Aix-en-Provence, France | AFP | mardi 08/08/2017 - Devenu le symbole de l'aide et de la défense des migrants de la vallée de la Roya, à la frontière franco-italienne, l'agriculteur Cédric Herrou, 37 ans, a été condamné mardi en appel à 4 mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants et a aussitôt annoncé qu'il continuerait "à se battre".
La cour d'appel d'Aix-en-Provence a eu la main plus lourde que le tribunal de première instance qui l'avait condamné à 3.000 euros d'amende avec sursis pour avoir fait passer la frontière à environ 200 migrants et en avoir accueilli chez lui en 2016.
A l'audience le 19 juin, le parquet général avait requis huit mois de prison avec sursis. Infirmant partiellement le jugement de première instance, la Cour d'appel l'a également reconnu coupable d'occupation illicite d'un local SNCF, désaffecté, où il avait abrité une cinquantaine d'Érythréens et condamné à 1.000 euros de dommage et intérêts.
"Je dirai à toutes les familles que j'ai aidées que je ne regrette rien, que je l'ai fait avec plaisir", a déclaré M. Herrou après sa condamnation. "Si l'immigration venait du nord de l'Europe, la justice n'agirait pas comme ça, il y a un racisme d'Etat", a-t-il insisté, se disant "en colère non pas parce qu'on s'acharne sur moi, mais parce qu'on est en train de perdre les fondamentaux de ce qu'est la France".
"C'est une politique d'extrême droite, j'interpelle M. Macron, il faut qu'il se positionne là-dessus", a-t-il lancé.
"C'est une peine d'avertissement, si vous êtes à nouveau condamné vous courez le risque que cette peine soit mise à exécution", avait auparavant déclaré le président du tribunal.
Dans ses attendus dont l'AFP a pris connaissance, la cour relève que "l'action de Cédric Herrou s'inscrit dans une démarche d'action militante en vue de soustraire des étrangers aux contrôles mis en oeuvre par les autorités".
"En conséquence, Cédric Herrou ne peut pas bénéficier des dispositions protectrices" qui prévoient l'"exemption de poursuites pour des causes humanitaires". Quant à l'occupation illégale du local SNCF, M. Herrou "paraissait avoir un rôle actif", note la Cour.
"Scandaleux", ont réagi les militants présents dans la salle d'où M. Herrou est sorti sous les applaudissements. A l'extérieur, plusieurs dizaines de personnes étaient venues le soutenir.
"Ils n'ont qu'à me mettre en prison, ce sera plus simple (...) je continuerai à me battre dans la prison", a encore réagi Cédric Herrou, qui a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation.
"C'est le rôle d'un citoyen en démocratie d'agir quand il y a une défaillance de l'Etat", a répété l'agriculteur devenu la figure emblématique de l'association de défense des migrants Roya Citoyenne. Cette association demande depuis des mois aux pouvoirs publics un accueil d'urgence pour les milliers de personnes originaires d'Afrique arrivant de Vintimille (Italie).
La propriété de Cédric Herrou est à moins de dix kilomètres de la frontière franco-italienne. Des migrants continuent de s'y rendre, malgré d'incessants contrôles
Le 24 juillet, l'agriculteur a de nouveau été interpellé en gare de Cannes avec 156 migrants qu'il accompagnait pour s'enregistrer à Marseille. Après une garde à vue prolongée, la sixième depuis 2016, Cédric Herrou a été mis en examen pour "aide à la circulation et au séjour d'étrangers", et placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de quitter le territoire et d’accéder aux gares des Alpes-Maritimes.
Dénonçant une "manipulation" de la justice par les politiques "pour le faire taire et faire peur", M. Herrou et son avocat, Zia Oloumi, se sont dit prêts à saisir la Cour européenne de justice.
"Faire marche arrière sera difficile", prévoit M. Herrou estimant que "dans trente ans" ceux qui le condamnent aujourd'hui, seront à leur tour condamnés.
"La justice dit enfin clairement que M. Herrou est un délinquant qui instrumentalise la détresse humaine", a réagi sur Twitter le président LR du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti.
De son côté le maire LR de Nice, Christian Estrosi s'est réjoui, sur Twitter, que "les provocations" de M. Herrou "soient enfin reconnues pour ce qu'elles sont, des actions illégales".
"La condamnation de ce citoyen exemplaire fait de la solidarité un délit", a réagi EELV dans un communiqué, "déplorant" l'arrêt et réitérant leur soutien à Cédric Herrou.
La cour d'appel d'Aix-en-Provence a eu la main plus lourde que le tribunal de première instance qui l'avait condamné à 3.000 euros d'amende avec sursis pour avoir fait passer la frontière à environ 200 migrants et en avoir accueilli chez lui en 2016.
A l'audience le 19 juin, le parquet général avait requis huit mois de prison avec sursis. Infirmant partiellement le jugement de première instance, la Cour d'appel l'a également reconnu coupable d'occupation illicite d'un local SNCF, désaffecté, où il avait abrité une cinquantaine d'Érythréens et condamné à 1.000 euros de dommage et intérêts.
"Je dirai à toutes les familles que j'ai aidées que je ne regrette rien, que je l'ai fait avec plaisir", a déclaré M. Herrou après sa condamnation. "Si l'immigration venait du nord de l'Europe, la justice n'agirait pas comme ça, il y a un racisme d'Etat", a-t-il insisté, se disant "en colère non pas parce qu'on s'acharne sur moi, mais parce qu'on est en train de perdre les fondamentaux de ce qu'est la France".
"C'est une politique d'extrême droite, j'interpelle M. Macron, il faut qu'il se positionne là-dessus", a-t-il lancé.
"C'est une peine d'avertissement, si vous êtes à nouveau condamné vous courez le risque que cette peine soit mise à exécution", avait auparavant déclaré le président du tribunal.
Dans ses attendus dont l'AFP a pris connaissance, la cour relève que "l'action de Cédric Herrou s'inscrit dans une démarche d'action militante en vue de soustraire des étrangers aux contrôles mis en oeuvre par les autorités".
"En conséquence, Cédric Herrou ne peut pas bénéficier des dispositions protectrices" qui prévoient l'"exemption de poursuites pour des causes humanitaires". Quant à l'occupation illégale du local SNCF, M. Herrou "paraissait avoir un rôle actif", note la Cour.
-"défaillance de l'Etat"-
"Scandaleux", ont réagi les militants présents dans la salle d'où M. Herrou est sorti sous les applaudissements. A l'extérieur, plusieurs dizaines de personnes étaient venues le soutenir.
"Ils n'ont qu'à me mettre en prison, ce sera plus simple (...) je continuerai à me battre dans la prison", a encore réagi Cédric Herrou, qui a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation.
"C'est le rôle d'un citoyen en démocratie d'agir quand il y a une défaillance de l'Etat", a répété l'agriculteur devenu la figure emblématique de l'association de défense des migrants Roya Citoyenne. Cette association demande depuis des mois aux pouvoirs publics un accueil d'urgence pour les milliers de personnes originaires d'Afrique arrivant de Vintimille (Italie).
La propriété de Cédric Herrou est à moins de dix kilomètres de la frontière franco-italienne. Des migrants continuent de s'y rendre, malgré d'incessants contrôles
Le 24 juillet, l'agriculteur a de nouveau été interpellé en gare de Cannes avec 156 migrants qu'il accompagnait pour s'enregistrer à Marseille. Après une garde à vue prolongée, la sixième depuis 2016, Cédric Herrou a été mis en examen pour "aide à la circulation et au séjour d'étrangers", et placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de quitter le territoire et d’accéder aux gares des Alpes-Maritimes.
Dénonçant une "manipulation" de la justice par les politiques "pour le faire taire et faire peur", M. Herrou et son avocat, Zia Oloumi, se sont dit prêts à saisir la Cour européenne de justice.
"Faire marche arrière sera difficile", prévoit M. Herrou estimant que "dans trente ans" ceux qui le condamnent aujourd'hui, seront à leur tour condamnés.
"La justice dit enfin clairement que M. Herrou est un délinquant qui instrumentalise la détresse humaine", a réagi sur Twitter le président LR du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti.
De son côté le maire LR de Nice, Christian Estrosi s'est réjoui, sur Twitter, que "les provocations" de M. Herrou "soient enfin reconnues pour ce qu'elles sont, des actions illégales".
"La condamnation de ce citoyen exemplaire fait de la solidarité un délit", a réagi EELV dans un communiqué, "déplorant" l'arrêt et réitérant leur soutien à Cédric Herrou.