En 2017, la Polynésie a recensé 60% d'opposition au don d'organe.
PAPEETE, le 22 juin 2018. Une seconde journée d'information et de sensibilisation autour du don d'organes est organisée ce vendredi au CHPF. 150 patients polynésiens sont inscrits en attente de greffe rénale aujourd'hui. Un don de rein "serait vraiment un cadeau du ciel", confie le mari d'une patiente dialysée.
Dans le cadre de la journée nationale de réflexion pour le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs, le service de coordination du don d’organes du CHPF a organisé deux journées d'information et de sensibilisation autour du don d'organe jeudi et vendredi.
Nous sommes des donneurs présumés sauf si nous avons fait connaitre de notre vivant notre opposition au don d’organes, principalement en s’inscrivant sur le registre des refus (www.registrenationaldesrefus.fr. 150 patients polynésiens sont inscrits en attente de greffe rénale aujourd'hui. 150 familles polynésiennes espèrent donc chaque jour un don. Parmi eux, Vaihere et Roger (*). "Tout a commencé en décembre 2004 quand ma femme a dû être hospitalisée en urgence juste avant Noël pour insuffisance rénale, dans un état très faible. Elle a passé les fêtes de fin d'année à l'hôpital, sans pouvoir être près de ses deux garçons et ses cinq mo'otua. Elle avait 53 ans à l'époque", explique Roger. "Le calvaire a donc commencé en décembre 2004 avec cette grave crise. Elle a été très bien suivie par sa néphrologue du centre hospitalier, Catherine, jusqu'il y a deux ans, puis par Pascale maintenant. Elle a suivi à la lettre ses prescriptions médicales et régimes durant toutes ces années. Elle prend ainsi 13 médicaments chaque jour. Cela a permis de faire tenir ses reins en fonctionnement jusqu'à mi-2016, soit durant plus de 12 ans. Bien sûr les visites au CHT étaient régulières et les examens fréquents mais, grâce au bon suivi médical et à son sérieux, les reins tenaient bons, quoique faiblissant régulièrement. En août 2016, les reins sont devenus malheureusement tellement faibles qu'ils ne fonctionnaient plus suffisamment et qu'il a fallu la dialyser. Bien qu'on en parlait depuis quelques temps avec son néphrologue, ce fut un choc. On n'est jamais préparé à ce genre d'épreuve tout à fait inhabituelle dans une vie normale. Imaginez : subir tous les deux jours comme une grosse prise de sang, ou plutôt une transfusion sanguine durant 4 à 5 heures."
Pour ne plus subir de dialyse, il n'y a qu'une solution : la greffe de rein. "Ma femme a dû attendre jusqu'à début 2018 pour être enfin inscrite sur la liste des receveurs de Polynésie. Un an et demi d'examens et de contre-examens pour bien analyser son état général de receveuse potentielle."
Maintenant Vaihere est inscrite sur la liste des receveurs. Mais le plus dur et peut-être le plus long restent à faire. 150 patients polynésiens sont inscrits en attente de greffe rénale. Il faut donc attendre. "J'ai voulu lui donner un des miens, puisqu'on peut très bien vivre avec un seul rein. Malheureusement, après plusieurs analyses, mes reins n'étaient pas compatibles pour elle et je n'ai pu lui donner un des miens comme je le voulais. La galère continue donc !"
Roger soutient sa femme au quotidien. "Je l'admire beaucoup pour sa force et son courage. Elle ne se plaint jamais, subissant sa maladie avec calme et patience. Mais quelque fois, le moral n'y est pas et combien de fois, face à la contrainte de la dialyse et au peu d'espoir de trouver un donneur, elle me dit : " j'ai envie de tout arrêter et d'en finir" ! Mais le moral et l'espoir finissent par revenir quand même!"
Roget et Vaihere rêve du jour où l'hôpital l'appellera pour lui dire que la greffe peut avoir lieu. "Ce serait vraiment un cadeau du ciel et un énorme cadeau de l'anonyme qui lui donnerait son rein...", souligne Roger.
La loi indique que nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé en s'inscrivant au registre national des refus. Depuis le 28 juillet 2017, le décret est passé au Journal officiel en Polynésie française et il est désormais applicable sur le fenua.
(*) Les prénoms ont été modifiés
Dans le cadre de la journée nationale de réflexion pour le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs, le service de coordination du don d’organes du CHPF a organisé deux journées d'information et de sensibilisation autour du don d'organe jeudi et vendredi.
Nous sommes des donneurs présumés sauf si nous avons fait connaitre de notre vivant notre opposition au don d’organes, principalement en s’inscrivant sur le registre des refus (www.registrenationaldesrefus.fr. 150 patients polynésiens sont inscrits en attente de greffe rénale aujourd'hui. 150 familles polynésiennes espèrent donc chaque jour un don. Parmi eux, Vaihere et Roger (*). "Tout a commencé en décembre 2004 quand ma femme a dû être hospitalisée en urgence juste avant Noël pour insuffisance rénale, dans un état très faible. Elle a passé les fêtes de fin d'année à l'hôpital, sans pouvoir être près de ses deux garçons et ses cinq mo'otua. Elle avait 53 ans à l'époque", explique Roger. "Le calvaire a donc commencé en décembre 2004 avec cette grave crise. Elle a été très bien suivie par sa néphrologue du centre hospitalier, Catherine, jusqu'il y a deux ans, puis par Pascale maintenant. Elle a suivi à la lettre ses prescriptions médicales et régimes durant toutes ces années. Elle prend ainsi 13 médicaments chaque jour. Cela a permis de faire tenir ses reins en fonctionnement jusqu'à mi-2016, soit durant plus de 12 ans. Bien sûr les visites au CHT étaient régulières et les examens fréquents mais, grâce au bon suivi médical et à son sérieux, les reins tenaient bons, quoique faiblissant régulièrement. En août 2016, les reins sont devenus malheureusement tellement faibles qu'ils ne fonctionnaient plus suffisamment et qu'il a fallu la dialyser. Bien qu'on en parlait depuis quelques temps avec son néphrologue, ce fut un choc. On n'est jamais préparé à ce genre d'épreuve tout à fait inhabituelle dans une vie normale. Imaginez : subir tous les deux jours comme une grosse prise de sang, ou plutôt une transfusion sanguine durant 4 à 5 heures."
Pour ne plus subir de dialyse, il n'y a qu'une solution : la greffe de rein. "Ma femme a dû attendre jusqu'à début 2018 pour être enfin inscrite sur la liste des receveurs de Polynésie. Un an et demi d'examens et de contre-examens pour bien analyser son état général de receveuse potentielle."
Maintenant Vaihere est inscrite sur la liste des receveurs. Mais le plus dur et peut-être le plus long restent à faire. 150 patients polynésiens sont inscrits en attente de greffe rénale. Il faut donc attendre. "J'ai voulu lui donner un des miens, puisqu'on peut très bien vivre avec un seul rein. Malheureusement, après plusieurs analyses, mes reins n'étaient pas compatibles pour elle et je n'ai pu lui donner un des miens comme je le voulais. La galère continue donc !"
Roger soutient sa femme au quotidien. "Je l'admire beaucoup pour sa force et son courage. Elle ne se plaint jamais, subissant sa maladie avec calme et patience. Mais quelque fois, le moral n'y est pas et combien de fois, face à la contrainte de la dialyse et au peu d'espoir de trouver un donneur, elle me dit : " j'ai envie de tout arrêter et d'en finir" ! Mais le moral et l'espoir finissent par revenir quand même!"
Roget et Vaihere rêve du jour où l'hôpital l'appellera pour lui dire que la greffe peut avoir lieu. "Ce serait vraiment un cadeau du ciel et un énorme cadeau de l'anonyme qui lui donnerait son rein...", souligne Roger.
La loi indique que nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé en s'inscrivant au registre national des refus. Depuis le 28 juillet 2017, le décret est passé au Journal officiel en Polynésie française et il est désormais applicable sur le fenua.
(*) Les prénoms ont été modifiés
Le vendredi 22 juin au CHPF
8h30 : Accueil des participants
09h00 : Célébration œcuménique à l’attention des donneurs et de leur famille, dans la nef du CHPF, par le bureau interconfessionnel.
09h45 : Le mot du Ministre de la santé et du directeur du CHPF
10h00 : Remise des prix du challenge « Be a hero » de rameur indoor
-Stand d’information sur le don d’organes des associations « Un don de vie » et « Transhépates »
-Exposition « Paroles de vie » (témoignages)
-Rencontre avec des greffés, des proches de donneur, des représentants des mondes religieux et culturel.
Distribution de dépliants et carte de donneurs
12h : Clôture des stands
09h00 : Célébration œcuménique à l’attention des donneurs et de leur famille, dans la nef du CHPF, par le bureau interconfessionnel.
09h45 : Le mot du Ministre de la santé et du directeur du CHPF
10h00 : Remise des prix du challenge « Be a hero » de rameur indoor
-Stand d’information sur le don d’organes des associations « Un don de vie » et « Transhépates »
-Exposition « Paroles de vie » (témoignages)
-Rencontre avec des greffés, des proches de donneur, des représentants des mondes religieux et culturel.
Distribution de dépliants et carte de donneurs
12h : Clôture des stands