Tahiti, le 7 juin 2024 – Un homme de 72 ans est jugé depuis mercredi par la cour d'assises pour viols et agression sexuelle sur mineures de moins de 15 ans, recours à la prostitution de mineures et offre de stupéfiants. Alors que le procès du retraité doit s'achever vendredi, la psychiatre est venue expliquer à la barre de la cour, jeudi, que ce dernier présentait un “état dangereux” et qu'il n'avait “aucune empathie” envers ses victimes.
Le procès à huis clos partiel d'un retraité de 72 ans poursuivi pour avoir violé et agressé sexuellement des mineures, ainsi que pour avoir eu recours à la prostitution de mineures s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises.
Cette affaire sordide avait éclaté en octobre 2019 lorsqu'une assistante scolaire travaillant dans un établissement de la côte ouest de Tahiti avait émis un signalement après avoir recueilli le témoignage d'une élève. Dans le cadre d'une enquête ouverte pour proxénétisme aggravé, recours à la prostitution de mineure de moins de 15 ans et corruption de mineur, les gendarmes avaient identifié un septuagénaire suspecté d'avoir des relations avec des mineures en échange d'argent, de paka ou bien même de nourriture. Placé en garde à vue, cet ancien employé de la SNCF installé en Polynésie depuis 2008 avait reconnu qu'il avait eu des rapports sexuels tarifés avec des adolescentes auxquelles il donnait parfois “du paka, ou 500 ou 1 000 francs.”
Propos accablants
Entendue dans le cadre de cette enquête, une mineure de 14 ans se trouvant dans un grand état de précarité avait fait état d'un viol commis par l'accusé qui l'hébergeait et ce, alors qu'elle était ivre et endormie. Une autre adolescente avait indiqué aux enquêteurs qu'elle avait, elle aussi, eu des rapports sexuels avec le septuagénaire en échange d'un téléphone portable ainsi que de petites sommes d'argent. Enfin, une troisième mineure évoluant dans le cercle familial du retraité avait quant à elle relaté des attouchements.
Au deuxième jour du procès jeudi, l'avocat général a tenu à rappeler les propos de l'accusé qui avait dit à l'expert que ces mineures n'étaient que des “cochonnes prêtes à écarter pour de l'argent”. Face à ce discours plus qu'accablant, l'accusé a expliqué qu'il ne savait pas pourquoi il avait dit cela. L'homme a ensuite expliqué qu'il ne “savait pas” non plus en quoi consistait un viol, lui qui avait dit lors de l'enquête qu'il n'avait jamais “forcé” personne.
Impact sur sa propre vie
La psychiatre qui avait expertisé l'accusé s'est ensuite avancée à la barre pour expliquer que l'homme, qui présente un “état dangereux”, ne souffre pas de maladie psychiatrique ou de troubles neurodégénératifs. La praticienne a également pointé du doigt l'absence d'évolution du retraité dont le “seul regret exprimé” dans le cadre de cette affaire est celui de “l'impact sur sa propre vie” et ce, alors qu'il n'a “aucune empathie” envers les mineures dont il a abusé.
Au terme de ce procès, qui doit s'achever vendredi, le retraité encourt vingt ans de réclusion criminelle.