La prévenue devra verser 100 000 francs au médecin et 50 000 francs au Conseil de l’Ordre des médecins. Elle devra en outre prendre en charge les frais d’avocat des parties civiles, ce qui devrait considérablement alourdir une facture déjà salée pour la jeune femme, sans emploi. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 19 novembre 2024 - Une femme d'une trentaine d'années a été condamnée par le tribunal correctionnel de Papeete ce mardi, pour avoir diffusé, en janvier dernier, une vidéo sur Facebook contenant des propos discriminatoires et diffamatoires visant un médecin de garde d'une clinique médicale de Papeete. Ce live, devenu viral avec près de 42 000 vues, a suscité une vague de commentaires injurieux.
C’est une vidéo devenue tristement virale qui a conduit la prévenue devant la justice. Insatisfaite de l’accueil reçu dans une clinique de Papeete où elle s’était rendue pour de violentes douleurs abdominales, la patiente a publié un live sur Facebook, dénonçant le médecin de garde. Dans cette séquence, vue plus de 42 000 fois, partagée 602 fois et ayant généré 525 commentaires, la jeune femme s’en prend nommément au praticien. Elle le qualifie de “danger pour les patients”, avant de justifier ses propos par des déclarations à caractère racial : “Face à un taote ‘siki’ [noir, NDLR], comme ça, on a envie de le frapper.”
Elle encourage alors ses abonnés à partager massivement la vidéo, ce qui a entraîné une avalanche de commentaires injurieux, certains à caractère racial. L’avocat du médecin a rappelé à la barre quelques exemples de ces insultes proférées par le triste public de la prévenue : “Il va recevoir avec les Tahitiens”, “Siki de merde”, “C'est pas bon les siki”, “franchement, il faut le mettre dehors” ou encore “Il faut porter plainte contre cet enfoiré de farani”. Une violence verbale publique qui a profondément affecté la victime, poussant celle-ci à porter plainte. Le Conseil de l’ordre des médecins, également partie civile, s’est insurgé contre ce qu’il a qualifié de “déferlante raciste” et a souligné les dangers d’un tel comportement pour la profession. "Quand on attaque un praticien de cette manière, c’est toute la profession qui est attaquée", a plaidé l'avocat du Conseil.
Une consultation qui dégénère
Cette affaire trouve son origine dans une visite nocturne à la clinique. Souffrant de douleurs abdominales intenses, la patiente avait été prise en charge par le médecin de garde, qui lui avait administré une injection pour la soulager avant de lui délivrer une ordonnance. Cependant, quelques heures plus tard, face à la persistance des douleurs, elle était retournée à la clinique. Cette fois, le même médecin l’avait orientée vers les urgences du Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF), où un diagnostic de calculs biliaires avait été posé.
Malgré cette prise en charge, la patiente, toujours en colère, a décidé à l’aube de diffuser son live, accusant le praticien de négligence et déclenchant une tempête sur les réseaux.
Conséquences professionnelles
Pour le médecin visé, les répercussions ont été à la fois personnelles et professionnelles. Exerçant à la clinique depuis 2000, il n’a pas vu sa convention renouvelée après cette affaire. Selon son avocat, l’attaque a laissé des séquelles profondes. Le praticien a réclamé 900 000 francs pour le préjudice moral et professionnel subi, tandis que le Conseil de l’ordre demandait 100 000 francs de dommages et intérêts pour le tort causé à la profession. “On ne peut pas livrer un médecin comme cela sur la place publique.”
De son côté, l’avocate de la prévenue a cherché à minimiser la responsabilité de sa cliente, avançant qu’elle aurait été “manipulée” par un autre médecin du CHPF, en froid avec son confrère de la clinique. “Elle a servi d’instrument entre les deux”, a-t-elle dénoncé. Des avances confirmées par l'avocat du médecin, qui s'est assuré que ces propos soient retenus dans le compte rendu d'audience effectué par la greffière.
Amende et préjudice
Après délibération, le tribunal a condamné la jeune femme à une amende de 50 000 francs avec sursis. Elle devra également verser 100 000 francs au médecin et 50 000 francs au Conseil de l’ordre des médecins. Elle devra en outre prendre en charge les frais d’avocat des parties civiles, ce qui devrait considérablement alourdir une facture déjà salée pour la jeune femme, sans emploi.
C’est une vidéo devenue tristement virale qui a conduit la prévenue devant la justice. Insatisfaite de l’accueil reçu dans une clinique de Papeete où elle s’était rendue pour de violentes douleurs abdominales, la patiente a publié un live sur Facebook, dénonçant le médecin de garde. Dans cette séquence, vue plus de 42 000 fois, partagée 602 fois et ayant généré 525 commentaires, la jeune femme s’en prend nommément au praticien. Elle le qualifie de “danger pour les patients”, avant de justifier ses propos par des déclarations à caractère racial : “Face à un taote ‘siki’ [noir, NDLR], comme ça, on a envie de le frapper.”
Elle encourage alors ses abonnés à partager massivement la vidéo, ce qui a entraîné une avalanche de commentaires injurieux, certains à caractère racial. L’avocat du médecin a rappelé à la barre quelques exemples de ces insultes proférées par le triste public de la prévenue : “Il va recevoir avec les Tahitiens”, “Siki de merde”, “C'est pas bon les siki”, “franchement, il faut le mettre dehors” ou encore “Il faut porter plainte contre cet enfoiré de farani”. Une violence verbale publique qui a profondément affecté la victime, poussant celle-ci à porter plainte. Le Conseil de l’ordre des médecins, également partie civile, s’est insurgé contre ce qu’il a qualifié de “déferlante raciste” et a souligné les dangers d’un tel comportement pour la profession. "Quand on attaque un praticien de cette manière, c’est toute la profession qui est attaquée", a plaidé l'avocat du Conseil.
Une consultation qui dégénère
Cette affaire trouve son origine dans une visite nocturne à la clinique. Souffrant de douleurs abdominales intenses, la patiente avait été prise en charge par le médecin de garde, qui lui avait administré une injection pour la soulager avant de lui délivrer une ordonnance. Cependant, quelques heures plus tard, face à la persistance des douleurs, elle était retournée à la clinique. Cette fois, le même médecin l’avait orientée vers les urgences du Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF), où un diagnostic de calculs biliaires avait été posé.
Malgré cette prise en charge, la patiente, toujours en colère, a décidé à l’aube de diffuser son live, accusant le praticien de négligence et déclenchant une tempête sur les réseaux.
Conséquences professionnelles
Pour le médecin visé, les répercussions ont été à la fois personnelles et professionnelles. Exerçant à la clinique depuis 2000, il n’a pas vu sa convention renouvelée après cette affaire. Selon son avocat, l’attaque a laissé des séquelles profondes. Le praticien a réclamé 900 000 francs pour le préjudice moral et professionnel subi, tandis que le Conseil de l’ordre demandait 100 000 francs de dommages et intérêts pour le tort causé à la profession. “On ne peut pas livrer un médecin comme cela sur la place publique.”
De son côté, l’avocate de la prévenue a cherché à minimiser la responsabilité de sa cliente, avançant qu’elle aurait été “manipulée” par un autre médecin du CHPF, en froid avec son confrère de la clinique. “Elle a servi d’instrument entre les deux”, a-t-elle dénoncé. Des avances confirmées par l'avocat du médecin, qui s'est assuré que ces propos soient retenus dans le compte rendu d'audience effectué par la greffière.
Amende et préjudice
Après délibération, le tribunal a condamné la jeune femme à une amende de 50 000 francs avec sursis. Elle devra également verser 100 000 francs au médecin et 50 000 francs au Conseil de l’ordre des médecins. Elle devra en outre prendre en charge les frais d’avocat des parties civiles, ce qui devrait considérablement alourdir une facture déjà salée pour la jeune femme, sans emploi.