Washington, États-Unis | AFP | lundi 23/12/2024 - Le président américain sortant Joe Biden a commué lundi la peine de 37 des 40 condamnés à mort par la justice fédérale, une décision "historique" réclamée par les militants des droits humains qui redoutaient une vague d'exécutions sous Donald Trump.
Il s'agit du "plus grand nombre de commutations de peines de mort par un président américain des temps modernes", soulignent des organisations de défense des droits humains, mobilisées depuis des semaines pour convaincre Joe Biden.
Les condamnations à mort fédérales comme les exécutions fédérales sont rares, l'immense majorité émanant de la justice de chacun des 50 Etats. Les 25 exécutions réalisées dans le pays en 2024 se sont d'ailleurs concentrées dans neuf Etats.
Sur quelque 2.300 prisonniers dans le couloir de la mort aux Etats-Unis, seulement 40 étaient condamnés par la justice fédérale jusqu'à la mesure de clémence prise par Joe Biden. En sont notablement exclus trois auteurs d'attentats qui avaient révulsé le pays.
- "Postérité" de Biden -
Martin Luther King III, fils du leader du mouvement des droits civiques, a salué "un jour historique". Selon lui, "le président Biden a fait ce qu'aucun président avant lui n'avait été prêt à faire: agir de manière significative et durable pour non seulement reconnaître les racines racistes de la peine de mort, mais aussi remédier à son injustice persistante".
"D'un trait de plume, le président assure sa postérité en tant que dirigeant luttant pour la justice raciale, l'humanité et la moralité", affirme également Anthony Romero, directeur de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU, lui sachant gré d'une décision "historique et courageuse".
Près de 40% des condamnés à mort par la justice fédérale sont noirs, alors que cette communauté ne représente que 12% de la population américaine adulte, avait indiqué l'ONG Southern Poverty Law Center, une des plus de 130 organisations qui avaient rappelé le 9 décembre à Joe Biden son engagement de campagne de 2020 contre la peine capitale.
Ces organisations avaient mis en garde contre une "vague d'exécutions" sous Donald Trump, qui lui succédera le 20 janvier.
Amnesty International Etats-Unis, une autre de ces organisations, a remercié Joe Biden de les avoir entendues mais l'a appelé à aller encore plus loin en "commuant toutes les condamnations à mort fédérales et militaires". Ces dernières sont au nombre de quatre.
"Nous sommes reconnaissants et soulagés que le président ait exercé son pouvoir constitutionnel d'une manière conforme à sa foi", a déclaré Krisanne Vaillancourt Murphy, directrice d'une organisation catholique militant contre la peine capitale, en référence au catholicisme de Joe Biden.
- Dernière exécution fédérale en 2021 -
"Je commue aujourd'hui les peines de 37 des 40 individus présents dans le couloir de la mort de la justice fédérale à des peines d'emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle", a annoncé Joe Biden dans un communiqué.
Il a notamment justifié ces commutations par un souci de cohérence avec le moratoire sur les exécutions fédérales décrété en mai 2021 par son administration, à l'exception des actes de "terrorisme et de tueries motivées par la haine".
En conséquence, sont exclus de cette mesure de clémence trois condamnés à mort.
Il s'agit de Djokhar Tsarnaev, un des poseurs de bombes de l'attentat contre le marathon de Boston le 15 avril 2013, Dylann Roof, suprémaciste blanc meurtrier de neuf Afro-Américains dans une église en 2015 et de Robert Bowers, auteur d'une attaque armée dans une synagogue en 2018 qui a tué 11 personnes, la plus meurtrière contre des juifs dans l'histoire des Etats-Unis.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a en revanche dénoncé la décision de Joe Biden en faveur de 37 condamnés, dénonçant sur X "une gifle pour les familles qui ont incommensurablement souffert par la faute de ces animaux".
Les dernières exécutions fédérales remontent à la fin de la présidence Trump. Après 17 ans d'interruption, 13 condamnés avaient été mis à mort entre le 14 juillet 2020 et le 16 janvier 2021, soit "davantage que les dix précédentes administrations cumulées", rappelaient les organisations.
Pendant sa campagne, le candidat républicain a appelé à étendre le champ d'application de la peine capitale, en particulier aux immigrés reconnus coupables de meurtre de citoyens américains ou aux trafiquants de drogue et d'êtres humains.
La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 Etats américains. Six autres observent un moratoire des exécutions.
Il s'agit du "plus grand nombre de commutations de peines de mort par un président américain des temps modernes", soulignent des organisations de défense des droits humains, mobilisées depuis des semaines pour convaincre Joe Biden.
Les condamnations à mort fédérales comme les exécutions fédérales sont rares, l'immense majorité émanant de la justice de chacun des 50 Etats. Les 25 exécutions réalisées dans le pays en 2024 se sont d'ailleurs concentrées dans neuf Etats.
Sur quelque 2.300 prisonniers dans le couloir de la mort aux Etats-Unis, seulement 40 étaient condamnés par la justice fédérale jusqu'à la mesure de clémence prise par Joe Biden. En sont notablement exclus trois auteurs d'attentats qui avaient révulsé le pays.
- "Postérité" de Biden -
Martin Luther King III, fils du leader du mouvement des droits civiques, a salué "un jour historique". Selon lui, "le président Biden a fait ce qu'aucun président avant lui n'avait été prêt à faire: agir de manière significative et durable pour non seulement reconnaître les racines racistes de la peine de mort, mais aussi remédier à son injustice persistante".
"D'un trait de plume, le président assure sa postérité en tant que dirigeant luttant pour la justice raciale, l'humanité et la moralité", affirme également Anthony Romero, directeur de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU, lui sachant gré d'une décision "historique et courageuse".
Près de 40% des condamnés à mort par la justice fédérale sont noirs, alors que cette communauté ne représente que 12% de la population américaine adulte, avait indiqué l'ONG Southern Poverty Law Center, une des plus de 130 organisations qui avaient rappelé le 9 décembre à Joe Biden son engagement de campagne de 2020 contre la peine capitale.
Ces organisations avaient mis en garde contre une "vague d'exécutions" sous Donald Trump, qui lui succédera le 20 janvier.
Amnesty International Etats-Unis, une autre de ces organisations, a remercié Joe Biden de les avoir entendues mais l'a appelé à aller encore plus loin en "commuant toutes les condamnations à mort fédérales et militaires". Ces dernières sont au nombre de quatre.
"Nous sommes reconnaissants et soulagés que le président ait exercé son pouvoir constitutionnel d'une manière conforme à sa foi", a déclaré Krisanne Vaillancourt Murphy, directrice d'une organisation catholique militant contre la peine capitale, en référence au catholicisme de Joe Biden.
- Dernière exécution fédérale en 2021 -
"Je commue aujourd'hui les peines de 37 des 40 individus présents dans le couloir de la mort de la justice fédérale à des peines d'emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle", a annoncé Joe Biden dans un communiqué.
Il a notamment justifié ces commutations par un souci de cohérence avec le moratoire sur les exécutions fédérales décrété en mai 2021 par son administration, à l'exception des actes de "terrorisme et de tueries motivées par la haine".
En conséquence, sont exclus de cette mesure de clémence trois condamnés à mort.
Il s'agit de Djokhar Tsarnaev, un des poseurs de bombes de l'attentat contre le marathon de Boston le 15 avril 2013, Dylann Roof, suprémaciste blanc meurtrier de neuf Afro-Américains dans une église en 2015 et de Robert Bowers, auteur d'une attaque armée dans une synagogue en 2018 qui a tué 11 personnes, la plus meurtrière contre des juifs dans l'histoire des Etats-Unis.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a en revanche dénoncé la décision de Joe Biden en faveur de 37 condamnés, dénonçant sur X "une gifle pour les familles qui ont incommensurablement souffert par la faute de ces animaux".
Les dernières exécutions fédérales remontent à la fin de la présidence Trump. Après 17 ans d'interruption, 13 condamnés avaient été mis à mort entre le 14 juillet 2020 et le 16 janvier 2021, soit "davantage que les dix précédentes administrations cumulées", rappelaient les organisations.
Pendant sa campagne, le candidat républicain a appelé à étendre le champ d'application de la peine capitale, en particulier aux immigrés reconnus coupables de meurtre de citoyens américains ou aux trafiquants de drogue et d'êtres humains.
La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 Etats américains. Six autres observent un moratoire des exécutions.