Olivier Gelin, présentateur de Polynés'Îles, Natacha Szilagyi qui a réalisé le reportage et Tea Aunoa qui l'a monté
PAPEETE, le 25 janvier 2015 - Polynésie Première diffuse lundi soir à 19h30 un reportage de 26 minutes sur les conditions de vie dans la prison de Nuutania, reconnue comme la pire de la République. Le quotidien difficile a conduit l'établissement et les détenus à trouver des adaptations surprenantes…
"En 2017 les prisonniers seront transférés de Nuutania à la nouvelle prison de Papeari, et ils seront alors seuls dans leurs cellules… Le directeur de la prison se demande comment ça va se passer. Pour l'instant ils sont toujours au moins deux par cellules, les plus fragiles sont surveillés, ça évite les suicides, et il y a une fraternité entre les détenus" explique Natacha Szilagyi.
En octobre et novembre derniers, cette journaliste a pu passer une semaine au sein de l'établissement pénitentiaire de Faa'a avec un caméraman pour réaliser un long reportage sur la réalité de cette prison surpeuplée (420 détenus pour 150 places) et vétuste (elle a été construite en 1970). Mais loin de découvrir une zone d'anarchie au bord de l'explosion, elle a eu la surprise d'y découvrir une communauté vivante où une vraie solidarité s'est installée entre détenus, gardiens et même avec la direction de la prison.
"Ils ont changé leur façon de faire pour s'adapter aux conditions de vie"
Pour s'adapter à ces circonstances exceptionnelles, la vie carcérale a été assouplie : les portes des cellules ne sont plus fermées dans les quartiers contenant les détenus les plus calmes, la nourriture est préparée et distribuée par les prisonniers, ils ont droit à trois heures de visite par semaine et leurs familles et amis peuvent leur apporter jusqu'à trois kilos de nourriture, mais aussi des PC, des télévisions…
"Ce qui nous a frappé c'est que c'était loin de l'image que l'on s'en fait. Ce n'est pas "dégueulasse". Il y a une vraie fraternité… Certains se disent même mieux dedans que dehors, dans le monde de la crise" assure la journaliste. Mais elle reconnait que beaucoup de problèmes existent, qu'elle n'a pas forcément pu montrer, n'ayant pas pu les filmer ou obtenir de témoignages sur les trafics, bagarres, et autres. Mais elle montre tout de même les rats qui envahissent la cour le soir, les médecins bien conscients que les médicaments qu'ils distribuent sont manipulés pour devenir de la drogue, les criminels qui ne sont plus impressionnés par la prison "et qui n'ont pas peur d'y retourner"…
Interviews avec les stars du crime
"Maintenant c'est devenu plus vivable, on retrouve un peu de dignité" explique dans le reportage un ancien de la prison, qui purge une peine à perpétuité pour homicide volontaire. Et des témoignages de meurtriers, dealers ou violeurs, le reportage a réussi à en obtenir beaucoup. Les téléspectateurs avertis reconnaîtront même les "stars" de la rubrique judiciaire de ces 20 dernières années. Mais tous assurent repenser à leurs victimes "tous les jours" et leur demander pardon continuellement, dans leurs prières…
Pour ceux qui auront l'occasion de le regarder lundi soir, ce reportage changera leur vision de la prison de Nuutania.
"En 2017 les prisonniers seront transférés de Nuutania à la nouvelle prison de Papeari, et ils seront alors seuls dans leurs cellules… Le directeur de la prison se demande comment ça va se passer. Pour l'instant ils sont toujours au moins deux par cellules, les plus fragiles sont surveillés, ça évite les suicides, et il y a une fraternité entre les détenus" explique Natacha Szilagyi.
En octobre et novembre derniers, cette journaliste a pu passer une semaine au sein de l'établissement pénitentiaire de Faa'a avec un caméraman pour réaliser un long reportage sur la réalité de cette prison surpeuplée (420 détenus pour 150 places) et vétuste (elle a été construite en 1970). Mais loin de découvrir une zone d'anarchie au bord de l'explosion, elle a eu la surprise d'y découvrir une communauté vivante où une vraie solidarité s'est installée entre détenus, gardiens et même avec la direction de la prison.
"Ils ont changé leur façon de faire pour s'adapter aux conditions de vie"
Pour s'adapter à ces circonstances exceptionnelles, la vie carcérale a été assouplie : les portes des cellules ne sont plus fermées dans les quartiers contenant les détenus les plus calmes, la nourriture est préparée et distribuée par les prisonniers, ils ont droit à trois heures de visite par semaine et leurs familles et amis peuvent leur apporter jusqu'à trois kilos de nourriture, mais aussi des PC, des télévisions…
"Ce qui nous a frappé c'est que c'était loin de l'image que l'on s'en fait. Ce n'est pas "dégueulasse". Il y a une vraie fraternité… Certains se disent même mieux dedans que dehors, dans le monde de la crise" assure la journaliste. Mais elle reconnait que beaucoup de problèmes existent, qu'elle n'a pas forcément pu montrer, n'ayant pas pu les filmer ou obtenir de témoignages sur les trafics, bagarres, et autres. Mais elle montre tout de même les rats qui envahissent la cour le soir, les médecins bien conscients que les médicaments qu'ils distribuent sont manipulés pour devenir de la drogue, les criminels qui ne sont plus impressionnés par la prison "et qui n'ont pas peur d'y retourner"…
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"Maintenant c'est devenu plus vivable, on retrouve un peu de dignité" explique dans le reportage un ancien de la prison, qui purge une peine à perpétuité pour homicide volontaire. Et des témoignages de meurtriers, dealers ou violeurs, le reportage a réussi à en obtenir beaucoup. Les téléspectateurs avertis reconnaîtront même les "stars" de la rubrique judiciaire de ces 20 dernières années. Mais tous assurent repenser à leurs victimes "tous les jours" et leur demander pardon continuellement, dans leurs prières…
Pour ceux qui auront l'occasion de le regarder lundi soir, ce reportage changera leur vision de la prison de Nuutania.