PAPEETE, le 13 juillet 2016 - Birgit Habelt a retrouvé son fils Tammo. Il n’était pas vraiment perdu. Il était "seulement" de l’autre côté de la terre. Comme à son habitude, la navigatrice a préparé son départ, attendu une fenêtre météorologique puis elle a pris la mer pour rejoindre l’un des siens. Elle voulait absolument fêter l’anniversaire de Tammo avec lui. Elle est partie le 23 octobre 2015 de Roscoff, elle est arrivée le 27 juin à Moorea. Elle a 70 ans.
Birgit Habelt, 70 ans, est une navigatrice solitaire qui écoute son intuition. Elle sait quand elle va être grand-mère avant même de l’apprendre, elle entend son fils Tammo lui demander de la rejoindre, elle sent quand ses parents pensent à elle. Alors, elle prend la mer pour aller retrouver sa famille.
"Le meilleur gâteau que j’ai jamais mangé"
En 2015, elle était en France. Elle a acquis un muscadet, un petit bateau fait à la main de 6m40. Elle s’est mise en tête de rejoindre Tammo qui réside à Moorea pour fêter son anniversaire avec lui le 23 mai 2016. "Je voulais faire comme il y a 25 ans précisément", explique la navigatrice. "Nous étions tous les deux au milieu du pacifique, j’ai cuisiné secrètement un gâteau à l’ananas pour lui alors qu’il pensait ne rien recevoir. Quand il l’a vu il a été heureux." Il en garde d’ailleurs un souvenir ému. "Ça reste le meilleur gâteau que j’ai jamais mangé", confie-t-il.
Avec Fleur d’Ajonc, c’est le nom qu’elle a donné à son muscadet, elle a traversé l’Atlantique. "Je n’étais pas tout à fait prête mais ce jour d’octobre était la seule fenêtre météo que j’avais." Elle a filé sans se poser de question, la main sur la barre. Il lui manquait le pilote automatique et son mât avait besoin d’un peu d’attention. Elle s’est arrêtée aux Canaries une semaine pour cause de maladie et a poursuivi sa route vers la Martinique. "Il fallait que je traverse l’océan sans tarder."
"La vie est belle"
En Martinique elle est restée six semaines, "pour régler une bonne fois pour toute ce problème de mât. J’ai donc pris du retard au départ à cause du mât, pendant la traversée puisque je n’avais pas le pilote automatique et enfin en Martinique. C’est pour ça que je n’ai pas pu arriver le 23 mai à Moorea", précise la navigatrice, sans regrets. "La vie est belle", quoi qu’il arrive à entendre cette septuagénaire raconter ses aventures.
Birgit Habelt a ensuite passé le Canal du Panama puis a rejoint les Marquises où elle est arrivée le lundi 13 juin. Son fils, Tammo l’a retrouvée. Ensemble ils ont fait le voyage Nuku hiva-Moorea. "C’est comme si mon fils sortait de sa cage", rapporte la navigatrice. "Je suis arrivé il y a 19 ans avec ma mère, en bateau", poursuit Tammo Habelt. "Depuis je suis devenu un sédentaire. J’ai repris une dose lors de cette traversée depuis les Marquises, me demandant comment j’avais fait pour rester sans naviguer si longtemps."
Elle se passionne pour la voile à 48 ans
Birgit Habelt n’est pas une navigatrice née. Cette Allemande est tombée dans le monde de la voile alors qu’elle avait 48 ans. "Nous étions en Guadeloupe, Tammo venait d’avoir son bac, j’ai été hôtesse deux ans où j’ai tout appris." Ensuite, elle est partie. "Le voyage, par contre, c'est de l'histoire ancienne", glisse Tammo Habelt. "Mon père était diplomate, je suis née en Inde, ma sœur à New York. Alors que nous avions 5 et 3 ans avec ma sœur, ma mère a acheté un combi Volkswagen neuf et nous sommes partis sur les routes marocaines", rapporte-t-il entre autres exemples.
"J’avais trouvé ce que je cherchais"
Tammo et Birgit se sont retrouvés il y a une vingtaine d’années sur un bateau, le Poco Loco. "J’avais besoin de faire un break, de réfléchir un peu à ma vie, mon orientation. J’étais jeune et un peu perdu. Je devais faire quelques semaines seulement en mer, finalement, nous avons fait le tour du globe." Ils visaient Moorea où l’un de leurs amis pensait qu’il y avait du travail. "On avait besoin de renflouer la caisse de bord", précise le duo. Tammo est descendu à terre avec pour mission de trouver un peu de bière et des cigarettes. Birgit, elle, a besoin d’un peu de temps avant de quitter ses bateaux. "Toutes les boutiques étaient fermées. Mais j’ai rencontré des Polynésiens qui m’ont emmené chez eux pour m’en donner. J’avais trouvé ce que je cherchais."
Birgit est repartie. Elle est allée à Hawaii, en Amérique du sud, en Nouvelle-Calédonie… Elle a aussi essayé de passer le Cap Horn avec Popeye, son compagnon qui passe du temps avec elle de temps en temps. "Nous avions 104 jours de mer derrière nous, dont 88 sans soleil ! Notre bateau a chaviré au niveau des 50e hurlants et des 40e rugissants. " Popeye, dont les propos sont arrivés à Tammo quelques semaines plus tard via un navigateur canadien, s’est exclamé : "Il n’y a pas meilleur pompe de cale qu’un homme armé d’un sceau et qui a très peur." Le couple a réussi à gagner les côtes chiliennes pour réparer leur embarcation.
La navigatrice va maintenant rester à Moorea le temps de retaper le Poco Loco qui est resté dans la baie d’Opunohu avec Tammo. "C’est une promesse que j’ai faite aux gens d’ici, ma famille." La suite, elle reste à écrire.
Birgit Habelt, 70 ans, est une navigatrice solitaire qui écoute son intuition. Elle sait quand elle va être grand-mère avant même de l’apprendre, elle entend son fils Tammo lui demander de la rejoindre, elle sent quand ses parents pensent à elle. Alors, elle prend la mer pour aller retrouver sa famille.
"Le meilleur gâteau que j’ai jamais mangé"
En 2015, elle était en France. Elle a acquis un muscadet, un petit bateau fait à la main de 6m40. Elle s’est mise en tête de rejoindre Tammo qui réside à Moorea pour fêter son anniversaire avec lui le 23 mai 2016. "Je voulais faire comme il y a 25 ans précisément", explique la navigatrice. "Nous étions tous les deux au milieu du pacifique, j’ai cuisiné secrètement un gâteau à l’ananas pour lui alors qu’il pensait ne rien recevoir. Quand il l’a vu il a été heureux." Il en garde d’ailleurs un souvenir ému. "Ça reste le meilleur gâteau que j’ai jamais mangé", confie-t-il.
Avec Fleur d’Ajonc, c’est le nom qu’elle a donné à son muscadet, elle a traversé l’Atlantique. "Je n’étais pas tout à fait prête mais ce jour d’octobre était la seule fenêtre météo que j’avais." Elle a filé sans se poser de question, la main sur la barre. Il lui manquait le pilote automatique et son mât avait besoin d’un peu d’attention. Elle s’est arrêtée aux Canaries une semaine pour cause de maladie et a poursuivi sa route vers la Martinique. "Il fallait que je traverse l’océan sans tarder."
"La vie est belle"
En Martinique elle est restée six semaines, "pour régler une bonne fois pour toute ce problème de mât. J’ai donc pris du retard au départ à cause du mât, pendant la traversée puisque je n’avais pas le pilote automatique et enfin en Martinique. C’est pour ça que je n’ai pas pu arriver le 23 mai à Moorea", précise la navigatrice, sans regrets. "La vie est belle", quoi qu’il arrive à entendre cette septuagénaire raconter ses aventures.
Birgit Habelt a ensuite passé le Canal du Panama puis a rejoint les Marquises où elle est arrivée le lundi 13 juin. Son fils, Tammo l’a retrouvée. Ensemble ils ont fait le voyage Nuku hiva-Moorea. "C’est comme si mon fils sortait de sa cage", rapporte la navigatrice. "Je suis arrivé il y a 19 ans avec ma mère, en bateau", poursuit Tammo Habelt. "Depuis je suis devenu un sédentaire. J’ai repris une dose lors de cette traversée depuis les Marquises, me demandant comment j’avais fait pour rester sans naviguer si longtemps."
Elle se passionne pour la voile à 48 ans
Birgit Habelt n’est pas une navigatrice née. Cette Allemande est tombée dans le monde de la voile alors qu’elle avait 48 ans. "Nous étions en Guadeloupe, Tammo venait d’avoir son bac, j’ai été hôtesse deux ans où j’ai tout appris." Ensuite, elle est partie. "Le voyage, par contre, c'est de l'histoire ancienne", glisse Tammo Habelt. "Mon père était diplomate, je suis née en Inde, ma sœur à New York. Alors que nous avions 5 et 3 ans avec ma sœur, ma mère a acheté un combi Volkswagen neuf et nous sommes partis sur les routes marocaines", rapporte-t-il entre autres exemples.
"J’avais trouvé ce que je cherchais"
Tammo et Birgit se sont retrouvés il y a une vingtaine d’années sur un bateau, le Poco Loco. "J’avais besoin de faire un break, de réfléchir un peu à ma vie, mon orientation. J’étais jeune et un peu perdu. Je devais faire quelques semaines seulement en mer, finalement, nous avons fait le tour du globe." Ils visaient Moorea où l’un de leurs amis pensait qu’il y avait du travail. "On avait besoin de renflouer la caisse de bord", précise le duo. Tammo est descendu à terre avec pour mission de trouver un peu de bière et des cigarettes. Birgit, elle, a besoin d’un peu de temps avant de quitter ses bateaux. "Toutes les boutiques étaient fermées. Mais j’ai rencontré des Polynésiens qui m’ont emmené chez eux pour m’en donner. J’avais trouvé ce que je cherchais."
Birgit est repartie. Elle est allée à Hawaii, en Amérique du sud, en Nouvelle-Calédonie… Elle a aussi essayé de passer le Cap Horn avec Popeye, son compagnon qui passe du temps avec elle de temps en temps. "Nous avions 104 jours de mer derrière nous, dont 88 sans soleil ! Notre bateau a chaviré au niveau des 50e hurlants et des 40e rugissants. " Popeye, dont les propos sont arrivés à Tammo quelques semaines plus tard via un navigateur canadien, s’est exclamé : "Il n’y a pas meilleur pompe de cale qu’un homme armé d’un sceau et qui a très peur." Le couple a réussi à gagner les côtes chiliennes pour réparer leur embarcation.
La navigatrice va maintenant rester à Moorea le temps de retaper le Poco Loco qui est resté dans la baie d’Opunohu avec Tammo. "C’est une promesse que j’ai faite aux gens d’ici, ma famille." La suite, elle reste à écrire.