Abidjan, Côte d'Ivoire | AFP | mardi 07/08/2018 - L'ex-Première dame de Côte d'Ivoire Simone Gbagbo devrait être libérée de prison dès mercredi, selon son avocat, après l'annonce de son amnistie par le président Alassane Ouattara, saluée comme un geste fort en faveur de la réconciliation nationale à deux ans de la prochaine élection présidentielle.
Mme Gbagbo, 69 ans, "sera remise en liberté demain, après que les formalités judiciaires aient été faites", a affirmé mardi à l'AFP Me Rodrigue Dadjé.
Elle a été "ravie d'apprendre la nouvelle de sa libération que je suis allée moi-même lui porter", a expliqué l'avocat. "Sa priorité actuelle est de retrouver sa famille et ses proches et de passer avec eux des moments d'intimité et de retrouvailles".
Epouse influente de Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2010, la "Dame de fer" ivoirienne aura passé sept ans derrière les barreaux. Elle avait été arrêtée le 11 avril 2011 au côté de son mari, vaincu par les forces d'Alassane Ouattara et de la communauté internationale, au terme de plusieurs mois de crise après l'élection présidentielle aux résultats contestés d'octobre 2010.
D'abord détenue sans jugement, elle avait été condamnée en 2015 à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat". En 2017, elle avait été acquittée à la surprise générale à son procès aux assises à Abidjan pour crimes contre l'humanité pendant la crise post-électorale, qui avait fait quelque 3.000 morts. Mais ce jugement venait d'être cassé, le 26 juillet dernier, par la Cour suprême, qui avait demandé son renvoi devant une nouvelle cour d'assises.
Mme Gbagbo est également poursuivie par la Cour pénale internationale (CPI) qui a délivré contre elle un mandat d'arrêt en février 2012. Mais le président Ouattara a affirmé en 2016 qu'il "n'enverrait plus d'Ivoiriens" à la CPI, estimant que son pays avait désormais une "justice opérationnelle".
Comme Laurent Gbagbo - incarcéré depuis 2011 à la CPI et jugé pour crimes contre l'humanité pendant la crise post-électorale - Simone est restée très populaire auprès de ses fidèles du Front populaire ivoirien (FPI), parti qu'ils avaient cofondé dans les années 1980, aujourd'hui divisé en deux factions.
L'amnistie annoncée par le président Ouattara de 800 "concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale" ou "des infractions contre la sûreté de l'Etat" commises par la suite, va dans le sens d'une réconciliation nationale longuement attendue par les Ivoiriens. L'opposition accusait le régime Ouattara de pratiquer une "justice des vainqueurs", en ne poursuivant que le camp Gbagbo.
A deux ans de la fin de son deuxième mandat (et dernier selon la Constitution), le geste de clémence du président devrait permettre d'apaiser les inquiétudes d'une possible résurgence de la violence lors de l'élection présidentielle de 2020.
"C'est un grand pas vers la réconciliation", a réagi Georges Armand Ouégnin, président de "Ensemble pour la démocratie et la souveraineté" (EDS), coalition qui regroupe des partis politiques, des associations de la société civile et la frange pro-Gbagbo du FPI.
"Mais il faudrait aller plus loin avec la libération des militaires" (exclus de l'amnistie) et celle de Laurent Gbagbo, qui reste l'élément crucial pour la réconciliation", a-t-il précisé.
"M. Ouattara a posé un acte important, historique pour la paix, la stabilité et l'unité nationale", a déclaré Pascal Affi Nguessan, qui dirige l'autre faction du FPI, avec "cette décision" "attendue depuis plusieurs années par les Ivoiriens".
Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), un des deux grands partis de la coalition au pouvoir, a salué de son côté une mesure qui "contribuera à une décrispation de la vie politique".
Tout en saluant une décision "allant dans le sens de l’apaisement du climat socio-politique", le Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale » (GPATE), un réseau d’organisations de la société civile ivoirienne, s'est cependant dit "déçu que la justice se laisse encore une fois voler la vedette par la politique et n'ait pas pris ses responsabilités", au risque de favoriser "l'impunité" des auteurs de crimes, quand de nombreux Ivoiriens ont "subi des atrocités", selon son président Denis Yaurobat.
La deuxième grande mesure annoncée par le président Alassane Ouattara, la réforme de la commission électorale, dont l'équité est contestée par l'opposition et la société civile, a également été largement saluée.
"Il faut une commission électorale crédible pour des élections crédibles" et "des élections crédibles sont le gage d'une véritable réconciliation nationale", a estimé Georges Armand Ouégnin pour EDS.
Les prochaines élections, municipales et régionales couplées, sont prévues le 13 octobre, et la présidentielle en 2020.
Mme Gbagbo, 69 ans, "sera remise en liberté demain, après que les formalités judiciaires aient été faites", a affirmé mardi à l'AFP Me Rodrigue Dadjé.
Elle a été "ravie d'apprendre la nouvelle de sa libération que je suis allée moi-même lui porter", a expliqué l'avocat. "Sa priorité actuelle est de retrouver sa famille et ses proches et de passer avec eux des moments d'intimité et de retrouvailles".
Epouse influente de Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2010, la "Dame de fer" ivoirienne aura passé sept ans derrière les barreaux. Elle avait été arrêtée le 11 avril 2011 au côté de son mari, vaincu par les forces d'Alassane Ouattara et de la communauté internationale, au terme de plusieurs mois de crise après l'élection présidentielle aux résultats contestés d'octobre 2010.
D'abord détenue sans jugement, elle avait été condamnée en 2015 à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat". En 2017, elle avait été acquittée à la surprise générale à son procès aux assises à Abidjan pour crimes contre l'humanité pendant la crise post-électorale, qui avait fait quelque 3.000 morts. Mais ce jugement venait d'être cassé, le 26 juillet dernier, par la Cour suprême, qui avait demandé son renvoi devant une nouvelle cour d'assises.
Mme Gbagbo est également poursuivie par la Cour pénale internationale (CPI) qui a délivré contre elle un mandat d'arrêt en février 2012. Mais le président Ouattara a affirmé en 2016 qu'il "n'enverrait plus d'Ivoiriens" à la CPI, estimant que son pays avait désormais une "justice opérationnelle".
Comme Laurent Gbagbo - incarcéré depuis 2011 à la CPI et jugé pour crimes contre l'humanité pendant la crise post-électorale - Simone est restée très populaire auprès de ses fidèles du Front populaire ivoirien (FPI), parti qu'ils avaient cofondé dans les années 1980, aujourd'hui divisé en deux factions.
- "Un grand pas" -
L'amnistie annoncée par le président Ouattara de 800 "concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale" ou "des infractions contre la sûreté de l'Etat" commises par la suite, va dans le sens d'une réconciliation nationale longuement attendue par les Ivoiriens. L'opposition accusait le régime Ouattara de pratiquer une "justice des vainqueurs", en ne poursuivant que le camp Gbagbo.
A deux ans de la fin de son deuxième mandat (et dernier selon la Constitution), le geste de clémence du président devrait permettre d'apaiser les inquiétudes d'une possible résurgence de la violence lors de l'élection présidentielle de 2020.
"C'est un grand pas vers la réconciliation", a réagi Georges Armand Ouégnin, président de "Ensemble pour la démocratie et la souveraineté" (EDS), coalition qui regroupe des partis politiques, des associations de la société civile et la frange pro-Gbagbo du FPI.
"Mais il faudrait aller plus loin avec la libération des militaires" (exclus de l'amnistie) et celle de Laurent Gbagbo, qui reste l'élément crucial pour la réconciliation", a-t-il précisé.
"M. Ouattara a posé un acte important, historique pour la paix, la stabilité et l'unité nationale", a déclaré Pascal Affi Nguessan, qui dirige l'autre faction du FPI, avec "cette décision" "attendue depuis plusieurs années par les Ivoiriens".
Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), un des deux grands partis de la coalition au pouvoir, a salué de son côté une mesure qui "contribuera à une décrispation de la vie politique".
Tout en saluant une décision "allant dans le sens de l’apaisement du climat socio-politique", le Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale » (GPATE), un réseau d’organisations de la société civile ivoirienne, s'est cependant dit "déçu que la justice se laisse encore une fois voler la vedette par la politique et n'ait pas pris ses responsabilités", au risque de favoriser "l'impunité" des auteurs de crimes, quand de nombreux Ivoiriens ont "subi des atrocités", selon son président Denis Yaurobat.
La deuxième grande mesure annoncée par le président Alassane Ouattara, la réforme de la commission électorale, dont l'équité est contestée par l'opposition et la société civile, a également été largement saluée.
"Il faut une commission électorale crédible pour des élections crédibles" et "des élections crédibles sont le gage d'une véritable réconciliation nationale", a estimé Georges Armand Ouégnin pour EDS.
Les prochaines élections, municipales et régionales couplées, sont prévues le 13 octobre, et la présidentielle en 2020.