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“Ça va péter”


Tahiti, le 24 décembre 2024 – Deux semaines après la signataire d’un protocole d’accord, la Fraap prévient que si le gouvernement “ne respecte ses engagements”, un préavis de grève va de nouveau être déposé. “On va tout bloquer et cela va être plus dur.” Le syndicat appelle même la majorité Tavini à agir : “Prenez une décision maintenant avant que cela ne pète. (…) S’il (Moetai Brotherson, NDLR) ne sait pas gérer le Pays, il faut le changer.”
 
Deux semaines seulement après la signature d’un protocole d’accord, la Fédération de rassemblement des agents de l'administration de Polynésie (Fraap) est déjà prête à repartir en grève.
 
En effet, lundi, la ministre de la Fonction publique Vannina Crolas a rencontré les membres du Conseil supérieur de la fonction publique de la Polynésie française (CSFP). Il a notamment été question lors de cette rencontre de la “phase d’application des dispositions qui relèvent de ces protocoles de fin de conflit”, souligne le secrétaire général du syndicat, Jean-Paul Urima. Et les représentants de la Fraap ont été pour le moins surpris : “Nous nous apercevons que ce qui est écrit et ce qui a été dit pendant les négociations ne correspondent pas du tout à la réalité du terrain (…). Il y a un monde qui nous sépare”, dénonce le patron de la Fraap.

“Le gouvernement nous a menti”

Le secrétaire général délégué de la Fraap, Gérard Barff, rappelle qu’il y a eu un accord avec le gouvernement pour “relever les catégorie D qui gagnent 145 000 francs par mois. Et il y a eu un accord de mettre 20 points, donc 20 000 francs. Et on s’aperçoit qu’on nous a menti, ce gouvernement, ce sont des menteurs (…). Monsieur le président, vous êtes un menteur alors ? Vous êtes un manipulateur ?” Gérard Barff indique qu’au lieu des 20 000 francs convenus, le gouvernement propose finalement 5 000 francs. “Tu enlèves les retenues (…), il (l’agent de catégorie D, NDLR) va se retrouver avec 3 000 francs d’augmentation.”
 
Le secrétaire général délégué de la Fraap pointe également du doigt A tia i mua et la CSTP-FO car, selon lui, ces syndicats sont allés dans le sens du Pays, contrairement à la Fédération des interprofessionnels des services de la santé en Polynésie (Fissap) ou au Syndicat de la fonction publique (SFP) qui ont soutenu la Fraap.
 
Il souligne également que la Fraap a demandé au gouvernement que les catégories D puissent avoir une patente pour pouvoir notamment arrondir leurs fins de mois. Le syndicat a essuyé un refus catégorique de la ministre de la Fonction publique. “C’est de la dictature, on étrangle le fonctionnaire. Si vous ne nous aimez pas, dites-le-nous. L’administration, c’est notre maison.”

“Le Tavini, prenez vos responsabilités”

Gérard Barff rappelle d’ailleurs que l’indice des fonctionnaires communaux, dont fait partie la ministre de la Fonction publique (employée de la mairie de Faa’a), a été revu à la hausse à hauteur de 1489 alors que celui de la fonction publique de la Polynésie est encore à 1060. “Quand tu vas rentrer (à la mairie, NDLR), ton pouvoir d’achat sera toujours au chaud, par contre, nous, tu nous as écrasés.” Le secrétaire et archiviste pour la Fraap Boris Lhie ajoute qu’un texte dans ce sens est dans les tuyaux mais il ne concernerait que les médecins hospitaliers. “On a l’impression que c’est les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres.”     
 
Le secrétaire général délégué de la Fraap pointe également du doigt la majorité bleu ciel à l’assemblée : “Le Tavini, prenez vos responsabilités, voilà les gens qui sont en train de nous diriger. Mais ça va péter, on a marre qu’on nous prenne pour des nantis (…). S’il faut déposer un préavis de grève, on va en déposer un. On va tout bloquer, mais cela va être plus dur (…) parce que là, vous ne nous respectez pas.” “Prenez une décision maintenant avant que cela ne pète (…). S’il (Moetai Brotherson, NDLR) ne sait pas gérer le Pays, il faut le changer.”

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 25 Décembre 2024 à 15:13 | Lu 5567 fois