Paris, France | AFP | mardi 08/08/2017 - Dénonçant la présence de matériaux toxiques, de dispositifs de sécurité mal adaptés et d'un réservoir de gazole non homologué pour expliquer le lourd bilan de l'accident d'autocar de Puisseguin (Gironde), des experts ont appelé mardi à renforcer les normes de construction des véhicules.
Le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a publié un rapport détaillant les circonstances et les enseignements à tirer de l'accident qui a fait 43 morts le 23 octobre 2015, le plus meurtrier impliquant un autocar en France depuis celui de Beaune en 1982.
Ce rapport note que la cause directe de l'accident est une perte de contrôle du poids-lourd entré en collision avec l'autocar dans un virage.
"Un violent incendie s'est déclaré immédiatement après la collision. L'autocar a été très rapidement envahi par une fumée noire toxique et attaqué par les flammes", relève le BEA-TT dans son rapport mis en ligne sur son site internet.
Pour les enquêteurs, "plusieurs facteurs" ont joué un rôle dans le bilan.
Parmi eux, "la présence d'un réservoir additionnel de gazole installé au dos de la cabine du tracteur routier non conforme à la réglementation", un élément déjà mis en évidence par une enquête de gendarmerie en juillet 2016.
Les conséquences de l'accident ont également été aggravées par "la nature des matériaux utilisés pour l'aménagement intérieur de l'autocar, leur tenue au feu et la toxicité des gaz dégagés par leur combustion", ainsi que par "la difficulté pour les passagers d'actionner les dispositifs de désenfumage équipant l'autocar", selon le rapport.
Les enquêteurs ont aussi relevé "la difficulté pour les passagers d'utiliser les deux accès et les sorties de secours de l'autocar" et "l'absence d'éclairage à l'intérieur de l'autocar après la collision".
"On n'avait jamais eu d'information sur la façon dont cela avait pu se passer : pourquoi ce feu si rapidement, pourquoi ces fumées si importantes et si toxiques. C'étaient les véritables questions", a déclaré à l'AFP Me Marie Mescam, l'avocate de plusieurs familles, rappelant que le choc entre l'autocar et le camion n'a fait aucune victime.
Selon l'avocate, qui représente plus de 300 des quelque 350 victimes directes ou indirectes de l'accident, "la plus grosse découverte pour les victimes, ce sont les normes anti-feu dans le bus" qui sont "extrêmement basses" et ont peu évolué.
Me Mescam a appelé à la mobilisation des autorités et de l'opinion publique pour "changer les choses". "Il y a à peu près un bus par mois qui s'embrase en France", a-t-elle affirmé.
"Au moins que cette catastrophe nous fasse avancer, que la sécurité à laquelle on est en droit de s'attendre dans les bus soit la même que dans les avions, les trains, les bateaux", a-t-elle plaidé.
En conclusion de son rapport le BEA-TT préconise de modifier la législation en matière de "contrôle de l'installation de réservoirs additionnels sur les véhicules", mais aussi de construction des autocars.
Il est nécessaire, selon les enquêteurs, de renforcer "la tenue au feu des matériaux utilisés dans la construction des véhicules et sur l'introduction de nouvelles exigences en matière de toxicité des gaz dégagés par la combustion de ces matériaux".
Le BEA-TT souhaite aussi "un renforcement des mécanismes d'ouverture des dispositifs de désenfumage afin d'en faciliter l'utilisation" et "l'ajout d'une porte de secours positionnée sur la partie arrière du véhicule", ou à défaut que les fenêtres d'évacuation soient rendues "manoeuvrables instantanément".
Ces préconisations impliquent, pour certaines, de modifier la réglementation européenne ou de faire évoluer la réglementation française.
Le BEA-TT émet aussi plusieurs suggestions en direction des collectivités locales et organisations professionnelles, en particulier d'"étudier l'opportunité de limiter la vitesse maximale autorisée à 50 km/h" dans le virage où s'est produit le drame.
Les enquêteurs souhaitent également que les transporteurs par autocar sensibilisent les voyageurs aux procédures de sécurité, une initiative déjà prise en janvier 2017, a rappelé mardi la fédération patronale OTRE, en coopération avec des syndicats de salariés du secteur, avec l'élaboration d'une plaquette.
Le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a publié un rapport détaillant les circonstances et les enseignements à tirer de l'accident qui a fait 43 morts le 23 octobre 2015, le plus meurtrier impliquant un autocar en France depuis celui de Beaune en 1982.
Ce rapport note que la cause directe de l'accident est une perte de contrôle du poids-lourd entré en collision avec l'autocar dans un virage.
"Un violent incendie s'est déclaré immédiatement après la collision. L'autocar a été très rapidement envahi par une fumée noire toxique et attaqué par les flammes", relève le BEA-TT dans son rapport mis en ligne sur son site internet.
Pour les enquêteurs, "plusieurs facteurs" ont joué un rôle dans le bilan.
Parmi eux, "la présence d'un réservoir additionnel de gazole installé au dos de la cabine du tracteur routier non conforme à la réglementation", un élément déjà mis en évidence par une enquête de gendarmerie en juillet 2016.
Les conséquences de l'accident ont également été aggravées par "la nature des matériaux utilisés pour l'aménagement intérieur de l'autocar, leur tenue au feu et la toxicité des gaz dégagés par leur combustion", ainsi que par "la difficulté pour les passagers d'actionner les dispositifs de désenfumage équipant l'autocar", selon le rapport.
Les enquêteurs ont aussi relevé "la difficulté pour les passagers d'utiliser les deux accès et les sorties de secours de l'autocar" et "l'absence d'éclairage à l'intérieur de l'autocar après la collision".
- Renforcer la sécurité -
"On n'avait jamais eu d'information sur la façon dont cela avait pu se passer : pourquoi ce feu si rapidement, pourquoi ces fumées si importantes et si toxiques. C'étaient les véritables questions", a déclaré à l'AFP Me Marie Mescam, l'avocate de plusieurs familles, rappelant que le choc entre l'autocar et le camion n'a fait aucune victime.
Selon l'avocate, qui représente plus de 300 des quelque 350 victimes directes ou indirectes de l'accident, "la plus grosse découverte pour les victimes, ce sont les normes anti-feu dans le bus" qui sont "extrêmement basses" et ont peu évolué.
Me Mescam a appelé à la mobilisation des autorités et de l'opinion publique pour "changer les choses". "Il y a à peu près un bus par mois qui s'embrase en France", a-t-elle affirmé.
"Au moins que cette catastrophe nous fasse avancer, que la sécurité à laquelle on est en droit de s'attendre dans les bus soit la même que dans les avions, les trains, les bateaux", a-t-elle plaidé.
En conclusion de son rapport le BEA-TT préconise de modifier la législation en matière de "contrôle de l'installation de réservoirs additionnels sur les véhicules", mais aussi de construction des autocars.
Il est nécessaire, selon les enquêteurs, de renforcer "la tenue au feu des matériaux utilisés dans la construction des véhicules et sur l'introduction de nouvelles exigences en matière de toxicité des gaz dégagés par la combustion de ces matériaux".
Le BEA-TT souhaite aussi "un renforcement des mécanismes d'ouverture des dispositifs de désenfumage afin d'en faciliter l'utilisation" et "l'ajout d'une porte de secours positionnée sur la partie arrière du véhicule", ou à défaut que les fenêtres d'évacuation soient rendues "manoeuvrables instantanément".
Ces préconisations impliquent, pour certaines, de modifier la réglementation européenne ou de faire évoluer la réglementation française.
Le BEA-TT émet aussi plusieurs suggestions en direction des collectivités locales et organisations professionnelles, en particulier d'"étudier l'opportunité de limiter la vitesse maximale autorisée à 50 km/h" dans le virage où s'est produit le drame.
Les enquêteurs souhaitent également que les transporteurs par autocar sensibilisent les voyageurs aux procédures de sécurité, une initiative déjà prise en janvier 2017, a rappelé mardi la fédération patronale OTRE, en coopération avec des syndicats de salariés du secteur, avec l'élaboration d'une plaquette.