Tahiti, le 9 décembre 2022 – Dans une étude approfondie des caractéristiques du marché polynésien de l'emploi, l'ISPF confirme le faible taux d'emploi de la Polynésie par rapport à la Nouvelle-Calédonie et la Métropole. Mais surtout l'étude pointe une forte et constante discrimination pour l'emploi des femmes polynésiennes, pourtant plus diplômées que les hommes.
Les tendances se confirment sur le marché de l'emploi en Polynésie. L'Institut de la statistique (ISPF) a publié vendredi une étude approfondie et éclairante sur la situation des Polynésiennes et des Polynésiens face à l'emploi et au chômage, en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur niveau d'étude et même de leur origine géographique.
Les chiffres sont têtus, surtout quand ils ne changent pas avec le temps. L'ISPF confirme que le marché du travail polynésien se caractérise par un “faible taux d’emploi”. Ce taux d'emploi représente la part de la population ayant un emploi au sein de la population en âge de travailler : 15 à 64 ans. “Il traduit la capacité d’une économie à intégrer l’ensemble de sa population en âge de travailler dans le marché de l’emploi”, explique l'ISPF. Or ce taux d'emploi est de 52% en Polynésie française en moyenne entre 2018 et 2021. Par comparaison, ce taux atteint 58% en Nouvelle-Calédonie et 67% en moyenne en France.
Une différence qu'il faut nuancer par un détail important, rappelé par l'ISPF. “La Polynésie française est la seule collectivité à ne pas verser d’allocations en contrepartie d’une recherche active d’emploi des demandeurs.” Des indemnités qui augmentent mécaniquement la population active et les taux de chômage en Métrope et dans les DOM. Dernière caractéristique globale pointée par cette étude, le marché du travail polynésien est caractérisé par une “forte inertie”. C’est-à-dire que “le passage du non-emploi à l’emploi, et vice-versa, est difficile”.
C'est certainement la statistique la plus marquante de cette étude. Si les femmes polynésiennes ont un niveau de diplôme globalement bien plus élevé que les hommes, 34% d'entre elles ont le bac ou un diplôme supérieur contre 26% des hommes, elles sont beaucoup moins bien insérées professionnellement qu'eux : 45% de taux d'emploi pour les Polynésiennes contre 60% pour les Polynésiens ! Et cette différence se retrouve quel que soit le niveau de diplôme (voir tableau).
L'étude précise également que lorsqu'on compare des personnes du même âge et avec un même niveau de diplôme, les femmes ont légèrement plus de risques que les hommes de se retrouver sans emploi à court terme. “De surcroît, elles sont davantage discriminées à l’embauche puisqu’elles ont près de deux fois moins de chances que les hommes de trouver un emploi à court terme et deux fois et demie moins de chances à long terme”, précise l'ISPF.
La Polynésie française se caractérise également, au sein de France, par un faible niveau général de diplôme : 52% des 25-64 ans sont soit titulaires du diplôme national du brevet (DNB), soit du certificat d’études primaires (CEP), soit sans diplôme contre 18% en France. À l'inverse, 14% de la population polynésienne est diplômée de l'enseignement supérieur, contre 41% en moyenne en France.
Ce niveau de diplôme a pourtant un impact important sur les chiffres du chômage en Polynésie. Le taux d'emploi chez les non diplômés n'est que de 45%. Chez les titulaires d'un CAP, d'un BEP ou du baccalauréat, le chiffre est quasiment identique et grimpe à 58%. Mais chez les personnes titulaires d'un diplôme post-bac, ce chiffre arrive à 80%.
Autre notion à garder en tête : plus le diplôme est élevé et plus le risque de se retrouver sans emploi à court terme est faible. “Les diplômés de l’enseignement supérieur ont entre deux et trois fois moins de chances de se retrouver sans emploi que les personnes non-diplômées”, précise l'ISPF.
De quoi tordre le cou à certaines idées reçues : l'ISPF précise qu'en prenant en compte le diplôme, le sexe, l’âge et la durée de l’emploi, le fait d’être natif de Polynésie française ou non n’a “pas d’influence significative sur le fait de se retrouver sans emploi à court terme”. En revanche, ces non natifs de la Polynésie française ont “un tiers moins de chances de trouver un emploi après une période d’inactivité inférieure à un an”. Pas d'autres statistiques basées sur cette différenciation de l'origine “native” dans l'étude.
Sur le plan géographique en revanche, une autre idée reçue est réfutée par l'étude. Le marché du travail est finalement “plus dynamique” dans les Raromata'i qu'à Tahiti et Moorea. Alors, précisons tout d'abord que par rapport aux habitants de la zone urbaine de Tahiti (Mahina, Arue, Pirae, Papeete, Faa’a, Punaauia), les habitants de la zone rurale de Tahiti et de Moorea ont légèrement plus de risques de se retrouver sans emploi. Et que ce phénomène s’accentue dans les îles Sous-le-vent. En revanche, les habitants des Raromatai ont environ “40% plus de chances de trouver un emploi à court terme” qu'à Tahiti et Moorea !
Les tendances se confirment sur le marché de l'emploi en Polynésie. L'Institut de la statistique (ISPF) a publié vendredi une étude approfondie et éclairante sur la situation des Polynésiennes et des Polynésiens face à l'emploi et au chômage, en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur niveau d'étude et même de leur origine géographique.
- Un taux d'emploi plus faible qu'en France et en Nouvelle-Calédonie
Les chiffres sont têtus, surtout quand ils ne changent pas avec le temps. L'ISPF confirme que le marché du travail polynésien se caractérise par un “faible taux d’emploi”. Ce taux d'emploi représente la part de la population ayant un emploi au sein de la population en âge de travailler : 15 à 64 ans. “Il traduit la capacité d’une économie à intégrer l’ensemble de sa population en âge de travailler dans le marché de l’emploi”, explique l'ISPF. Or ce taux d'emploi est de 52% en Polynésie française en moyenne entre 2018 et 2021. Par comparaison, ce taux atteint 58% en Nouvelle-Calédonie et 67% en moyenne en France.
Une différence qu'il faut nuancer par un détail important, rappelé par l'ISPF. “La Polynésie française est la seule collectivité à ne pas verser d’allocations en contrepartie d’une recherche active d’emploi des demandeurs.” Des indemnités qui augmentent mécaniquement la population active et les taux de chômage en Métrope et dans les DOM. Dernière caractéristique globale pointée par cette étude, le marché du travail polynésien est caractérisé par une “forte inertie”. C’est-à-dire que “le passage du non-emploi à l’emploi, et vice-versa, est difficile”.
- Les femmes polynésiennes “discriminées dans toutes les situations”
C'est certainement la statistique la plus marquante de cette étude. Si les femmes polynésiennes ont un niveau de diplôme globalement bien plus élevé que les hommes, 34% d'entre elles ont le bac ou un diplôme supérieur contre 26% des hommes, elles sont beaucoup moins bien insérées professionnellement qu'eux : 45% de taux d'emploi pour les Polynésiennes contre 60% pour les Polynésiens ! Et cette différence se retrouve quel que soit le niveau de diplôme (voir tableau).
L'étude précise également que lorsqu'on compare des personnes du même âge et avec un même niveau de diplôme, les femmes ont légèrement plus de risques que les hommes de se retrouver sans emploi à court terme. “De surcroît, elles sont davantage discriminées à l’embauche puisqu’elles ont près de deux fois moins de chances que les hommes de trouver un emploi à court terme et deux fois et demie moins de chances à long terme”, précise l'ISPF.
- Le diplôme, sésame pour l'emploi
La Polynésie française se caractérise également, au sein de France, par un faible niveau général de diplôme : 52% des 25-64 ans sont soit titulaires du diplôme national du brevet (DNB), soit du certificat d’études primaires (CEP), soit sans diplôme contre 18% en France. À l'inverse, 14% de la population polynésienne est diplômée de l'enseignement supérieur, contre 41% en moyenne en France.
Ce niveau de diplôme a pourtant un impact important sur les chiffres du chômage en Polynésie. Le taux d'emploi chez les non diplômés n'est que de 45%. Chez les titulaires d'un CAP, d'un BEP ou du baccalauréat, le chiffre est quasiment identique et grimpe à 58%. Mais chez les personnes titulaires d'un diplôme post-bac, ce chiffre arrive à 80%.
Autre notion à garder en tête : plus le diplôme est élevé et plus le risque de se retrouver sans emploi à court terme est faible. “Les diplômés de l’enseignement supérieur ont entre deux et trois fois moins de chances de se retrouver sans emploi que les personnes non-diplômées”, précise l'ISPF.
- Les “non natifs” de Polynésie légèrement désavantagés
De quoi tordre le cou à certaines idées reçues : l'ISPF précise qu'en prenant en compte le diplôme, le sexe, l’âge et la durée de l’emploi, le fait d’être natif de Polynésie française ou non n’a “pas d’influence significative sur le fait de se retrouver sans emploi à court terme”. En revanche, ces non natifs de la Polynésie française ont “un tiers moins de chances de trouver un emploi après une période d’inactivité inférieure à un an”. Pas d'autres statistiques basées sur cette différenciation de l'origine “native” dans l'étude.
Sur le plan géographique en revanche, une autre idée reçue est réfutée par l'étude. Le marché du travail est finalement “plus dynamique” dans les Raromata'i qu'à Tahiti et Moorea. Alors, précisons tout d'abord que par rapport aux habitants de la zone urbaine de Tahiti (Mahina, Arue, Pirae, Papeete, Faa’a, Punaauia), les habitants de la zone rurale de Tahiti et de Moorea ont légèrement plus de risques de se retrouver sans emploi. Et que ce phénomène s’accentue dans les îles Sous-le-vent. En revanche, les habitants des Raromatai ont environ “40% plus de chances de trouver un emploi à court terme” qu'à Tahiti et Moorea !