Tahiti, le 17 août 2020 - Le Pays persiste et signe. Toujours pas de continuité pédagogique à l'ordre du jour, mais un suivi "au cas par cas." L'un étant adapté à une fermeture générale des établissements, l'autre à des fermetures "courtes" et "ponctuelles". Une réponse qui n'a pas suffi à rassurer les parents d'élèves des Raromata’i.
Fermer les écoles ? Toujours non. Pas de continuité pédagogique donc. "Derrière ce dispositif on a une dimension plus globale, comme on l'a vu pendant le confinement" justifie Thierry Delmas. Présent au point presse de crise sanitaire du Pays, le directeur de la DGEE était très attendu sur cette question, alors que le rythme des fermetures s'accélère, une semaine seulement après la rentrée. Hier encore, une classe de l'école Saint Hilaire à Faa'a et une autre du collège Notre de Dames des Anges venaient s'ajouter à la longue liste.
Plus de 3 000 élèves sont désormais concernés, faisant chuter le taux de présence de 8 points dans le second degré (80%) et de 4 points dans le premier degré (75%). Un coup dur pour certains parents pris au dépourvu, et un soulagement pour d'autres, heureux de savoir leur enfant à l'abri. "Pour ceux qui ne travaillent pas, ça va, comment fait-on pour les autres ?" Interroge Tepuanui Snow, président de la Fédération des associations des parents d'élèves de l’enseignement public (Fapeep).
"On peut aussi laisser le choix aux parents"
L'idée pourtant commence à faire son chemin dans les esprits. Au Snuipp FSU, on suggère par exemple d'emboîter le pas de la direction de l'enseignement protestant et la fermeture de ses six établissements. "On envisage de le demander pendant une voire deux semaines histoire de stabiliser les cas et laisser le temps à l'institut Malardé de reprendre son souffle" confie John Mau, secrétaire général du Snuipp FSU. "Ce ne sont que des propositions, après on peut aussi laisser le choix aux parents. Ils ne sont pas nombreux, mais il y en a qui veulent faire l'école à la maison."
Pour le directeur de la DGEE cependant, difficile de comparer la gestion de 50 000 élèves avec celle des 2 000 de l'enseignement protestant. "On n'est pas dans les mêmes volumes, on ne peut pas prendre le même type de décisions. Vu les échanges que nous avons avec le ministère de la Santé, il n'est pas nécessaire d'avoir cette fermeture généralisée" répond Thierry Delmas.
Revenant sur le caractère "pénalisant" d'une telle décision pour la majorité des effectifs, il a de nouveau insisté sur l'importance d'une "réponse graduée" comme prévue par le protocole sanitaire. Il s'agit pour le Pays de placer le curseur entre le Covid et la classe. "Les profs sont dans les établissements, ils assurent le suivi. Si la situation devait voir une fermeture prolongée, que les parents ne s'inquiètent pas, tente de rassurer le directeur. On est dans une adaptation progressive, on prend des décisions individualisées pour que les élèves restent scolarisés dans des conditions optimales."
"Sentiment de panique" aux Raromatai
Une réponse qui n'a pas suffi à rassurer les associations de parents d'élèves des Raromata’i. Dans une lettre aux autorités, ils réclament la fermeture de leurs établissements, faisant état de "fortes inquiétudes face à la montée soudaine du nombre de cas ". Un "sentiment de panique" alimenté par "de plus en plus de rumeurs." L'organisation s'inquiète notamment "qu'aucun protocole" ne soit proposé "pour la prise en charge des internes."
Du côté de la Fapeep finalement, il n'y a pas de solution "raisonnable" dans cette affaire. "D'un côté on ferme les écoles, mais il n'y a rien de prévu dans le cadre de la continuité pédagogique. Et de l'autre, si on laisse les écoles ouvertes, on prend un risque pour nos enfants. Il y a des pour et des contre, quoi qu'il arrive on se fera taper dessus" résume Tepuanui Snow. Désastreuse pour les familles défavorisées, la continuité pédagogique a contribué à creuser les écarts de niveaux, bouleversant le quotidien des enseignants et donnant le vertige aux parents.
"Au final, on laisse les enseignants se débrouiller tout seuls. Cette semaine on ferme des écoles qu'on va rouvrir la semaine prochaine, avec le risque de refermer après… ", déplore le président de la Fapeep. "Qu'est-ce qui a fonctionné ? Par rapport aux enfants qui ont internet ? Ceux qui n'ont pas internet ? Il faut en discuter." Les centrales syndicales se sont réunies hier dans la soirée pour élaborer un plan et faire des "propositions concrètes" aux instances de l'éducation. "Ce n'est pas au ministère de l'Education de faire tout le travail, rappelle le responsable. C'est à nous aussi de trouver des solutions aux côtés des enseignants." C'est d'ailleurs eux qui sont en première ligne.
Fermer les écoles ? Toujours non. Pas de continuité pédagogique donc. "Derrière ce dispositif on a une dimension plus globale, comme on l'a vu pendant le confinement" justifie Thierry Delmas. Présent au point presse de crise sanitaire du Pays, le directeur de la DGEE était très attendu sur cette question, alors que le rythme des fermetures s'accélère, une semaine seulement après la rentrée. Hier encore, une classe de l'école Saint Hilaire à Faa'a et une autre du collège Notre de Dames des Anges venaient s'ajouter à la longue liste.
Plus de 3 000 élèves sont désormais concernés, faisant chuter le taux de présence de 8 points dans le second degré (80%) et de 4 points dans le premier degré (75%). Un coup dur pour certains parents pris au dépourvu, et un soulagement pour d'autres, heureux de savoir leur enfant à l'abri. "Pour ceux qui ne travaillent pas, ça va, comment fait-on pour les autres ?" Interroge Tepuanui Snow, président de la Fédération des associations des parents d'élèves de l’enseignement public (Fapeep).
"On peut aussi laisser le choix aux parents"
L'idée pourtant commence à faire son chemin dans les esprits. Au Snuipp FSU, on suggère par exemple d'emboîter le pas de la direction de l'enseignement protestant et la fermeture de ses six établissements. "On envisage de le demander pendant une voire deux semaines histoire de stabiliser les cas et laisser le temps à l'institut Malardé de reprendre son souffle" confie John Mau, secrétaire général du Snuipp FSU. "Ce ne sont que des propositions, après on peut aussi laisser le choix aux parents. Ils ne sont pas nombreux, mais il y en a qui veulent faire l'école à la maison."
Pour le directeur de la DGEE cependant, difficile de comparer la gestion de 50 000 élèves avec celle des 2 000 de l'enseignement protestant. "On n'est pas dans les mêmes volumes, on ne peut pas prendre le même type de décisions. Vu les échanges que nous avons avec le ministère de la Santé, il n'est pas nécessaire d'avoir cette fermeture généralisée" répond Thierry Delmas.
Revenant sur le caractère "pénalisant" d'une telle décision pour la majorité des effectifs, il a de nouveau insisté sur l'importance d'une "réponse graduée" comme prévue par le protocole sanitaire. Il s'agit pour le Pays de placer le curseur entre le Covid et la classe. "Les profs sont dans les établissements, ils assurent le suivi. Si la situation devait voir une fermeture prolongée, que les parents ne s'inquiètent pas, tente de rassurer le directeur. On est dans une adaptation progressive, on prend des décisions individualisées pour que les élèves restent scolarisés dans des conditions optimales."
"Sentiment de panique" aux Raromatai
Une réponse qui n'a pas suffi à rassurer les associations de parents d'élèves des Raromata’i. Dans une lettre aux autorités, ils réclament la fermeture de leurs établissements, faisant état de "fortes inquiétudes face à la montée soudaine du nombre de cas ". Un "sentiment de panique" alimenté par "de plus en plus de rumeurs." L'organisation s'inquiète notamment "qu'aucun protocole" ne soit proposé "pour la prise en charge des internes."
Du côté de la Fapeep finalement, il n'y a pas de solution "raisonnable" dans cette affaire. "D'un côté on ferme les écoles, mais il n'y a rien de prévu dans le cadre de la continuité pédagogique. Et de l'autre, si on laisse les écoles ouvertes, on prend un risque pour nos enfants. Il y a des pour et des contre, quoi qu'il arrive on se fera taper dessus" résume Tepuanui Snow. Désastreuse pour les familles défavorisées, la continuité pédagogique a contribué à creuser les écarts de niveaux, bouleversant le quotidien des enseignants et donnant le vertige aux parents.
"Au final, on laisse les enseignants se débrouiller tout seuls. Cette semaine on ferme des écoles qu'on va rouvrir la semaine prochaine, avec le risque de refermer après… ", déplore le président de la Fapeep. "Qu'est-ce qui a fonctionné ? Par rapport aux enfants qui ont internet ? Ceux qui n'ont pas internet ? Il faut en discuter." Les centrales syndicales se sont réunies hier dans la soirée pour élaborer un plan et faire des "propositions concrètes" aux instances de l'éducation. "Ce n'est pas au ministère de l'Education de faire tout le travail, rappelle le responsable. C'est à nous aussi de trouver des solutions aux côtés des enseignants." C'est d'ailleurs eux qui sont en première ligne.
Thierry Temauri, directeur de l'enseignement protestant : "On essaye de réduire au maximum le travail sur papier"
Comment organisez-vous le suivi pédagogique ?
C'est simple. Nous avons commencé à répertorier les coordonnées de tous les élèves et de leurs parents, afin de les rentrer dans nos applications. C'était le gros travail aujourd'hui : vérifier les mails des parents pour leur envoyer les mots de passe pour les accès aux applications scolaires. À partir de mardi chaque professeur principal avec son groupe va commencer à mettre en ligne les exercices.
Pas de papiers ?
Avec l'expérience nous avons essayé de réduire au maximum le travail sur papier, certaines de nos écoles comme Pomare IV et Raapoto ont privilégié le numérique cette année. Ceci dit on aura toujours quelques élèves qui vont passer au travers des mailles du filet, donc on a quand même prévu d'imprimer quelques documents.
C'est un dispositif qui avait bien fonctionné la dernière fois ?
Assez bien, on a surtout eu du mal avec les enfants qui étaient rentrés dans les îles. On a des enfants de tous les horizons, c'est surtout avec eux qu'on a eu du mal puisque le débit est limité là-bas. Depuis, beaucoup de parents se sont équipés en tablette comme on le leur a suggéré.
Quels retours avez-vous des parents ?
Ils ont l'air soulagé de cette décision, même si ce n'est pas évident. On a bien fait comprendre aux parents que c'était une semaine pour faire le point sur ce qui existe, revoir nos protocoles d'accueil, tout ce qui concerne les risques de contaminations et faire le point sur tous ceux qui auraient pu approcher un cluster, afin de repartir sereinement lundi prochain et espérer qu'il n'y ait pas d'autre cas.
Allez-vous renforcer les gestes barrières ?
On a eu quelques difficultés avec des parents qui ne voulaient pas mettre le masque à l'entrée des écoles. On est en train de refaire toute la signalétique.
C'est simple. Nous avons commencé à répertorier les coordonnées de tous les élèves et de leurs parents, afin de les rentrer dans nos applications. C'était le gros travail aujourd'hui : vérifier les mails des parents pour leur envoyer les mots de passe pour les accès aux applications scolaires. À partir de mardi chaque professeur principal avec son groupe va commencer à mettre en ligne les exercices.
Pas de papiers ?
Avec l'expérience nous avons essayé de réduire au maximum le travail sur papier, certaines de nos écoles comme Pomare IV et Raapoto ont privilégié le numérique cette année. Ceci dit on aura toujours quelques élèves qui vont passer au travers des mailles du filet, donc on a quand même prévu d'imprimer quelques documents.
C'est un dispositif qui avait bien fonctionné la dernière fois ?
Assez bien, on a surtout eu du mal avec les enfants qui étaient rentrés dans les îles. On a des enfants de tous les horizons, c'est surtout avec eux qu'on a eu du mal puisque le débit est limité là-bas. Depuis, beaucoup de parents se sont équipés en tablette comme on le leur a suggéré.
Quels retours avez-vous des parents ?
Ils ont l'air soulagé de cette décision, même si ce n'est pas évident. On a bien fait comprendre aux parents que c'était une semaine pour faire le point sur ce qui existe, revoir nos protocoles d'accueil, tout ce qui concerne les risques de contaminations et faire le point sur tous ceux qui auraient pu approcher un cluster, afin de repartir sereinement lundi prochain et espérer qu'il n'y ait pas d'autre cas.
Allez-vous renforcer les gestes barrières ?
On a eu quelques difficultés avec des parents qui ne voulaient pas mettre le masque à l'entrée des écoles. On est en train de refaire toute la signalétique.