Tuktoyaktuk, Canada | AFP | samedi 17/11/2017 - A Tuktoyaktuk, le rêve caressé il y a un demi-siècle est enfin devenu réalité cette semaine avec la mise en service d'une route extrême reliant la bourgade canadienne, nichée sur les rives de l'océan Arctique, au reste du continent nord-américain.
L'exploit valait bien un feu d'artifice, même avec un thermomètre proche des -30 degrés Celsius. Les yeux s'illuminaient alors sur les visages emmitouflés des responsables locaux et des habitants.
Après des années d'études et d'atermoiements, le premier coup de pelle a finalement été donné en 2014, sous l'ancien gouvernement conservateur, pour construire ce que l'on appelait alors la "route des ressources", soit le lien permettant d'aller exploiter les richesses toujours plus loin au Nord.
Mais il y a un an, les libéraux du Premier ministre Justin Trudeau ont décidé un moratoire de cinq ans sur les forages dans l'Arctique.
Les 138 kilomètres de gravier de la route d'Inuvik à Tuktoyaktuk, au nord du Cercle polaire, n'ont cependant pas été construits en vain car, pour les habitants parmi les plus isolés au Canada, c'est la promesse d'une vie moins chère et d'argent de touristes en quête d'aventure.
À Tuktoyaktuk, le taux de chômage est de plus de 30%, et les conditions de vie difficiles pour les 930 habitants.
"Vous savez, nous n'avons pas d'hôtel, nous avons peu de magasins et peu d'opportunités dans la communauté", explique Tianna Gordon-Ruben, qui espère que les prix de la nourriture vont baisser et que plus d'emplois vont être créés.
Avec son bonnet et son anorak rouge, Ella Jean Nogasak, 72 ans, a longtemps attendu la route: "Cette journée est vraiment incroyable, nous sommes heureux, tout le monde est excité".
Quatre ans de travaux ont été nécessaires pour achever la route la plus au nord du continent américain, large d'une dizaine de mètres et qui consiste par endroit en un remblai de quatre mètres de haut déposé sur le pergélisol, ce sol gelé en permanence et isolé par une toile géotextile.
Chef du chantier, Dean Ahmet explique les défis et le côté exceptionnel de la construction qui a coûté 300 millions de dollars canadiens (235 millions d'euros) dans une région ponctuée d'une myriade de lacs et de rivières.
Le pergélisol étant impraticable au dégel, les travaux ont dû être réalisés pendant les sept ou huit mois d'hiver avec un peu plus de 600 travailleurs. "C’était un défi car nous avons travaillé dans des conditions de températures extrêmes, de -15 à -57 degrés, 24 heures sur 24", explique le chef de chantier.
"Je veux remercier les équipes qui ont travaillé d'arrache-pied pendant de longues journées et nuits noires", a souligné mercredi Bob McLeod, Premier ministre des Territoires du nord-ouest, lors de l'inauguration de la route. De nombreux ministres fédéraux étaient présents ainsi que Julie Payette, gouverneure générale et représentante de la reine Elizabeth II, chef d'Etat en titre du Canada.
Dans un paysage de toundra glacée, la vitesse est limitée à 70 km/h. Huit ponts ont été construits pour la continuité de la route dont la durée de vie est estimée à 75 ans, avec en permanence 30 à 40 employés pour la maintenance.
Avec autant de personnalités présentes, Darrel Nasogaluak, le maire de Tuktoyaktuk, est partout. Discours, poignées de mains, un mot pour chacun, le maire espère une meilleure qualité de vie. Grâce à la route, "nous allons avoir un meilleur accès aux soins de santé, un meilleur accès à de la nourriture saine et des produits frais", assure-t-il à la cantonade. A l'épicerie de Tuktoyaktuk, le prix du litre de lait est presque deux fois plus élevé qu'à Vancouver, la métropole du littoral pacifique canadien à 3.800 km par la route de l'océan Arctique.
Avec les beaux jours dans quelques mois, les touristes vont-ils venir par la route? Darrel Nasogaluak invite "le monde entier" à venir visiter Tuktoyaktuk: "Venez partager notre culture riche et nos incroyables paysages. Nos portes sont ouvertes".
Pour l'inauguration de la route, un festin communautaire est prêt et, en attendant des aliments acheminés par la route, les Inuvialuits continuent de dépendre de la chasse et de la pêche. Au menu, des mets traditionnels: caribou et le traditionnel muktuk, de la peau et graisse de baleine.
L'exploit valait bien un feu d'artifice, même avec un thermomètre proche des -30 degrés Celsius. Les yeux s'illuminaient alors sur les visages emmitouflés des responsables locaux et des habitants.
Après des années d'études et d'atermoiements, le premier coup de pelle a finalement été donné en 2014, sous l'ancien gouvernement conservateur, pour construire ce que l'on appelait alors la "route des ressources", soit le lien permettant d'aller exploiter les richesses toujours plus loin au Nord.
Mais il y a un an, les libéraux du Premier ministre Justin Trudeau ont décidé un moratoire de cinq ans sur les forages dans l'Arctique.
Les 138 kilomètres de gravier de la route d'Inuvik à Tuktoyaktuk, au nord du Cercle polaire, n'ont cependant pas été construits en vain car, pour les habitants parmi les plus isolés au Canada, c'est la promesse d'une vie moins chère et d'argent de touristes en quête d'aventure.
À Tuktoyaktuk, le taux de chômage est de plus de 30%, et les conditions de vie difficiles pour les 930 habitants.
"Vous savez, nous n'avons pas d'hôtel, nous avons peu de magasins et peu d'opportunités dans la communauté", explique Tianna Gordon-Ruben, qui espère que les prix de la nourriture vont baisser et que plus d'emplois vont être créés.
Avec son bonnet et son anorak rouge, Ella Jean Nogasak, 72 ans, a longtemps attendu la route: "Cette journée est vraiment incroyable, nous sommes heureux, tout le monde est excité".
Quatre ans de travaux ont été nécessaires pour achever la route la plus au nord du continent américain, large d'une dizaine de mètres et qui consiste par endroit en un remblai de quatre mètres de haut déposé sur le pergélisol, ce sol gelé en permanence et isolé par une toile géotextile.
- Températures extrêmes -
Chef du chantier, Dean Ahmet explique les défis et le côté exceptionnel de la construction qui a coûté 300 millions de dollars canadiens (235 millions d'euros) dans une région ponctuée d'une myriade de lacs et de rivières.
Le pergélisol étant impraticable au dégel, les travaux ont dû être réalisés pendant les sept ou huit mois d'hiver avec un peu plus de 600 travailleurs. "C’était un défi car nous avons travaillé dans des conditions de températures extrêmes, de -15 à -57 degrés, 24 heures sur 24", explique le chef de chantier.
"Je veux remercier les équipes qui ont travaillé d'arrache-pied pendant de longues journées et nuits noires", a souligné mercredi Bob McLeod, Premier ministre des Territoires du nord-ouest, lors de l'inauguration de la route. De nombreux ministres fédéraux étaient présents ainsi que Julie Payette, gouverneure générale et représentante de la reine Elizabeth II, chef d'Etat en titre du Canada.
Dans un paysage de toundra glacée, la vitesse est limitée à 70 km/h. Huit ponts ont été construits pour la continuité de la route dont la durée de vie est estimée à 75 ans, avec en permanence 30 à 40 employés pour la maintenance.
Avec autant de personnalités présentes, Darrel Nasogaluak, le maire de Tuktoyaktuk, est partout. Discours, poignées de mains, un mot pour chacun, le maire espère une meilleure qualité de vie. Grâce à la route, "nous allons avoir un meilleur accès aux soins de santé, un meilleur accès à de la nourriture saine et des produits frais", assure-t-il à la cantonade. A l'épicerie de Tuktoyaktuk, le prix du litre de lait est presque deux fois plus élevé qu'à Vancouver, la métropole du littoral pacifique canadien à 3.800 km par la route de l'océan Arctique.
Avec les beaux jours dans quelques mois, les touristes vont-ils venir par la route? Darrel Nasogaluak invite "le monde entier" à venir visiter Tuktoyaktuk: "Venez partager notre culture riche et nos incroyables paysages. Nos portes sont ouvertes".
Pour l'inauguration de la route, un festin communautaire est prêt et, en attendant des aliments acheminés par la route, les Inuvialuits continuent de dépendre de la chasse et de la pêche. Au menu, des mets traditionnels: caribou et le traditionnel muktuk, de la peau et graisse de baleine.