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18 mois ferme pour le chauffard qui avait renversé une mère et son enfant


Tahiti, le 8 octobre 2023 – Le tribunal a condamné jeudi un jeune cadre de la fonction publique à deux ans de prison dont six mois de sursis. Il lui était reproché d'avoir renversé une mère et son enfant de 3 ans alors qu'il conduisait sans permis. 
 
Déjà condamné à plusieurs reprises pour des conduites sous l'empire d'un état alcoolique ou sans permis ainsi que pour des outrages, un jeune homme de 32 ans a de nouveau été présenté en comparution immédiate, jeudi, pour répondre d'une nouvelle conduite sans permis et de "blessures involontaires" ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de 45 jours.
 
Les faits s'étaient déroulés le 21 août dernier à Pirae. Alors qu'une mère et son enfant de 3 ans traversaient la route sur le passage piétons, le prévenu avait brusquement démarré. L'homme avait roulé sur la jambe de la mère de famille et lui avait cassé le pied. L'enfant, projeté au sol, s'était quant à lui vu prescrire une ITT de cinq jours. Placé en garde à vue, le conducteur du véhicule avait expliqué qu'en raison de l'ensoleillement, il n'avait pas vu les deux victimes qui avaient pourtant été renversées alors qu'elles se trouvaient juste devant la voiture. 
 
Libération conditionnelle
 
À la barre du tribunal correctionnel jeudi, le prévenu, responsable comptable dans la fonction publique, a mollement reconnu les faits en réaffirmant qu'il n'avait pas vu la mère et son enfant. Au regard des condamnations inscrites sur son casier judiciaire, le président du tribunal s'est ouvertement interrogé sur l'attitude du trentenaire : "À ce point, qu'est-ce qui vous anime ? Un mépris des autres ? L'inconscience ?" Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a lui aussi abordé les antécédents judiciaires de l'intéressé en rappelant qu'il était sorti de prison en décembre dernier sous libération conditionnelle. Après avoir relevé les conséquences "handicapantes" et le traumatisme psychologique subis par les victimes, le représentant du ministère public a requis deux ans de prison dont six mois avec sursis. 
 
"Ce n'est pas un délinquant habituel, même si son casier judiciaire est très lourd", a assuré l'avocate du prévenu, Me Annick Allain-Sacault, au début de sa plaidoirie. Rappelant que son client n'avait pas vu les victimes "même si cela n'enlève rien à l'infraction", l'avocate a surtout insisté sur le fait que le jeune homme, qui a fait des études supérieures, avait un emploi stable dans lequel il donnait entière satisfaction. Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant le jeune homme à deux ans de prison dont six mois avec sursis assortis du maintien en détention. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 8 Octobre 2023 à 08:45 | Lu 5104 fois