PARIS, le 30 octobre 2017. Auditionnée par les députés - lors d'une séance nocturne à l'Assemblée nationale - la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé la suppression du « Fonds vert » dans la prochaine loi de finances. Ce programme de financements de projets permettant de lutter contre les effets du réchauffement climatique dans le Pacifique était un engagement de la France lié à la Cop 21, en 2015.
L'enveloppe, acquise de haute lutte par les députés de Polynésie lors de l'examen du Budget 2017, devait compter 25 millions d'euros. Certains projets ont déjà été lancés, notamment en Nouvelle-Calédonie mais aussi au fenua puisque 17 projets bénéficient déjà de ce programme.
" Je suis très déçue par votre décision de supprimer ce fonds, qui était un engagement de François Hollande lors de sa venue en Polynésie" , s'est indignée la députée (Constructifs) de Polynésie Maina Sage. "C'est une décision incohérente avec ce que vous affichez au niveau national et avec les déclarations du président Macron. Cela génère aussi de l'insécurité et un manque de visibilité pour les investisseurs publics et privés. Si vous devez réduire, réduisez, mais ne supprimez pas ce que vous avez mis en place il y a moins d'un an !"
A cet appel, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a à nouveau opposé une fin de non-recevoir quelques minutes plus tard. Il n'est néanmoins pas question selon elle de remettre en cause la réalité du changement climatique ou de ses conséquences puisqu'Annick Girardin s'est dite consciente du fait que les iles dans le Pacifique sont en première ligne et que des atolls vont disparaître. « Si nous conservons ce Fonds vert, nous ne pourrons pas l'alimenter en 2018. Le ministère de l'Outre-mer ne peut pas être seul à prendre en compte les effets du changement climatique. Cela peut vous paraître inopportun mais c'est le moment de faire un bilan et d'associer le ministère de la Transition écologique, l'Agence française de développement et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Nous avons notamment besoin de l'ingénierie de la CDC. Je sais combien vous souffrez de la montée des eaux et je veux une prise de conscience dans tout le gouvernement. »
Bien que présenté comme « en hausse » par le gouvernement, le Budget 2018 – 2,2 milliards d'euros pour la mission Outre-mer - a plus généralement fait l'objet de vives critiques de la part de nombreux députés présents à la « commission élargie », et tout particulièrement des rangs des parlementaires élus dans l'Outre-mer. Huguette Bello, élue (GDR) de La Réunion et rapporteur pour la Commission des lois, a ainsi fait part de son « inquiétude » sur de nombreux sujets, dont la baisse des crédits dédiés au logement et à la rénovation, de la diminution de l'enveloppe dédiée aux aides à la continuité territoriale ou encore à la suppression d'un projet culturel de « Cité des Outre-mer », à Paris.
Reprenant ces critiques à son compte et déplorant un Budget sous influence du ministère de l'Economie et de l'orthodoxie budgétaire, le député (GDR) Moetai Brotherson a souhaité attirer l'attention sur un problème polynésien : l'absence de patrouilleur pour surveiller les 5 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (et maritime) qui entourent la Polynésie Française. « Où sont les Accords de l'Elysée dans ce Budget ? », s'est-il également indigné, faisant référence au fait que seuls deux mesures sur vingt apparaissent comme financées dans le prochain Budget.
« L'Accord de l'Elysée suit son cours, en particulier en ce qui concerne le service oncologie de l'hôpital, doté de 6 millions d'euros dont deux dès 2018 mais aussi du soutien aux collectivités locales puisque 12 millions d'euros leur sont consacrées » , a voulu rassurer la ministre Annick Girardin.
Cette dernière avait reconnu dans son propos introductif que les départements et collectivités d'Outre-mer allaient contribuer à l'effort national de redressement des finances publiques. Sans aller jusqu'à admettre que ce Budget comporte des économies substantielles et que des sacrifices vont être nécessaires, elle affirmait ainsi que « l'effort de réduction des déficits permettra à la France de retrouver de la crédibilité en Europe » . Une bonne partie de sa prise de parole a aussi été consacrée à renvoyer la discussion de futures mesures ou de rallonges budgétaires aux débats qui se tiendront lors des prochaines Assises de l'Outre-mer.
Lire aussi : Changement climatique l'équivalent Fonds vert débloque 835 millions Fcpf pour la Polynésie
L'enveloppe, acquise de haute lutte par les députés de Polynésie lors de l'examen du Budget 2017, devait compter 25 millions d'euros. Certains projets ont déjà été lancés, notamment en Nouvelle-Calédonie mais aussi au fenua puisque 17 projets bénéficient déjà de ce programme.
" Je suis très déçue par votre décision de supprimer ce fonds, qui était un engagement de François Hollande lors de sa venue en Polynésie" , s'est indignée la députée (Constructifs) de Polynésie Maina Sage. "C'est une décision incohérente avec ce que vous affichez au niveau national et avec les déclarations du président Macron. Cela génère aussi de l'insécurité et un manque de visibilité pour les investisseurs publics et privés. Si vous devez réduire, réduisez, mais ne supprimez pas ce que vous avez mis en place il y a moins d'un an !"
A cet appel, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a à nouveau opposé une fin de non-recevoir quelques minutes plus tard. Il n'est néanmoins pas question selon elle de remettre en cause la réalité du changement climatique ou de ses conséquences puisqu'Annick Girardin s'est dite consciente du fait que les iles dans le Pacifique sont en première ligne et que des atolls vont disparaître. « Si nous conservons ce Fonds vert, nous ne pourrons pas l'alimenter en 2018. Le ministère de l'Outre-mer ne peut pas être seul à prendre en compte les effets du changement climatique. Cela peut vous paraître inopportun mais c'est le moment de faire un bilan et d'associer le ministère de la Transition écologique, l'Agence française de développement et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Nous avons notamment besoin de l'ingénierie de la CDC. Je sais combien vous souffrez de la montée des eaux et je veux une prise de conscience dans tout le gouvernement. »
Bien que présenté comme « en hausse » par le gouvernement, le Budget 2018 – 2,2 milliards d'euros pour la mission Outre-mer - a plus généralement fait l'objet de vives critiques de la part de nombreux députés présents à la « commission élargie », et tout particulièrement des rangs des parlementaires élus dans l'Outre-mer. Huguette Bello, élue (GDR) de La Réunion et rapporteur pour la Commission des lois, a ainsi fait part de son « inquiétude » sur de nombreux sujets, dont la baisse des crédits dédiés au logement et à la rénovation, de la diminution de l'enveloppe dédiée aux aides à la continuité territoriale ou encore à la suppression d'un projet culturel de « Cité des Outre-mer », à Paris.
Reprenant ces critiques à son compte et déplorant un Budget sous influence du ministère de l'Economie et de l'orthodoxie budgétaire, le député (GDR) Moetai Brotherson a souhaité attirer l'attention sur un problème polynésien : l'absence de patrouilleur pour surveiller les 5 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (et maritime) qui entourent la Polynésie Française. « Où sont les Accords de l'Elysée dans ce Budget ? », s'est-il également indigné, faisant référence au fait que seuls deux mesures sur vingt apparaissent comme financées dans le prochain Budget.
« L'Accord de l'Elysée suit son cours, en particulier en ce qui concerne le service oncologie de l'hôpital, doté de 6 millions d'euros dont deux dès 2018 mais aussi du soutien aux collectivités locales puisque 12 millions d'euros leur sont consacrées » , a voulu rassurer la ministre Annick Girardin.
Cette dernière avait reconnu dans son propos introductif que les départements et collectivités d'Outre-mer allaient contribuer à l'effort national de redressement des finances publiques. Sans aller jusqu'à admettre que ce Budget comporte des économies substantielles et que des sacrifices vont être nécessaires, elle affirmait ainsi que « l'effort de réduction des déficits permettra à la France de retrouver de la crédibilité en Europe » . Une bonne partie de sa prise de parole a aussi été consacrée à renvoyer la discussion de futures mesures ou de rallonges budgétaires aux débats qui se tiendront lors des prochaines Assises de l'Outre-mer.
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