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A Phoenix, Trump étrille à nouveau les médias


Phoenix, Etats-Unis | AFP | mercredi 22/08/2017 - Le président américain Donald Trump a lancé mardi soir de nouvelles salves contre les médias et les élites lors d'un discours virulent devant des milliers de partisans à Phoenix, émaillé de violences entre la police et des manifestants opposés au chef de l'Etat.
Donald Trump est largement revenu sur les critiques qu'il a essuyées après sa réaction jugée ambivalente aux incidents de Charlottesville, qui "ont touché l'Amérique en plein coeur", blâmant "les médias malhonnêtes" et leurs "gens malades".
"J'ai parlé avec force contre la haine et l'intolérance quand j'ai appris les événements" survenus il y a dix jours dans cette ville de Virginie lors d'un rassemblement de groupes d'extrême droite, notamment des néonazis, s'est défendu le président.
Des violences avaient éclaté entre militants d'extrême-droite et contre-manifestants, et une jeune manifestante avait été tuée lorsqu'un sympathisant nazi avait foncé dans la foule avec sa voiture.
Pendant qu'il galvanisait son public scandant "USA! USA!" dans le centre de Conventions de Phoenix, des échauffourées éclataient dans les rues avoisinantes. 
La police, venue en force, a eu recours au gaz lacrymogène pour disperser une foule de plusieurs milliers de manifestants anti-Trump.
Après les échanges d'invectives et les slogans criés tout au long de la journée, le face à face a dégénéré à la fin du discours "en bagarres et des gens ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles contre la police", a expliqué un porte-parole du Phoenix Police Department. Cinq personnes ont été arrêtées.

- 'Une personne horrible' -

 
Raillant les médias qui l'ont accusé d'avoir réagi trop tardivement ou de ne pas avoir suffisamment condamné l'auteur du meurtre de Charlottesville, M. Trump a lancé: "Voici ma déclaration: le conducteur de la voiture est une personne horrible".
Déplorant ceux qui veulent "effacer notre histoire et notre culture" en enlevant les statues de héros confédérés, il s'est toutefois gardé d'évoquer la violence "des deux côtés", formule qui avait enflammé les esprits et été interprétée par beaucoup, y compris dans les rangs des Républicains, comme créant une équivalence entre les contre-manifestants et les néonazis.
Faisant huer ses cibles favorites - CNN, le New York Times et le Washington Post - le magnat de l'immobilier a lancé qu'il fallait que les médias, qui selon lui diffusent de fausses informations, "admettent leur responsabilité pour les divisions qu'ils génèrent".
M. Trump a embrayé sur les emplois, l'antidote aux tensions raciales selon lui, assurant qu'un million d'emplois avaient été créés depuis son entrée à la Maison Blanche et que l'immigration mettait "une incroyable pression sur les familles (d'Américains) qui travaillent".
L'Arizona, l'Etat frontalier tout au sud des Etats-Unis où se trouve Phoenix, "connaît les conséquences mortelles et si tristes de l'immigration illégale, les vies perdues à cause de la drogue, des cartels, des gangs".
M. Trump a toutefois évité une annonce qui aurait pu mettre le feu aux poudres après Charlottesville: une grâce présidentielle pour l'ex-shériff du comté de Maricopa où se trouve Phoenix, Joe Arpaio, condamné pour avoir enfreint un jugement fédéral en pourchassant excessivement les sans-papiers.
"Je ne vais pas le faire ce soir parce que je ne veux pas créer de controverse", mais "le shériff peut être tranquille", a-t-il promis, laissant entendre que ce pardon n'était que partie remise.
Auparavant, il s'était rendu à Yuma, dans l'Arizona, à proximité de la frontière avec le Mexique, afin de vanter les mérites du mur qu'il entend ériger sur toute sa longueur pour lutter contre l'immigration illégale. 
A Phoenix, Trump a promis à son audience qu'il ferait construire ce mur en dépit des "démocrates obstructionnistes" et même s'il faut "fermer le gouvernement". 
Enfin, M. Trump a balayé les remarques de ceux qui condamnaient sa rhétorique guerrière des dernières semaines face à la Corée du Nord. Selon lui, son attitude agressive porte ses fruits et son homologue nord-coréen Kim Jong-Un commence à "respecter" les Etats-Unis.

le Mercredi 23 Août 2017 à 04:04 | Lu 344 fois