Alain Juppé, hier après-midi à l’aéroport de Tahiti-Faa’a, de retour de son déplacement aux îles Sous-le-vent.
FAAA, 26 juillet 2016 - Alain Juppé a provoqué un point presse dès son retour de Raiatea, mardi après-midi, pour évoquer l’attentat perpétré quelques heures plus tôt à l’église St-Etienne-du-Rouvray près de Rouen.
En campagne en Polynésie française jusqu’à ce mercredi, le candidat à la candidature pour l’élection présidentielle de 2017 a réagi à un attentat qu'il qualifie d’ "acte inacceptable" en présentant les propositions qu’il défend pour renforcer le système judiciaire et carcéral en France et lutter contre le phénomène de radicalisation islamique.
Déclaration : "Je voudrais simplement dire que l’attentat commis à St-Etienne-du-Rouvray nous fait franchir un pas supplémentaire dans l’horreur et également dans la provocation : assassiner un prêtre catholique dans une église, c’est s’attaquer à un symbole sacré de notre civilisation. Un prêtre est un homme de paix et l’église un lieu de communion dans l’amour du prochain. On voit bien ce que les terroristes ont voulu tenter de démonter, par cet acte inacceptable. Ce moment est bien évidemment à la peine et au recueillement : je pense à la famille des victimes. Je suis aussi très touché de voir qu’ici le peuple polynésien, spontanément, a fait preuve de fraternité et de solidarité vis-à-vis de nos compatriotes de métropole. Dans de telles circonstances, il faut bien sûr se rassembler ; mais se rassembler, ce n’est pas se résigner. Comme j’ai eu l’occasion de le dire après l’attentat de Nice, il faut agir, il faut faire mieux. Le fatalisme qui consiste à dire que le risque zéro n’existe pas n’est pas une politique. Beaucoup de propositions ont été exprimées pour faire plus et mieux. Je voudrais insister sur deux points qui me paraissent absolument essentiels.
D’abord, la réponse judiciaire et pénale n’est pas à la hauteur de la menace et des défis qui nous sont lancés : remettre en liberté conditionnelle un individu qui a été placé en détention provisoire parce que soupçonné de complicité de terrorisme après avoir tenté de rejoindre à deux reprises la Syrie, en lui posant un bracelet électronique, ce n’est évidemment pas une réponse adaptée dans le contexte que nous connaissons. Alors que faut-il faire ? Il faut d’abord donner à la justice les moyens d’instruire et de juger beaucoup plus vite ce genre d’affaires, de façon à ce que ça ne s’étale pas sur des mois pour ne pas dire, souvent, des années. Il faut ensuite adapter les peines, pour que l’on ne remette pas en circulation des personnes qui ont commis des actes graves aussi rapidement qu’on le fait aujourd’hui. Il faut enfin se donner les moyens d’incarcérer ceux qui doivent l’être. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé le lancement d’un programme de construction de 10 000 places de prison parce qu’aujourd’hui nous n’avons pas les moyens de cette politique.
Le deuxième sujet qui me paraît très important est celui de l’intensification de la lutte contre la radicalisation islamique. On voit bien qu’aujourd’hui beaucoup d’esprits fragiles sont victimes de cette radicalisation. Il faut donc se donner les moyens de la faire reculer, dans deux ou trois secteurs tout particulièrement. Il faut faire taire les sites internet qui véhiculent un message de haine, l’appel au Djihad et à la mort. Ce n’est plus acceptable. Les moyens existent. Il faut ensuite lutter contre la radicalisation dans les prisons : j’ai proposé, il y a des mois maintenant, que l’on crée une police judiciaire pour collecter l’information qui circule dans les prisons et nous permettre de réagir. Et enfin, il y a la radicalisation dans les lieux de culte. Quand, dans une mosquée, on véhicule des paroles de haine, de violence et d’appel à la mort et à l’assassinat, il faut la fermer sans attendre. Et les imams qui véhiculent ces paroles doivent être punis s’ils sont Français ou expulsés immédiatement, s’ils sont étrangers.
Je crois qu’à ce sujet, nous devons vraiment passer à la vitesse supérieure, sans en faire naturellement un sujet de polémique".
Alain Juppé a annulé deux rencontres publiques programmées mardi en fin d’après-midi à Punaauia et à Papeete, pour pouvoir se joindre à la messe donnée à partir de 18 heures à la cathédrale, en hommage aux victimes de l’attentat de St-Etienne-du-Rouvray. Il achève sa visite en Polynésie mercredi soir.
En campagne en Polynésie française jusqu’à ce mercredi, le candidat à la candidature pour l’élection présidentielle de 2017 a réagi à un attentat qu'il qualifie d’ "acte inacceptable" en présentant les propositions qu’il défend pour renforcer le système judiciaire et carcéral en France et lutter contre le phénomène de radicalisation islamique.
Déclaration : "Je voudrais simplement dire que l’attentat commis à St-Etienne-du-Rouvray nous fait franchir un pas supplémentaire dans l’horreur et également dans la provocation : assassiner un prêtre catholique dans une église, c’est s’attaquer à un symbole sacré de notre civilisation. Un prêtre est un homme de paix et l’église un lieu de communion dans l’amour du prochain. On voit bien ce que les terroristes ont voulu tenter de démonter, par cet acte inacceptable. Ce moment est bien évidemment à la peine et au recueillement : je pense à la famille des victimes. Je suis aussi très touché de voir qu’ici le peuple polynésien, spontanément, a fait preuve de fraternité et de solidarité vis-à-vis de nos compatriotes de métropole. Dans de telles circonstances, il faut bien sûr se rassembler ; mais se rassembler, ce n’est pas se résigner. Comme j’ai eu l’occasion de le dire après l’attentat de Nice, il faut agir, il faut faire mieux. Le fatalisme qui consiste à dire que le risque zéro n’existe pas n’est pas une politique. Beaucoup de propositions ont été exprimées pour faire plus et mieux. Je voudrais insister sur deux points qui me paraissent absolument essentiels.
D’abord, la réponse judiciaire et pénale n’est pas à la hauteur de la menace et des défis qui nous sont lancés : remettre en liberté conditionnelle un individu qui a été placé en détention provisoire parce que soupçonné de complicité de terrorisme après avoir tenté de rejoindre à deux reprises la Syrie, en lui posant un bracelet électronique, ce n’est évidemment pas une réponse adaptée dans le contexte que nous connaissons. Alors que faut-il faire ? Il faut d’abord donner à la justice les moyens d’instruire et de juger beaucoup plus vite ce genre d’affaires, de façon à ce que ça ne s’étale pas sur des mois pour ne pas dire, souvent, des années. Il faut ensuite adapter les peines, pour que l’on ne remette pas en circulation des personnes qui ont commis des actes graves aussi rapidement qu’on le fait aujourd’hui. Il faut enfin se donner les moyens d’incarcérer ceux qui doivent l’être. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé le lancement d’un programme de construction de 10 000 places de prison parce qu’aujourd’hui nous n’avons pas les moyens de cette politique.
Le deuxième sujet qui me paraît très important est celui de l’intensification de la lutte contre la radicalisation islamique. On voit bien qu’aujourd’hui beaucoup d’esprits fragiles sont victimes de cette radicalisation. Il faut donc se donner les moyens de la faire reculer, dans deux ou trois secteurs tout particulièrement. Il faut faire taire les sites internet qui véhiculent un message de haine, l’appel au Djihad et à la mort. Ce n’est plus acceptable. Les moyens existent. Il faut ensuite lutter contre la radicalisation dans les prisons : j’ai proposé, il y a des mois maintenant, que l’on crée une police judiciaire pour collecter l’information qui circule dans les prisons et nous permettre de réagir. Et enfin, il y a la radicalisation dans les lieux de culte. Quand, dans une mosquée, on véhicule des paroles de haine, de violence et d’appel à la mort et à l’assassinat, il faut la fermer sans attendre. Et les imams qui véhiculent ces paroles doivent être punis s’ils sont Français ou expulsés immédiatement, s’ils sont étrangers.
Je crois qu’à ce sujet, nous devons vraiment passer à la vitesse supérieure, sans en faire naturellement un sujet de polémique".
Alain Juppé a annulé deux rencontres publiques programmées mardi en fin d’après-midi à Punaauia et à Papeete, pour pouvoir se joindre à la messe donnée à partir de 18 heures à la cathédrale, en hommage aux victimes de l’attentat de St-Etienne-du-Rouvray. Il achève sa visite en Polynésie mercredi soir.