Tahiti le 12 mars 2024 – Plus rien ne va dans le groupe Aremiti. Les fondateurs de l’entreprise ont décidé de reprendre en main la gestion des catamarans et laisser celle du ferry à leur fils Tuanua Degage. Une décision radicale prise suite au déficit qu’essuie la société depuis des années. Situation économique que les fondateurs du groupe estiment liée aux différents choix de gestion pris par ce dernier.
La Société en nom collectif (SNC) Aremiti, créée par Eugène Degage et son épouse France assure le transport des passagers, des véhicules et du fret entre Tahiti et Moorea depuis plus de trente ans. Sauf qu’aujourd’hui le navire économique de la famille Degage tangue sérieusement. Les fondateurs de la société Aremiti ont décidé de reprendre la gestion de l’une des sociétés Aremiti dans laquelle ils sont majoritaires, en charge de la gestion des navettes Aremiti 5 et 6. Ce faisant, ils laissent à leur fils, Tuanua Degage, la gestion du Aremiti Ferry 2. Navire dans lequel ce dernier détient les deux tiers de l’actif. Ce partage prévoit également de laisser à Tuanua Degage le Apetahi Express. Une “transition” pour laquelle les fondateurs du groupe ont chargé leur fille, Mehiti, de régler les détails. Celle-ci étant de retour au Fenua après plusieurs années passées au Vanuatu.
Selon nos informations, cette scission est due au déficit qu’essuie la société Aremiti depuis plusieurs années. Situation économique pour laquelle Tuanua Degage n’est pas étranger puisqu’il a accordé “à certains employés de gros salaires et des primes […]. Si la société va mal, on ne peut pas donner des primes. Il distribue l'argent et maintenant les sociétés sont en déficit”.
La Société en nom collectif (SNC) Aremiti, créée par Eugène Degage et son épouse France assure le transport des passagers, des véhicules et du fret entre Tahiti et Moorea depuis plus de trente ans. Sauf qu’aujourd’hui le navire économique de la famille Degage tangue sérieusement. Les fondateurs de la société Aremiti ont décidé de reprendre la gestion de l’une des sociétés Aremiti dans laquelle ils sont majoritaires, en charge de la gestion des navettes Aremiti 5 et 6. Ce faisant, ils laissent à leur fils, Tuanua Degage, la gestion du Aremiti Ferry 2. Navire dans lequel ce dernier détient les deux tiers de l’actif. Ce partage prévoit également de laisser à Tuanua Degage le Apetahi Express. Une “transition” pour laquelle les fondateurs du groupe ont chargé leur fille, Mehiti, de régler les détails. Celle-ci étant de retour au Fenua après plusieurs années passées au Vanuatu.
Selon nos informations, cette scission est due au déficit qu’essuie la société Aremiti depuis plusieurs années. Situation économique pour laquelle Tuanua Degage n’est pas étranger puisqu’il a accordé “à certains employés de gros salaires et des primes […]. Si la société va mal, on ne peut pas donner des primes. Il distribue l'argent et maintenant les sociétés sont en déficit”.
Le Aremiti 5 de retour sur la ligne Tahiti-Moorea
Le seul moyen d'apurer ce déficit serait que les Aremiti 5 et 6 tournent “en alternance”. Ainsi le 6 devrait faire les deux premières navettes du matin et le dernier voyage du soir en partance de Papeete, alors que le 5 ferait les voyages dans la journée et les week-ends.
Cette solution a déjà été exposée à Tuanua Degage mais “il a toujours refusé, on ne sait pas pourquoi. Certains disent que peut-être qu’il veut être tout seul sur la ligne et que ses parents le gênent finalement”, souligne une source interne proche du dossier. “Les gens veulent un bateau qui transporte beaucoup de voitures. Et le 5 va remplir ce rôle et compenser le défaut du Aremiti 6. C'est pour cela que la société perd de l'argent.” Le navire Aremiti 5 peut, en effet, embarquer jusqu’à trente véhicules alors que le 6 est limité à six voitures. Selon nos sources, “le Aremiti 6 aurait dû avoir une vingtaine de voitures minimum. C'est ce qui a été demandé à Tuanua, mais il a refusé”.
Remettre le Aremiti 5 sur la ligne permet également à la société Degage de poursuivre les navettes entre Tahiti et Moorea lorsque l’un des deux catamarans est à l’arrêt. “Il s’agit aussi de pouvoir remplir la caisse, car si Aremiti 5 disparaît et que l’on continue à avoir des problèmes, on sera obligé de vendre le Aremiti 6”, assure le patriarche Eugène Degage.
Cette solution a déjà été exposée à Tuanua Degage mais “il a toujours refusé, on ne sait pas pourquoi. Certains disent que peut-être qu’il veut être tout seul sur la ligne et que ses parents le gênent finalement”, souligne une source interne proche du dossier. “Les gens veulent un bateau qui transporte beaucoup de voitures. Et le 5 va remplir ce rôle et compenser le défaut du Aremiti 6. C'est pour cela que la société perd de l'argent.” Le navire Aremiti 5 peut, en effet, embarquer jusqu’à trente véhicules alors que le 6 est limité à six voitures. Selon nos sources, “le Aremiti 6 aurait dû avoir une vingtaine de voitures minimum. C'est ce qui a été demandé à Tuanua, mais il a refusé”.
Remettre le Aremiti 5 sur la ligne permet également à la société Degage de poursuivre les navettes entre Tahiti et Moorea lorsque l’un des deux catamarans est à l’arrêt. “Il s’agit aussi de pouvoir remplir la caisse, car si Aremiti 5 disparaît et que l’on continue à avoir des problèmes, on sera obligé de vendre le Aremiti 6”, assure le patriarche Eugène Degage.
Quid des abonnés ?
Les passagers de la société maritime ont aujourd’hui la possibilité de prendre la navette rapide ou le ferry dans la mesure où les billets sont valables indistinctement sur les deux navires. Eugène Degage souhaite que cela puisse continuer ainsi. Mais rien n’est moins sûr, dans l’immédiat. “On a demandé à Tuanua qu'on puisse prendre les deux bateaux et on attend toujours sa réponse […]. Pour nous c'est bon. Cela fait 30 ans que nous sommes sur la ligne, on veut continuer à servir la population de Moorea.”
Eugène Degage précise même que “si cela ne se fait pas avec Tuanua, on va peut-être travailler avec le Vaearai. Nous ce qui nous intéresse, c'est de rendre service aux habitants de Moorea et cela a toujours été ma devise depuis que l'on a commencé”. Même s’il admet que le ferry de la concurrence met plus de temps à faire la traversée.
Eugène Degage précise même que “si cela ne se fait pas avec Tuanua, on va peut-être travailler avec le Vaearai. Nous ce qui nous intéresse, c'est de rendre service aux habitants de Moorea et cela a toujours été ma devise depuis que l'on a commencé”. Même s’il admet que le ferry de la concurrence met plus de temps à faire la traversée.
Changement de nom pour le Ferry ?
Interrogé sur un éventuel changement de nom du ferry, consécutif à cette scission, Eugène Degage répond : “Je ne sais pas, c'est Tuanua qui gère.” Mais plusieurs sources confirment cette information : “Oui il veut changer de nom. Il est fâché avec ses parents car ils n’ont pas voulu vendre le Aremiti 5.” “Ils ne peuvent plus rien lui dire, sinon cela éclate et donc il n’y a plus de discussions entre eux, c’est cela le vrai problème.”
Le patriarche confirme effectivement que les relations avec son fils ne sont pas au beau fixe et le regrette profondément : “C'est une société que ma femme et moi avons créée. Il était tout jeune à l'époque. La société a été en déficit ; on a licencié des employés et cela n'a pas été facile. Après on a émergé. On a changé de bateaux, on a fait en sorte que le service continue. Ensuite on lui a donné les deux-tiers du ferry pour qu'il se prépare à ce job car on commence à prendre de l'âge.”
Le patriarche confirme effectivement que les relations avec son fils ne sont pas au beau fixe et le regrette profondément : “C'est une société que ma femme et moi avons créée. Il était tout jeune à l'époque. La société a été en déficit ; on a licencié des employés et cela n'a pas été facile. Après on a émergé. On a changé de bateaux, on a fait en sorte que le service continue. Ensuite on lui a donné les deux-tiers du ferry pour qu'il se prépare à ce job car on commence à prendre de l'âge.”
“Nous voulons voler de nos propres ailes”
Dans une vidéo interne destinée aux salariés de la compagnie, Tuanua Degage assure que les problèmes que la société rencontre ne sont pas liés à “des difficultés familiales”. Ce sont “des difficultés stratégiques qui sont différentes entre ce que je voulais faire et ce que mes parents veulent faire”, explique-t-il. Il voulait louer le Aremiti 5, précise-t-il, pour “éviter des charges annuelles et pour récupérer du chiffre d’affaires tous les mois”. Il a essuyé un refus de ses parents. “Je leur ai dit que dans ces conditions je ne pouvais pas continuer à gérer la SNC Aremiti et donc je leur ai rendu la gestion de la SNC Aremiti qui est propriétaire du Aremiti 6 et Aremiti 5.”
Il a même annoncé aux salariés qu’il travaille “sur la nouvelle marque du groupe, la nouvelle marque de la compagnie maritime qui va exploiter l'Apetahi Express et le Aremiti Ferry 2 […] car oui nous voulons prendre finalement toutes nos exploitations en main et voler de nos propres ailes […]. Vous l'aurez compris c’est une nouvelle ère qui se profile qui permettra certainement notre émancipation”. Deux noms ont été proposés pour le groupe de Tuanua : “Tu’ati” et “Ruahatu”. Et pour les bateaux “Tu’ati Express”, “Tu’ati Ferry” ; “Haapiti Express”, “Haapiti Ferry” ; “Ruahatu Express”, “Ruahatu Ferry” ; “Painapo Express”, “Painapo Ferry”.
En attendant, les employés, mis au courant de cette situation, sont toujours en attente du devenir de la société et sont inquiets pour leur futur, “beaucoup ont le moral à zéro car le groupe c’est une grande famille”, “c’est un travail de plusieurs années qui part en fumée juste à cause d’un problème familial”, commente-t-on du côté des salariés. Certains devront même faire le choix entre les fondateurs et Tuanua Degage. La seule chose sur laquelle tous les actionnaires sont d’accord, c’est qu’ils ne pourront pas garder tous leurs salariés.
Contacté à plusieurs reprises Tuanua Degage n’a jamais souhaité répondre à nos appels bien que de nombreux message aient été laissés à sa secrétaire.
Rappelons enfin que le trafic maritime entre Tahiti et Moorea représente près de 1,9 million passagers en 2022.
Il a même annoncé aux salariés qu’il travaille “sur la nouvelle marque du groupe, la nouvelle marque de la compagnie maritime qui va exploiter l'Apetahi Express et le Aremiti Ferry 2 […] car oui nous voulons prendre finalement toutes nos exploitations en main et voler de nos propres ailes […]. Vous l'aurez compris c’est une nouvelle ère qui se profile qui permettra certainement notre émancipation”. Deux noms ont été proposés pour le groupe de Tuanua : “Tu’ati” et “Ruahatu”. Et pour les bateaux “Tu’ati Express”, “Tu’ati Ferry” ; “Haapiti Express”, “Haapiti Ferry” ; “Ruahatu Express”, “Ruahatu Ferry” ; “Painapo Express”, “Painapo Ferry”.
En attendant, les employés, mis au courant de cette situation, sont toujours en attente du devenir de la société et sont inquiets pour leur futur, “beaucoup ont le moral à zéro car le groupe c’est une grande famille”, “c’est un travail de plusieurs années qui part en fumée juste à cause d’un problème familial”, commente-t-on du côté des salariés. Certains devront même faire le choix entre les fondateurs et Tuanua Degage. La seule chose sur laquelle tous les actionnaires sont d’accord, c’est qu’ils ne pourront pas garder tous leurs salariés.
Contacté à plusieurs reprises Tuanua Degage n’a jamais souhaité répondre à nos appels bien que de nombreux message aient été laissés à sa secrétaire.
Rappelons enfin que le trafic maritime entre Tahiti et Moorea représente près de 1,9 million passagers en 2022.