Caracas, Venezuela | AFP | lundi 29/07/2024 - Le Venezuela entre lundi dans une période d'incertitude au lendemain de la réélection du président Nicolas Maduro, contestée par l'opposition qui revendique la victoire et mise en doute par une grande partie de la communauté internationale dont plusieurs de ses voisins.
Selon des résultats officiels proclamés dimanche soir par le Conseil national électoral (CNE) après le dépouillement de 80% des bulletins et une participation de 59%, M. Maduro, 61 ans, l'héritier de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013), a été réélu pour un troisième mandat consécutif de six ans avec 5,15 millions de voix (51,2%). Le candidat de l'opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, 74 ans, en obtient un peu moins de 4,5 millions (44,2%).
Le résultat est "irréversible", a assuré le président du CNE, Elvis Amoroso, un homme de confiance du pouvoir qui fait partie des personnes sanctionnées par Washington pour leur rôle dans la crise vénézuélienne.
L'opposition, qui espérait mettre fin à 25 années de pouvoir chaviste, a aussitôt rejeté ce résultat. "Nous avons gagné" avec "70% des voix", "le Venezuela a un nouveau président élu et c'est Edmundo Gonzalez Urrutia", a déclaré la charismatique cheffe de l'opposition Maria Corina Machado. Déclarée inéligible par le pouvoir, elle avait fait campagne pour ce diplomate discret qui l'avait remplacée au pied levé.
"Il ne s'agit pas d'une fraude de plus mais d'une méconnaissance et de la violation grossière de la volonté populaire", a-t-elle ajouté. "Nous savons tous ce qui s'est passé aujourd'hui".
- "Notre combat continue" -
"Notre combat continue, nous ne nous reposerons pas tant que la volonté du peuple vénézuélien ne sera pas reflétée", a lancé M. Gonzalez Urrutia, ajoutant qu'il n'y avait pas d'appel à manifester.
M. Maduro a reçu le soutien de la Russie et de la Chine ainsi que de ses autres alliés habituels -Cuba, Nicaragua, Honduras et Bolivie. Mais les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Brésil, le Chili, le Pérou -qui a rappelé son ambassadeur-, le Costa Rica, l'Equateur -qui a demandé une réunion du Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OEA)-, le Guatemala, la Colombie, l'Uruguay et l'Argentine ont exprimé des doutes sur le résultat officiel et réclamé de la transparence.
Le gouvernement brésilien "réaffirme encore le principe fondamental de la souveraineté populaire, qui doit être respecté au moyen de la vérification impartiale des résultats", a commenté le ministère brésilien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Par le passé, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a longtemps défendu son homologue vénézuélien face aux critiques de la communauté internationale. Mais Brasilia a durci le ton à l'approche de la présidentielle.
Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a pur sa part réclamé sur X une "transparence totale (...) y compris le décompte détaillé des voix et l'accès aux procès-verbaux des bureaux de vote".
M. Maduro, quant à lui, est sorti sur une scène près du palais présidentiel de Caracas, portant un survêtement aux couleurs du Venezuela et salué par un petit feu d'artifice et des drones, pour fêter sa victoire avec ses partisans scandant "Vamos Nico !" (allons-y, Nico).
"Il y aura la paix, la stabilité et la justice. La paix et le respect de la loi. Je suis un homme de paix et de dialogue", a-t-il dit, alors que la campagne et le scrutin se sont déroulés dans une ambiance tendue, l'opposition dénonçant de nombreuses intimidations et arrestations. Caracas avait limité la possibilité d'observer le déroulement du scrutin.
- Que va faire l'armée ? -
Malgré des sondages donnant l'opposition largement en tête et une crise économique sans précédent, M. Maduro, qui s'appuie sur l'appareil militaire, s'est toujours montré sûr de sa victoire. Il avait même évoqué un "bain de sang" en cas de succès de l'opposition.
Le Venezuela, longtemps un des plus riches pays d'Amérique latine, est exsangue : effondrement de la production pétrolière, PIB réduit de 80% en dix ans, pauvreté, systèmes de santé et éducatif totalement délabrés. Sept millions de Vénézuéliens ont fui leur pays.
Le pouvoir accuse le "blocus criminel" d'être à l'origine de tous les maux. Les États-Unis avaient durci leurs sanctions pour tenter d'évincer M. Maduro après sa réélection contestée de 2018, un scrutin entaché de fraudes selon l'opposition, qui avait débouché sur des manifestations sévèrement réprimées.
"Ils n'ont pas pu nous battre avec les sanctions, les agressions, les menaces !" s'est-il enflammé dimanche, balayant les réactions en provenance d'Amérique latine.
L'attitude de l'appareil sécuritaire, considéré comme un des piliers du pouvoir depuis la présidence d'Hugo Chavez, un ancien militaire, sera déterminante.
"La force armée nationale bolivarienne me soutient", a récemment affirmé M. Maduro, M. Gonzalez Urrutia se disant, de son côté, "convaincu que les forces armées veilleront à ce que la décision de notre peuple soit respectée".
Selon des résultats officiels proclamés dimanche soir par le Conseil national électoral (CNE) après le dépouillement de 80% des bulletins et une participation de 59%, M. Maduro, 61 ans, l'héritier de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013), a été réélu pour un troisième mandat consécutif de six ans avec 5,15 millions de voix (51,2%). Le candidat de l'opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, 74 ans, en obtient un peu moins de 4,5 millions (44,2%).
Le résultat est "irréversible", a assuré le président du CNE, Elvis Amoroso, un homme de confiance du pouvoir qui fait partie des personnes sanctionnées par Washington pour leur rôle dans la crise vénézuélienne.
L'opposition, qui espérait mettre fin à 25 années de pouvoir chaviste, a aussitôt rejeté ce résultat. "Nous avons gagné" avec "70% des voix", "le Venezuela a un nouveau président élu et c'est Edmundo Gonzalez Urrutia", a déclaré la charismatique cheffe de l'opposition Maria Corina Machado. Déclarée inéligible par le pouvoir, elle avait fait campagne pour ce diplomate discret qui l'avait remplacée au pied levé.
"Il ne s'agit pas d'une fraude de plus mais d'une méconnaissance et de la violation grossière de la volonté populaire", a-t-elle ajouté. "Nous savons tous ce qui s'est passé aujourd'hui".
- "Notre combat continue" -
"Notre combat continue, nous ne nous reposerons pas tant que la volonté du peuple vénézuélien ne sera pas reflétée", a lancé M. Gonzalez Urrutia, ajoutant qu'il n'y avait pas d'appel à manifester.
M. Maduro a reçu le soutien de la Russie et de la Chine ainsi que de ses autres alliés habituels -Cuba, Nicaragua, Honduras et Bolivie. Mais les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Brésil, le Chili, le Pérou -qui a rappelé son ambassadeur-, le Costa Rica, l'Equateur -qui a demandé une réunion du Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OEA)-, le Guatemala, la Colombie, l'Uruguay et l'Argentine ont exprimé des doutes sur le résultat officiel et réclamé de la transparence.
Le gouvernement brésilien "réaffirme encore le principe fondamental de la souveraineté populaire, qui doit être respecté au moyen de la vérification impartiale des résultats", a commenté le ministère brésilien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Par le passé, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a longtemps défendu son homologue vénézuélien face aux critiques de la communauté internationale. Mais Brasilia a durci le ton à l'approche de la présidentielle.
Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a pur sa part réclamé sur X une "transparence totale (...) y compris le décompte détaillé des voix et l'accès aux procès-verbaux des bureaux de vote".
M. Maduro, quant à lui, est sorti sur une scène près du palais présidentiel de Caracas, portant un survêtement aux couleurs du Venezuela et salué par un petit feu d'artifice et des drones, pour fêter sa victoire avec ses partisans scandant "Vamos Nico !" (allons-y, Nico).
"Il y aura la paix, la stabilité et la justice. La paix et le respect de la loi. Je suis un homme de paix et de dialogue", a-t-il dit, alors que la campagne et le scrutin se sont déroulés dans une ambiance tendue, l'opposition dénonçant de nombreuses intimidations et arrestations. Caracas avait limité la possibilité d'observer le déroulement du scrutin.
- Que va faire l'armée ? -
Malgré des sondages donnant l'opposition largement en tête et une crise économique sans précédent, M. Maduro, qui s'appuie sur l'appareil militaire, s'est toujours montré sûr de sa victoire. Il avait même évoqué un "bain de sang" en cas de succès de l'opposition.
Le Venezuela, longtemps un des plus riches pays d'Amérique latine, est exsangue : effondrement de la production pétrolière, PIB réduit de 80% en dix ans, pauvreté, systèmes de santé et éducatif totalement délabrés. Sept millions de Vénézuéliens ont fui leur pays.
Le pouvoir accuse le "blocus criminel" d'être à l'origine de tous les maux. Les États-Unis avaient durci leurs sanctions pour tenter d'évincer M. Maduro après sa réélection contestée de 2018, un scrutin entaché de fraudes selon l'opposition, qui avait débouché sur des manifestations sévèrement réprimées.
"Ils n'ont pas pu nous battre avec les sanctions, les agressions, les menaces !" s'est-il enflammé dimanche, balayant les réactions en provenance d'Amérique latine.
L'attitude de l'appareil sécuritaire, considéré comme un des piliers du pouvoir depuis la présidence d'Hugo Chavez, un ancien militaire, sera déterminante.
"La force armée nationale bolivarienne me soutient", a récemment affirmé M. Maduro, M. Gonzalez Urrutia se disant, de son côté, "convaincu que les forces armées veilleront à ce que la décision de notre peuple soit respectée".