Berlin, Allemagne | AFP | mercredi 25/03/2020 - Faillite Football Club: soudain privés de revenus par l'interruption des compétitions à cause du coronavirus, de nombreux clubs européens voient s'épuiser leur trésorerie à court terme, une situation "intenable". Et c'est tout l'écosystème du sport le plus populaire au monde qui est menacé.
Si les mastodontes comme le Bayern Munich ou le FC Barcelone admettent avoir quelques réserves, les clubs professionnels n'ont, dans leur immense majorité que très peu de temps devant eux.
"Cette situation est clairement intenable", témoigne le président du club écossais d'Aberdeen, Dave Cormack. "Aucun club, quelle que soit sa taille ou son niveau d'investissement, ne peut supporter une absence totale de revenu pendant une période qui pourrait aller de 3 à 6 mois."
Même le président de la toute puissante Ligue allemande, organisatrice de la Bundesliga qui génère plus de 4 milliards de chiffre d'affaires, sent venir la catastrophe: "Si on ne joue pas à huis clos dès que possible, ce n'est plus la peine de se demander si on fait un championnat à 18 ou à 20 clubs: parce que nous n'aurons même plus 20 clubs professionnels", avertit Christian Seifert.
"Si nous restons deux mois sans jouer, nous pouvons redresser la situation", tempère pour sa part le président du syndicat des clubs de la L1 française, Bernard Caïazzo. "Si c'est quatre mois, mais que nous terminons nos compétitions domestiques et européennes, les clubs peuvent s'en sortir à condition que la saison prochaine se termine dans les délais", ajoute-t-il.
Partout, les sommes en jeu sont colossales. En Angleterre, si la saison ne reprend pas, les clubs de Premier League devront collectivement rembourser 762 millions de livres (815 M EUR) aux diffuseurs BT Sports et SkySports.
En Italie et en Allemagne, les experts ont évalué les pertes totales (droits TV plus billetterie) à plus de 700 millions d'euros, et jusqu'à 400 millions en France, toujours en cas d'arrêt total de la saison.
D'où l'insistance de toutes les Ligues à vouloir reprendre à huis clos dès que possible, pour au moins récupérer les droits des diffuseurs: "Notre priorité numéro un doit être de disputer les matches qui restent à jouer et de finir la saison, même sans spectateurs", reconnaît le responsable marketing du club allemand de Schalke 04 Alexander Jobst. "Les revenus médias et sponsors sont vitaux pour nous et pour tous les clubs professionnels."
Car les clubs, coronavirus ou pas, doivent continuer à payer les salaires, leur plus gros poste de dépense.
En France, plusieurs ont déjà recouru au chômage partiel (Lyon, Marseille, Monaco...), alors qu'en Bundesliga, les joueurs ont souvent proposé spontanément de renoncer à une partie de leurs salaires (Mönchengladbach, Bayern, Dortmund notamment).
Au niveau national, LaLiga envisage de réduire les salaires des joueurs de 20% en cas d'annulation pure et simple de la fin de saison. Les Italiens songent à imposer des mesures similaires.
En Premier League anglaise, là où les salaires sont le plus élevé, rien ne se fera sans l'accord des joueurs, protégés par des contrats en béton. Et le syndicat des joueurs, la Professionnal Footballer Association (PFA), s'est seulement montré ouvert à des "reports de salaires" jusqu'à présent.
Les pistes pour éviter un effondrement du système ne sont pas légion. Les Italiens envisagent une taxe supplémentaire sur les sociétés de paris, et les Allemands parlent d'assouplir les règles du contrôle de gestion qui permettent l'attribution des licences aux clubs en début de saison.
Pour l'heure, c'est surtout la date de reprise qui conditionne l'avenir du football.
Si la saison 2019-2020 peut aller à son terme d'ici l'été, les dégâts seront limités. S'il faut en revanche attendre août - ou plus tard - pour rejouer, le paysage européen pourrait s'en trouver totalement bouleversé, avec de nouveaux rapports de force impossibles à prévoir entre clubs ruinés et clubs "survivants".
Si les mastodontes comme le Bayern Munich ou le FC Barcelone admettent avoir quelques réserves, les clubs professionnels n'ont, dans leur immense majorité que très peu de temps devant eux.
"Cette situation est clairement intenable", témoigne le président du club écossais d'Aberdeen, Dave Cormack. "Aucun club, quelle que soit sa taille ou son niveau d'investissement, ne peut supporter une absence totale de revenu pendant une période qui pourrait aller de 3 à 6 mois."
Même le président de la toute puissante Ligue allemande, organisatrice de la Bundesliga qui génère plus de 4 milliards de chiffre d'affaires, sent venir la catastrophe: "Si on ne joue pas à huis clos dès que possible, ce n'est plus la peine de se demander si on fait un championnat à 18 ou à 20 clubs: parce que nous n'aurons même plus 20 clubs professionnels", avertit Christian Seifert.
"Si nous restons deux mois sans jouer, nous pouvons redresser la situation", tempère pour sa part le président du syndicat des clubs de la L1 française, Bernard Caïazzo. "Si c'est quatre mois, mais que nous terminons nos compétitions domestiques et européennes, les clubs peuvent s'en sortir à condition que la saison prochaine se termine dans les délais", ajoute-t-il.
- Chômage partiel -
Pas de matches signifie pas de droits télés et pas de recettes au guichet: les deux principales sources de revenus des grands championnats se sont soudain taries.Partout, les sommes en jeu sont colossales. En Angleterre, si la saison ne reprend pas, les clubs de Premier League devront collectivement rembourser 762 millions de livres (815 M EUR) aux diffuseurs BT Sports et SkySports.
En Italie et en Allemagne, les experts ont évalué les pertes totales (droits TV plus billetterie) à plus de 700 millions d'euros, et jusqu'à 400 millions en France, toujours en cas d'arrêt total de la saison.
D'où l'insistance de toutes les Ligues à vouloir reprendre à huis clos dès que possible, pour au moins récupérer les droits des diffuseurs: "Notre priorité numéro un doit être de disputer les matches qui restent à jouer et de finir la saison, même sans spectateurs", reconnaît le responsable marketing du club allemand de Schalke 04 Alexander Jobst. "Les revenus médias et sponsors sont vitaux pour nous et pour tous les clubs professionnels."
Car les clubs, coronavirus ou pas, doivent continuer à payer les salaires, leur plus gros poste de dépense.
En France, plusieurs ont déjà recouru au chômage partiel (Lyon, Marseille, Monaco...), alors qu'en Bundesliga, les joueurs ont souvent proposé spontanément de renoncer à une partie de leurs salaires (Mönchengladbach, Bayern, Dortmund notamment).
- Effondrement du système -
A Barcelone, un accord a été trouvé entre les représentants du vestiaire (Sergio Busquets, Lionel Messi et Gerard Piqué) et la direction pour réduire les salaires sans passer par un plan de chômage provisoire, qui affecterait tous les employés du club.Au niveau national, LaLiga envisage de réduire les salaires des joueurs de 20% en cas d'annulation pure et simple de la fin de saison. Les Italiens songent à imposer des mesures similaires.
En Premier League anglaise, là où les salaires sont le plus élevé, rien ne se fera sans l'accord des joueurs, protégés par des contrats en béton. Et le syndicat des joueurs, la Professionnal Footballer Association (PFA), s'est seulement montré ouvert à des "reports de salaires" jusqu'à présent.
Les pistes pour éviter un effondrement du système ne sont pas légion. Les Italiens envisagent une taxe supplémentaire sur les sociétés de paris, et les Allemands parlent d'assouplir les règles du contrôle de gestion qui permettent l'attribution des licences aux clubs en début de saison.
Pour l'heure, c'est surtout la date de reprise qui conditionne l'avenir du football.
Si la saison 2019-2020 peut aller à son terme d'ici l'été, les dégâts seront limités. S'il faut en revanche attendre août - ou plus tard - pour rejouer, le paysage européen pourrait s'en trouver totalement bouleversé, avec de nouveaux rapports de force impossibles à prévoir entre clubs ruinés et clubs "survivants".