Melbourne, Australie | AFP | mercredi 20/08/2019 - La justice australienne a confirmé mercredi en appel la condamnation du cardinal George Pell, naguère l'un des prélats les plus puissants du Vatican, pour viol et agressions sexuelles sur deux enfants de chœur dans les années 1990, un arrêt accueilli avec émotion par une victime.
L'ex-secrétaire à l'Economie du Saint-Siège, âgé de 78 ans, avait été condamné en mars à six ans de prison pour l'agression de deux adolescents de 13 ans en 1996 et 1997 dans la cathédrale de Melbourne, ville dont il était l'archevêque.
L'affaire opposait M. Pell, un homme qui a élu deux papes, été un des proches conseillers de François et même été impliqué dans la réponse de l'Eglise face aux scandales de pédophilie, et un ancien enfant de choeur aujourd'hui trentenaire.
La deuxième victime du prélat est décédée en 2014 d'une overdose, sans jamais avoir fait état de l'agression.
En costume sombre, M. Pell a comparu devant la Cour suprême de l'Etat de Victoria, dans le sud de l'Australie, baissant occasionnellement la tête pendant que la juge Anne Ferguson lisait un résumé de la décision rejetant son appel.
La magistrate a décrit la victime comme quelqu'un de "très convaincant" qui "n'est clairement pas un menteur, pas un fantaisiste et qui a été témoin de la vérité".
La foule massée a l'extérieur a salué la décision avec des applaudissements qui ont été entendus jusque dans la salle d'audience.
La juge Ferguson a déclaré que le cardinal serait admissible à une libération conditionnelle dans trois ans et huit mois, bien qu'il puisse encore former un pourvoi devant la Haute Cour fédérale, plus haute juridiction d'Australie.
La victime, dont l'identité ne peut être dévoilée, a parlé de quatre années d'un combat judiciaire "angoissant" qui l'ont plongé "dans des états, aux moments les plus sombres, qui m'ont fait craindre de ne pas pouvoir en revenir".
"Après avoir assisté aux funérailles de mon ami d'enfance (...), j'ai ressenti le devoir de témoigner", a-t-il ajouté dans un communiqué lu par son avocat. "Je ne suis par un héraut de la cause des survivants d'agressions sexuelles."
Lisa Flynn, avocate du père de la victime décédée, a déclaré à l'AFP qu'"un poids avait été levé".
"Il estime que justice a été rendue aujourd'hui. Il est vraiment soulagé que George Pell soit derrière les barreaux ce soir", a ajouté l'avocate.
Plus haut représentant de l'Eglise catholique condamné pour viol sur mineur, le cardinal, qui clame son innocence, a été reconnu coupable en décembre de cinq chefs d'accusation, notamment d'avoir imposé une fellation en décembre 1996 à un garçon de 13 ans et de s'être masturbé en se frottant contre un autre.
Les faits avaient eu lieu dans la sacristie de la cathédrale St Patrick de Melbourne, dont Mgr Pell était l'archevêque, où les deux victimes s'étaient cachées pour y boire du vin de messe.
Deux mois plus tard, M. Pell avait poussé l'un des adolescents contre un mur et lui avait empoigné les parties génitales.
"Le cardinal Pell est évidemment déçu par la décision d'aujourd'hui", ont indiqué dans un communiqué transmis par l'Eglise ses avocats, qui ont dit qu'ils étudiaient l'opportunité d'un pourvoi, attendu sous 28 jours.
De son côté, le Vatican a relevé que M. Pell pouvait encore saisir la Haute cour, sans rien dire de l'enquête canonique en cours.
"A ce stade, avec l'Eglise d'Australie, le Saint-Siège réitère sa proximité avec les victimes d'agressions sexuelles et son engagement à poursuivre, au travers des autorités ecclésiastiques compétentes, les membres du clergé qui commettent ces agressions", a déclaré le Vatican dans un communiqué.
La défense avait fait feu de tout bois pour contester la condamnation, soulevant au total 13 objections allant de la chronologie des faits après la fin de la messe à la possibilité matérielle pour George Pell d'avoir commis les agressions dans l'encombrante tenue sacerdotale dont il était vêtu alors qu'il venait de célébrer l'office.
Surtout, ils estimaient le verdict "déraisonnable", car basé exclusivement sur le témoignage d'une victime.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a exprimé mercredi sa sympathie pour les victimes et annoncé que le cardinal Pell serait déchu de sa médaille de l'Ordre d'Australie.
M. Pell avait connu une ascension fulgurante avant d'entrer en 2013 dans le conseil de neuf cardinaux (C9) chargé d'aider le pape à réformer la Curie, le gouvernement du Vatican. En 2014, il était devenu secrétaire à l'Economie.
Depuis sa condamnation, le cardinal a été relevé de sa fonction de responsable financier du Vatican et perdu sa place dans le C9.
Le Vatican a ouvert sa propre enquête sur Mgr Pell qui pourrait au final être défroqué.
L'ex-secrétaire à l'Economie du Saint-Siège, âgé de 78 ans, avait été condamné en mars à six ans de prison pour l'agression de deux adolescents de 13 ans en 1996 et 1997 dans la cathédrale de Melbourne, ville dont il était l'archevêque.
L'affaire opposait M. Pell, un homme qui a élu deux papes, été un des proches conseillers de François et même été impliqué dans la réponse de l'Eglise face aux scandales de pédophilie, et un ancien enfant de choeur aujourd'hui trentenaire.
La deuxième victime du prélat est décédée en 2014 d'une overdose, sans jamais avoir fait état de l'agression.
En costume sombre, M. Pell a comparu devant la Cour suprême de l'Etat de Victoria, dans le sud de l'Australie, baissant occasionnellement la tête pendant que la juge Anne Ferguson lisait un résumé de la décision rejetant son appel.
- Victime "très convaincante" -
La magistrate a décrit la victime comme quelqu'un de "très convaincant" qui "n'est clairement pas un menteur, pas un fantaisiste et qui a été témoin de la vérité".
La foule massée a l'extérieur a salué la décision avec des applaudissements qui ont été entendus jusque dans la salle d'audience.
La juge Ferguson a déclaré que le cardinal serait admissible à une libération conditionnelle dans trois ans et huit mois, bien qu'il puisse encore former un pourvoi devant la Haute Cour fédérale, plus haute juridiction d'Australie.
La victime, dont l'identité ne peut être dévoilée, a parlé de quatre années d'un combat judiciaire "angoissant" qui l'ont plongé "dans des états, aux moments les plus sombres, qui m'ont fait craindre de ne pas pouvoir en revenir".
"Après avoir assisté aux funérailles de mon ami d'enfance (...), j'ai ressenti le devoir de témoigner", a-t-il ajouté dans un communiqué lu par son avocat. "Je ne suis par un héraut de la cause des survivants d'agressions sexuelles."
Lisa Flynn, avocate du père de la victime décédée, a déclaré à l'AFP qu'"un poids avait été levé".
- "Evidemment déçu" -
"Il estime que justice a été rendue aujourd'hui. Il est vraiment soulagé que George Pell soit derrière les barreaux ce soir", a ajouté l'avocate.
Plus haut représentant de l'Eglise catholique condamné pour viol sur mineur, le cardinal, qui clame son innocence, a été reconnu coupable en décembre de cinq chefs d'accusation, notamment d'avoir imposé une fellation en décembre 1996 à un garçon de 13 ans et de s'être masturbé en se frottant contre un autre.
Les faits avaient eu lieu dans la sacristie de la cathédrale St Patrick de Melbourne, dont Mgr Pell était l'archevêque, où les deux victimes s'étaient cachées pour y boire du vin de messe.
Deux mois plus tard, M. Pell avait poussé l'un des adolescents contre un mur et lui avait empoigné les parties génitales.
"Le cardinal Pell est évidemment déçu par la décision d'aujourd'hui", ont indiqué dans un communiqué transmis par l'Eglise ses avocats, qui ont dit qu'ils étudiaient l'opportunité d'un pourvoi, attendu sous 28 jours.
De son côté, le Vatican a relevé que M. Pell pouvait encore saisir la Haute cour, sans rien dire de l'enquête canonique en cours.
- Déchu de l'Ordre d'Australie -
"A ce stade, avec l'Eglise d'Australie, le Saint-Siège réitère sa proximité avec les victimes d'agressions sexuelles et son engagement à poursuivre, au travers des autorités ecclésiastiques compétentes, les membres du clergé qui commettent ces agressions", a déclaré le Vatican dans un communiqué.
La défense avait fait feu de tout bois pour contester la condamnation, soulevant au total 13 objections allant de la chronologie des faits après la fin de la messe à la possibilité matérielle pour George Pell d'avoir commis les agressions dans l'encombrante tenue sacerdotale dont il était vêtu alors qu'il venait de célébrer l'office.
Surtout, ils estimaient le verdict "déraisonnable", car basé exclusivement sur le témoignage d'une victime.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a exprimé mercredi sa sympathie pour les victimes et annoncé que le cardinal Pell serait déchu de sa médaille de l'Ordre d'Australie.
M. Pell avait connu une ascension fulgurante avant d'entrer en 2013 dans le conseil de neuf cardinaux (C9) chargé d'aider le pape à réformer la Curie, le gouvernement du Vatican. En 2014, il était devenu secrétaire à l'Economie.
Depuis sa condamnation, le cardinal a été relevé de sa fonction de responsable financier du Vatican et perdu sa place dans le C9.
Le Vatican a ouvert sa propre enquête sur Mgr Pell qui pourrait au final être défroqué.