New York, Etats-Unis | AFP | jeudi 03/08/2017 - Déclarée coupable mi-juin dans le Massachusetts d'avoir poussé au suicide son petit ami, Michelle Carter, âgée d'à peine 20 ans, connaîtra jeudi le quantum de sa peine, qui pourrait atteindre 20 ans d'emprisonnement.
L'histoire de cette jeune femme à l'allure impeccable et au visage d'ange, âgée de 17 ans seulement au moment des faits, a passionné les Etats-Unis lors de son procès, qui a duré huit jours.
Son petit ami, Conrad Roy, 18 ans à l'époque, avait été retrouvé mort dans sa camionnette le 12 juillet 2014, garé dans le parking d'un supermarché près d'une pompe qu'il a utilisée pour remplir son véhicule de monoxyde de carbone.
Durant plusieurs semaines, Michelle Carter lui avait envoyé des dizaines de textos pour le convaincre d'en finir, mettant régulièrement en doute sa détermination à passer à l'acte et lui laissant entendre que ses parents n'en seraient pas affectés outre mesure.
Mais c'est un coup de téléphone qui a fait basculer Conrad Roy, alors qu'il avait déjà commencé à passer à l'acte, en emplissant sa camionnette de monoxyde carbone.
Lors de la conversation, enregistrée et retransmise lors du procès devant le tribunal pour enfants de Taunton, dans le Massachusetts (nord-est), Michelle Carter lui ordonne de retourner dans le véhicule, ce qu'il fait.
Tandis que la communication se poursuit, elle l'entend commencer à tousser, se sentir mal, mais ne prévient personne, ni la police, ni sa famille dont elle a pourtant les coordonnées.
Le juge Lawrence Moniz a estimé que le comportement de la jeune femme, qui a refusé de témoigner lors de son procès, était "vicieux et dangereux" et avait "causé la mort de M. Roy".
Il a déclaré Michelle Carter "coupable du chef d'accusation d'homicide involontaire".
Un expert psychiatre, cité par la défense, avait fait valoir que la prise de l'anti-dépresseur Prozac par la jeune femme durant plusieurs mois l'avait "intoxiquée", provoquant chez elle des délires mégalomanes l'incitant à influencer Conrad Roy.
Mais le juge Moniz a estimé que ce témoignage ne suffisait pas à oblitérer "l'intentionnalité" du comportement de Michelle Carter.
Le verdict de culpabilité a surpris, en partie parce que l'Etat du Massachusetts n'a pas, contrairement à d'autres Etats américains, de loi pénalisant l'encouragement au suicide.
Pour de nombreux experts judiriques, l'issue du procès pourrait faire jurisprudence et peser dans d'autres affaires impliquant des adolescents.
Certains ont également estimé que le jugement était en contradiction avec le premier amendement de la Constitution, qui protège la liberté d'expression.
"La mort de M. Roy est une terrible tragédie", a ainsi commenté Matthew Segal, directeur juridique de l'antenne du Massachusetts de l'association de défense des droits de l'homme ACLU, "mais ce n'est pas une raison pour dépasser les limites de notre droit pénal ou de renoncer aux protections offertes par notre Constitution."
L'histoire de cette jeune femme à l'allure impeccable et au visage d'ange, âgée de 17 ans seulement au moment des faits, a passionné les Etats-Unis lors de son procès, qui a duré huit jours.
Son petit ami, Conrad Roy, 18 ans à l'époque, avait été retrouvé mort dans sa camionnette le 12 juillet 2014, garé dans le parking d'un supermarché près d'une pompe qu'il a utilisée pour remplir son véhicule de monoxyde de carbone.
Durant plusieurs semaines, Michelle Carter lui avait envoyé des dizaines de textos pour le convaincre d'en finir, mettant régulièrement en doute sa détermination à passer à l'acte et lui laissant entendre que ses parents n'en seraient pas affectés outre mesure.
Mais c'est un coup de téléphone qui a fait basculer Conrad Roy, alors qu'il avait déjà commencé à passer à l'acte, en emplissant sa camionnette de monoxyde carbone.
Lors de la conversation, enregistrée et retransmise lors du procès devant le tribunal pour enfants de Taunton, dans le Massachusetts (nord-est), Michelle Carter lui ordonne de retourner dans le véhicule, ce qu'il fait.
Tandis que la communication se poursuit, elle l'entend commencer à tousser, se sentir mal, mais ne prévient personne, ni la police, ni sa famille dont elle a pourtant les coordonnées.
- Un précédent ? -
Le juge Lawrence Moniz a estimé que le comportement de la jeune femme, qui a refusé de témoigner lors de son procès, était "vicieux et dangereux" et avait "causé la mort de M. Roy".
Il a déclaré Michelle Carter "coupable du chef d'accusation d'homicide involontaire".
Un expert psychiatre, cité par la défense, avait fait valoir que la prise de l'anti-dépresseur Prozac par la jeune femme durant plusieurs mois l'avait "intoxiquée", provoquant chez elle des délires mégalomanes l'incitant à influencer Conrad Roy.
Mais le juge Moniz a estimé que ce témoignage ne suffisait pas à oblitérer "l'intentionnalité" du comportement de Michelle Carter.
Le verdict de culpabilité a surpris, en partie parce que l'Etat du Massachusetts n'a pas, contrairement à d'autres Etats américains, de loi pénalisant l'encouragement au suicide.
Pour de nombreux experts judiriques, l'issue du procès pourrait faire jurisprudence et peser dans d'autres affaires impliquant des adolescents.
Certains ont également estimé que le jugement était en contradiction avec le premier amendement de la Constitution, qui protège la liberté d'expression.
"La mort de M. Roy est une terrible tragédie", a ainsi commenté Matthew Segal, directeur juridique de l'antenne du Massachusetts de l'association de défense des droits de l'homme ACLU, "mais ce n'est pas une raison pour dépasser les limites de notre droit pénal ou de renoncer aux protections offertes par notre Constitution."