“J'ai déjà été en prison pour meurtre. J’ai déjà tué, je n’ai pas peur de recommencer”, menaçait le prévenu.
Tahiti, le 30 décembre 2024 – Condamné en 2013 pour le meurtre de son épouse à Raiatea, un homme de cinquante ans a de nouveau été condamné, ce lundi, à trois ans de prison ferme pour violences à l'encontre de sa fille et de sa nouvelle compagne. Instaurant un climat de terreur au sein de son foyer, il n'hésitait pas à proférer des menaces sinistres : “J'ai déjà tué, je n'ai pas peur de recommencer”.
Chemise violette débraillée sur les épaules, visage buriné par le temps et les excès, le prévenu, un homme de 50 ans, est resté impassible, à la barre, ce lundi. Il était jugé pour des violences exercées sur sa fille de 16 ans et sur sa compagne, mais également pour des outrages et des menaces de mort à l’encontre de gendarmes. Les faits se sont déroulés à Raiatea. Sur son visage, quelques traces, stigmates de son affrontement et de sa rébellion contre les forces de l’ordre.
Habitué des salles d’audience, cet homme avait été condamné en 2013 à 14 ans de prison pour des violences ayant entraîné la mort de sa précédente épouse. Il est libre depuis novembre 2022. Sa plus jeune fille, placée en famille d’accueil à Huahine depuis l'incarcération de son père et la mort de sa mère, se rend au domicile familial, situé à Tumaraa, lors des vacances scolaires. Dès l’ouverture du procès, le prévenu est direct : “Il n’y a pas grand-chose à dire, à part que je regrette.”
Pas de “papa” et puis des coups
Dans la nuit du 9 novembre, sous l’emprise habituelle de l’alcool et du paka, il s’en prend à sa fille, vexé qu’elle refuse de l’appeler “papa”. La situation dégénère. Elle se réfugie dans la chambre de sa grande sœur, où cette dernière dort avec son petit ami. Insultes et coups pleuvent. Selon les témoignages, il lui assène plusieurs coups de pied dans le dos et les jambes, ainsi qu’un coup de poing dans la poitrine. Un certificat médical, établi le lendemain, atteste de contractures paravertébrales et d’hématomes sur la cuisse et le sternum. Résultat : 12 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Le prévenu reconnaît les faits tout en minimisant leur gravité : “Je ne me souviens pas de tout, j'avais trop bu”. Le lendemain, la jeune fille effectue un signalement à la gendarmerie. Mais un mois plus tard, lorsque les gendarmes viennent l’interroger à son domicile, l’homme s'emporte une fois de plus. Dans un élan de colère et ivre – il confiera avoir bu une “vingtaine d'obus” –, il les insulte et les menace de mort avec une barre de fer. Lors de l’enquête, les forces de l'ordre sont amenées à auditionner sa compagne. En couple avec le prévenu depuis sa sortie de prison, elle vit sous son toit depuis une année environ. Une idylle qui semble avoir tourné au vinaigre depuis longtemps, puisqu'elle confiera aux enquêteurs “vivre sous emprise”. “Je dois lui verser la moitié de ma pension. Je n’ai pas le droit de sortir. Je ne peux pas me permettre de le contrarier.”
“J'ai déjà tué, je n'ai pas peur de recommencer”
La compagne relate des violences régulières : “C’est au moins une fois par mois, souvent des gifles ou des coups de poing dans les côtes. Il semble aimer me frapper.” Elle ajoute : “Il est imprévisible”. La fille du prévenu, quant à elle, dépeint un climat familial empreint de terreur. Interrogé par le tribunal, le père admet sans sourciller que la peur est un outil d’éducation pour lui et pour mener à la baguette toute sa famille : “Oui, je veux les intimider pour qu’ils ne soient pas insolents”. S'il lui arrive également de frapper ses enfants ? Il expliquera les “corriger” de temps à autres, avec des claques. “Est-ce ça, être un père ?”, lui demanda le tribunal, visiblement circonspect par le manque de prise de conscience de l'homme sur ses propres actes.
Concernant sa compagne, les témoignages s’accumulent : “Je l’ai déjà vu la menacer avec un couteau et l’étrangler”, rapporte la fille. D'autant que les violences physiques s'accompagnent de menaces glaçantes : “J'ai déjà été en prison pour meurtre. J’ai déjà tué, je n’ai pas peur de recommencer.”
Menaces, coups, rien ne semble être trop immoral pour garder le contrôle et empêcher quiconque de se rebeller sous son toit. Son fils confiera aux enquêteurs : “J’ai très peur de mon père.” Son autre fille ira même jusqu'à dire : “Tuer semble être devenu facile pour lui”.
“Tyran domestique”
Le procureur n’a pas mâché ses mots, dénonçant une “manière tyrannique d’asseoir son autorité parentale” et qualifiant l’homme de “tyran domestique”. Estimant qu’il fallait écarter cet individu pour protéger sa famille, il a requis cinq ans d’emprisonnement, assortis d’un sursis probatoire de six mois, ainsi qu’une interdiction de contact avec les victimes et le retrait de l’autorité parentale. Pour la défense, l’avocate a jugé ces réquisitions excessives et a insisté sur l’absence d’accompagnement psychologique lors du premier séjour en prison du prévenu.
Après délibération, le tribunal a condamné le prévenu à cinq ans de prison, assortis d’un sursis probatoire de deux ans. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec sa fille et sa compagne ou de paraître à leur domicile. Son autorité parentale lui a également été retirée. Il devra verser 300 000 et 100 000 francs à sa fille et à sa compagne, ainsi que 20 000 francs à chacun des trois gendarmes insultés et menacés.
Chemise violette débraillée sur les épaules, visage buriné par le temps et les excès, le prévenu, un homme de 50 ans, est resté impassible, à la barre, ce lundi. Il était jugé pour des violences exercées sur sa fille de 16 ans et sur sa compagne, mais également pour des outrages et des menaces de mort à l’encontre de gendarmes. Les faits se sont déroulés à Raiatea. Sur son visage, quelques traces, stigmates de son affrontement et de sa rébellion contre les forces de l’ordre.
Habitué des salles d’audience, cet homme avait été condamné en 2013 à 14 ans de prison pour des violences ayant entraîné la mort de sa précédente épouse. Il est libre depuis novembre 2022. Sa plus jeune fille, placée en famille d’accueil à Huahine depuis l'incarcération de son père et la mort de sa mère, se rend au domicile familial, situé à Tumaraa, lors des vacances scolaires. Dès l’ouverture du procès, le prévenu est direct : “Il n’y a pas grand-chose à dire, à part que je regrette.”
Pas de “papa” et puis des coups
Dans la nuit du 9 novembre, sous l’emprise habituelle de l’alcool et du paka, il s’en prend à sa fille, vexé qu’elle refuse de l’appeler “papa”. La situation dégénère. Elle se réfugie dans la chambre de sa grande sœur, où cette dernière dort avec son petit ami. Insultes et coups pleuvent. Selon les témoignages, il lui assène plusieurs coups de pied dans le dos et les jambes, ainsi qu’un coup de poing dans la poitrine. Un certificat médical, établi le lendemain, atteste de contractures paravertébrales et d’hématomes sur la cuisse et le sternum. Résultat : 12 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Le prévenu reconnaît les faits tout en minimisant leur gravité : “Je ne me souviens pas de tout, j'avais trop bu”. Le lendemain, la jeune fille effectue un signalement à la gendarmerie. Mais un mois plus tard, lorsque les gendarmes viennent l’interroger à son domicile, l’homme s'emporte une fois de plus. Dans un élan de colère et ivre – il confiera avoir bu une “vingtaine d'obus” –, il les insulte et les menace de mort avec une barre de fer. Lors de l’enquête, les forces de l'ordre sont amenées à auditionner sa compagne. En couple avec le prévenu depuis sa sortie de prison, elle vit sous son toit depuis une année environ. Une idylle qui semble avoir tourné au vinaigre depuis longtemps, puisqu'elle confiera aux enquêteurs “vivre sous emprise”. “Je dois lui verser la moitié de ma pension. Je n’ai pas le droit de sortir. Je ne peux pas me permettre de le contrarier.”
“J'ai déjà tué, je n'ai pas peur de recommencer”
La compagne relate des violences régulières : “C’est au moins une fois par mois, souvent des gifles ou des coups de poing dans les côtes. Il semble aimer me frapper.” Elle ajoute : “Il est imprévisible”. La fille du prévenu, quant à elle, dépeint un climat familial empreint de terreur. Interrogé par le tribunal, le père admet sans sourciller que la peur est un outil d’éducation pour lui et pour mener à la baguette toute sa famille : “Oui, je veux les intimider pour qu’ils ne soient pas insolents”. S'il lui arrive également de frapper ses enfants ? Il expliquera les “corriger” de temps à autres, avec des claques. “Est-ce ça, être un père ?”, lui demanda le tribunal, visiblement circonspect par le manque de prise de conscience de l'homme sur ses propres actes.
Concernant sa compagne, les témoignages s’accumulent : “Je l’ai déjà vu la menacer avec un couteau et l’étrangler”, rapporte la fille. D'autant que les violences physiques s'accompagnent de menaces glaçantes : “J'ai déjà été en prison pour meurtre. J’ai déjà tué, je n’ai pas peur de recommencer.”
Menaces, coups, rien ne semble être trop immoral pour garder le contrôle et empêcher quiconque de se rebeller sous son toit. Son fils confiera aux enquêteurs : “J’ai très peur de mon père.” Son autre fille ira même jusqu'à dire : “Tuer semble être devenu facile pour lui”.
“Tyran domestique”
Le procureur n’a pas mâché ses mots, dénonçant une “manière tyrannique d’asseoir son autorité parentale” et qualifiant l’homme de “tyran domestique”. Estimant qu’il fallait écarter cet individu pour protéger sa famille, il a requis cinq ans d’emprisonnement, assortis d’un sursis probatoire de six mois, ainsi qu’une interdiction de contact avec les victimes et le retrait de l’autorité parentale. Pour la défense, l’avocate a jugé ces réquisitions excessives et a insisté sur l’absence d’accompagnement psychologique lors du premier séjour en prison du prévenu.
Après délibération, le tribunal a condamné le prévenu à cinq ans de prison, assortis d’un sursis probatoire de deux ans. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec sa fille et sa compagne ou de paraître à leur domicile. Son autorité parentale lui a également été retirée. Il devra verser 300 000 et 100 000 francs à sa fille et à sa compagne, ainsi que 20 000 francs à chacun des trois gendarmes insultés et menacés.