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Des couches Pampers accusées de provoquer des "brûlures chimiques"

NEW YORK, 14 mai 2010 (AFP) - De nouvelles couches pour bébés supposées moins polluantes ont déclenché une vaste campagne sur Facebook de parents les accusant de provoquer des "brûlures chimiques", et débouché sur des poursuites contre le géant des produits de grande consommation Procter & Gamble.


Des couches Pampers accusées de provoquer des "brûlures chimiques"
Sur le réseau social sur internet, des photos montrent des rougeurs sur la peau de certains bébés et sur celle de parents ayant tenté de faire eux-mêmes l'expérience des irritations imputées aux nouvelles couches Pampers équipées du système "Drymax", lancé aux Etats-Unis et au Canada en mars.

D'autres clichés de cette page Facebook, qui rassemblait 7.251 membres vendredi, montrent les substances pouvant s'échapper de la couche lorsqu'elle est mouillée. Les accusations fusent: des parents pensent reconnaître de la fibre de verre dans la couche, d'autres assurent qu'elle a provoqué des ampoules ou autres blessures suppurantes sur la peau de leur bébé.

Certains affirment que Procter & Gamble a conçu le système "Drymax", dont bénéficient les modèles les plus haut de gamme de Pampers, les "Cruisers" et les "Swaddlers", pour faire des économies en réduisant l'épaisseur et donc la quantité de matière entrant dans la composition des couches.

A les croire, Procter & Gamble aurait mis le gel absorbant de liquides, qui entre dans la fabrication de la quasi-totalité des couches produites depuis les années 1980, directement en contact avec la peau des enfants.

En fait, selon un porte-parole de Procter & Gamble, Bryan McCleary, deux épaisseurs de papier isolent le gel de la peau.

"Nous sommes de tout coeur avec les mamans et les papas dont les bébés souffrent d'érythème fessier", a déclaré à l'AFP M. McCleary, mais "les affirmations lancées à l'occasion de ces poursuites sont totalement fausses".

M. McCleary a précisé que le lancement en mars de ces nouvelles couches avait été "le plus réussi" de l'histoire du groupe, notant que "plus de deux millions" de ces couches avaient déjà été vendues.

M. McCleary a également indiqué que le groupe, qui fait face à trois procédures en nom collectif, avait pris l'initiative de contacter de lui-même l'agence américaine chargée de contrôler la sécurité des produits de grande consommation, la CPSC, compétente pour décider le cas échéant si un rappel s'impose.

Un porte-parole de la CPSC, Scott Wolfson, a indiqué que l'enquête ouverte le 3 mai avançait selon une procédure "accélérée", pour satisfaire à la fois les parents inquiets et Procter & Gamble, dont les produits pour bébé représentent des ventes annuelles de plus de 14 milliards de dollars (17,8% du chiffre d'affaires total).

Plusieurs années de recherche ont été nécessaires à la mise au point du système Drymax, lequel permet, selon le groupe, de réduire de 12% les déchets solides liés à l'utilisation des couches.

Pour l'heure, aucun rappel n'a été annoncé, et rien ne permet de dire s'il y en aura ou pas, a souligné M. Wolfson.

Procter & Gamble, de son côté, a mobilisé experts et médecins pour défendre l'innocuité de ses nouvelles couches, pour l'instant seulement vendues aux Etats-Unis et au Canada.

L'un de ces experts, Kimberly Thompson, fondatrice d'une association à but non lucratif intitulée Kid Risk, s'affirme convaincue par le fabriquant. "L'érythème fessier est malheureusement un problème courant", souligne-t-elle.

Ces propos rassurants ne suffisent pas à désintéresser les médias américains, qui ont consacré articles de journaux et émissions de télévision à l'affaire.

Les milieux financiers ne semblent guère s'inquiéter: à la mi-journée vendredi, l'action Procter & Gamble ne cédait que 0,46%, à 62,46 dollar, dans une Bourse de New York en nette baisse.

Rédigé par Par Charlotte RAAB le Vendredi 14 Mai 2010 à 07:37 | Lu 543 fois