure pour que nous puissions faire les contrats à durée déterminée. C’est une procédure compliquée qui doit être contrôlée par les inspecteurs pédagogiques régionaux. Maintenant, comme il y a pas mal de personnes dans ce cas, il convient que nous prenions le temps de traiter ces dossiers convenablement et à juste titre. Ce processus ne dépassera pas l’année scolaire, c'est-à-dire que nous sommes en ce moment en train de finaliser.
(…) Mon travail est de remettre les choses dans la réglementation. Certes, entre les desideratas des uns et les obligations qui sont réglementaires, il faut bien effectivement que je trouve le moyen de faire.
Tahiti infos : Il semble que les enseignants vous reprochent une attitude peu diplomatique à leur égard et qu’ils assimilent cela à du mépris.
Jean-Claude Cirioni : A chaque fois, lorsque cela nous a été demandé, les gens ont été reçus. J’ai reçu des gens à mon arrivée, on les reçoit en cours de route. Maintenant on ne peut être toujours en train de recevoir. Pour une raison très simple : nous sommes sur de très gros dossiers ; nous remettons en ordre des dossiers qui sont restés en latence pendant bien des années – et c’est d’ailleurs l’objet de ma venue ici. A partir de là, c’est un travail de fond que nous faisons. Et nous ne pouvons pas nous permettre de le faire à la va-vite. Jusqu’à présent, la validation pédagogique des dossiers pour la contractualisation définitive des personnels employés à durée déterminée, se faisait par deux inspecteurs. J’en ai quatre désormais ici : ils analysent les cas dossier à dossier ; ils vont faire les inspections sur le terrain ; ils nous font remonter l'information et nous concoctons tout ça. Tout cela prend du temps. Mais dans l’année scolaire, tout le problème gestionnaire de ce type de dossiers sera réglé. Simplement on ne peut pas être toujours en réponse : il nous faut travailler.
Tahiti infos : N'était-il pas possible de trouver un arrangement avec les agents concernés pour échelonner ce remboursement ?
Jean-Claude Cirioni : Ma réponse est double. D’abord dans la mesure où à partir du moment où vous avez 28 personnes qui ont un prélèvement supérieur à 12% de leur salaire – et pas énormément supérieur à 12% –, nous restons toujours dans la réglementation du prélèvement, c'est-à-dire dans la quotité saisissable. Alors nous aurions pu effectivement le faire pour ces personnes, mais comme nous avions 860 dossiers, on les a traités les uns après les autres. Sans doute que ces dossiers nous ont échappé.
Ensuite, il faut rappeler que la somme prélevée aurait dû l’être auparavant. C’est donc un dû. En tant qu’administration, il nous est nécessaire de réparer, par rapport à la caisse de retraite additionnelle, et de prélever ce qui ne l’a pas été pendant près de 12 mois.
Tahiti infos : Les enseignants vous reprochent de ne pas communiquer. Ils se sentent méprisés. Ils considèrent que cette affaire des prélèvements de redressement est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Que leur répondez-vous ?
Jean-Claude Cirioni : Le syndicat qui manifeste aujourd’hui, nous l’avons reçu très longuement le 13 décembre dernier. Nous avons expliqué quelle serait la procédure pour que nous puissions faire les contrats à durée déterminée. C’est une procédure compliquée qui doit être contrôlée par les inspecteurs pédagogiques régionaux. Maintenant, comme il y a pas mal de personnes dans ce cas, il convient que nous prenions le temps de traiter ces dossiers convenablement et à juste titre. Ce processus ne dépassera pas l’année scolaire, c'est-à-dire que nous sommes en ce moment en train de finaliser.
(…) Mon travail est de remettre les choses dans la réglementation. Certes, entre les desideratas des uns et les obligations qui sont réglementaires, il faut bien effectivement que je trouve le moyen de faire.
Tahiti infos : Il semble que les enseignants vous reprochent une attitude peu diplomatique à leur égard et qu’ils assimilent cela à du mépris.
Jean-Claude Cirioni : A chaque fois, lorsque cela nous a été demandé, les gens ont été reçus. J’ai reçu des gens à mon arrivée, on les reçoit en cours de route. Maintenant on ne peut être toujours en train de recevoir. Pour une raison très simple : nous sommes sur de très gros dossiers ; nous remettons en ordre des dossiers qui sont restés en latence pendant bien des années – et c’est d’ailleurs l’objet de ma venue ici. A partir de là, c’est un travail de fond que nous faisons. Et nous ne pouvons pas nous permettre de le faire à la va-vite. Jusqu’à présent, la validation pédagogique des dossiers pour la contractualisation définitive des personnels employés à durée déterminée, se faisait par deux inspecteurs. J’en ai quatre désormais ici : ils analysent les cas dossier à dossier ; ils vont faire les inspections sur le terrain ; ils nous font remonter l'information et nous concoctons tout ça. Tout cela prend du temps. Mais dans l’année scolaire, tout le problème gestionnaire de ce type de dossiers sera réglé. Simplement on ne peut pas être toujours en réponse : il nous faut travailler.