Ua Pou, le 3 avril 2021 - ‘Ōrero en tahitien, tapatapa en marquisien, l’art polynésien de l’incantation a de l’avenir auprès de la jeunesse de Ua Pou comme l’attestent les élèves de CM1 et CM2 du Centre Scolaire Primaire de Hakahau, qui se sont prêtés au jeu de l’art oratoire jeudi dernier.
C’est dans le cadre de l’enseignement du éo enana pour la parité linguistique instaurée à l’école depuis août 2020 que huit élèves de 9 à 11 ans faisant partie de 2 classes de CM1 et 2 classes de CM2 sont montés sur scène pour conter les légendes guerrières marquisiennes des dieux Poumaka, Tama Pekeheu et Mauike selon un canevas fourni par la circonscription.
Selon Stéphane Mahuta, directeur du CSP, « le grand gagnant de ce concours, c’est la langue marquisienne. Il s’agit également de mettre le point sur les difficultés scolaires de certains, mais avec leur langue maternelle [entrant en jeu], ça va beaucoup mieux » continue-t’il, « nous sommes très contents car c’est l’aboutissement d’un grand volet d’apprentissage de la langue pour une école bilingue. Nous avons constaté une belle progression au niveau de la communication orale, ce qui apporte énormément au niveau de l’apprentissage des autres matières également ».
Kuanui Hokaupoko, institutrice qui a soutenu ses collègues de cycle 3 en marquisien et coaché les petits dans le cadre du concours de tapatapa a souligné le grand courage des trois instituteurs sur quatre dont les classes étaient impliquées qui ne parlent pas marquisien à la base puisqu’ils sont Tahitiens. Il s’agit de Teariki Heatua, Alfred Toriki et Tevei Valenza. La quatrième institutrice, Maire Dordillon est quant à elle originaire de Ua Pou.
Concernant le jury, il était composé de sept membres. Un représentant de l’Académie marquisienne, Georges Teikiehuupoko ; un membre communal très impliqué dans la culture et ancien directeur du CSP, Jacob Kaiha ; un représentant de l’Education, l’enseignant animateur en langues Mautai Ah-Sha ; un membre de l’association parents d’élèves, Marita Kohumoetini et enfin 3 personnes reconnues pour leur participation au rayonnement de la culture marquisienne : Ahitiri Borgomano, artiste multi-facettes, tatoueur, danseur, musicien ; Jean-Louis Kohumoetini, agriculteur et danseur et enfin Marie-Jo Ah-Lo, institutrice retraitée très active dans le milieu culturel marquisien.