Le tribunal, après délibération, a condamné à une peine de 18 mois de prison, assortie de deux années de sursis probatoire deux apprentis Lupin qui devront indemniser leurs victimes et passer 117 heures à effectuer des travaux d'intérêt général. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 22 octobre 2024 - Deux jeunes ont comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Papeete pour une série de vols en réunion, commis entre mai et juin 2024. Membres d’un groupe qu’ils avaient créé et baptisé Brabus Organisation, un nom grandiloquent tiré de vidéos en ligne, ils ont commis une série de cambriolages peu lucratifs qui a rapidement tourné au fiasco. Ils ont été condamnés à 18 mois de prison, assortis de deux années de sursis probatoire.
Ils se prenaient pour une bande de malfrats, inspirés par les vidéos du web, et avaient même trouvé un nom qui en jette, Brabus Organisation. Rien à voir avec la marque de luxe automobile, ici, on parle plutôt d’une “fine” équipe qui s'est illustrée, en mai et juin derniers, en cambriolant collèges, écoles, associations de quartier, un cabinet dentaire, et même une roulotte. Ce mardi, les deux monte-en-l’air, tout juste majeurs, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Pape’ete pour répondre de ces vols, commis en réunion. À noter qu’ils sont les deux seuls membres du groupe, composé de neuf individus, à être jugés ce jour, les autres étant mineurs.
À la barre, les prévenus apparaissent un peu perdus, loin de l’image d'une organisation structurée que leur nom pourrait laisser croire. À tel point qu’au début de l’audience, le président du tribunal, excédé de la lenteur des réponses du premier prévenu, l'a invectivé bruyamment : “Faut se réveiller là”. Brabus Organisation avait de grandes ambitions… du moins sur le papier. À la question du tribunal sur la motivation de leurs actes, l’un des membres a osé une réponse presque risible : “Pour devenir riches”. Riches ? Ils ne le sont pas devenus tant que ça, puisque leur quête de fortune s’est finalement soldée avec un maigre butin : quelques denrées alimentaires, un ordinateur, une enceinte, de l’argent liquide, ainsi que des tee-shirts et des casquettes. “On allait juste chercher du ma'a”, a tenté le second, celui à l’origine de la création de cette bande de pieds nickelés.
Les “dix lois” de Brabus
Les jeunes prévenus semblent être pris dans une réalité déformée, peut-être inspirée par des jeux vidéo ou des films, puisque leur Brabus Organisation n’était pas dénuée de règles, comme le souligne l’un d’eux : “On avait dix lois” - respect mutuel, porter son propre sac lors des cambriolages, ne pas voler les autres membres, ne pas abandonner ses camarades en cas d’intervention des forces de l’ordre... Ces préceptes rappellent étrangement ceux de Tyler Durden et de son Fight Club. Reste à savoir si eux avaient le droit de parler de Brabus... Le président du tribunal n’a d’ailleurs pas manqué d’ironie en qualifiant cette bande de “drôle de gang”, dont les deux prévenus reconnaissent pleinement les faits qui leur sont reprochés.
“Fuck la police”
L’enquête a été déclenchée à la suite d'une série de vols, les enquêteurs flairant des similitudes frappantes dans le mode opératoire. Sur l’un des lieux cambriolés, la roulotte, un membre du groupe avait même laissé un tag, en inscrivant le nom de leur bande suivi d’un provocateur “Fuck la police”. Peut-être n'avait-il pas pensé à la loi numéro onze, celle de ne pas signer ces méfaits... Les enquêteurs n’ont donc pas tardé à remonter la piste jusqu’aux deux prévenus. Si le premier homme a comparu libre ce mardi, son compère ne l’était pas. Il avait déjà été condamné, dans une autre affaire, en septembre à 15 mois de prison, dont 9 avec sursis, pour le cambriolage d’une bijouterie. Vol commis après les faits pour lesquels il était jugé ce mardi. Lors de l’audience, ce jeune homme a tenté de justifier ses actes en les qualifiant de “jeu” et d'amusement pour lui, arguant qu’il ne voyait rien de sérieux dans ces infractions.
Sursis et travail d'intérêt général
Le procureur de la République a débuté ses réquisitions par un classique du latiniste : “O tempora, o mores” (Autre temps, autres mœurs). Déplorant ainsi que le caractère sacré des établissements scolaires se perdent et qu'ils ne soient plus à l'abri de ce genre d'acte, qu'il qualifie “d'innommables”. L’avocate des jeunes voleurs a plaidé la clémence, rappelant que ses clients étaient avant tout un “groupe de copains qui ne voulaient que s’amuser” et insistant sur le caractère démesuré des réquisitions du procureur : 24 mois de prison, dont 12 avec sursis. Pour la femme de loi, une peine d’intérêt général suffirait à calmer leurs ardeurs.
Le tribunal, après délibération, a finalement opté pour une peine de 18 mois de prison, assortie de deux années de sursis probatoire. En prime, les deux apprentis Lupin devront indemniser leurs victimes et passer 117 heures à effectuer des travaux d'intérêt général.
Ils se prenaient pour une bande de malfrats, inspirés par les vidéos du web, et avaient même trouvé un nom qui en jette, Brabus Organisation. Rien à voir avec la marque de luxe automobile, ici, on parle plutôt d’une “fine” équipe qui s'est illustrée, en mai et juin derniers, en cambriolant collèges, écoles, associations de quartier, un cabinet dentaire, et même une roulotte. Ce mardi, les deux monte-en-l’air, tout juste majeurs, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Pape’ete pour répondre de ces vols, commis en réunion. À noter qu’ils sont les deux seuls membres du groupe, composé de neuf individus, à être jugés ce jour, les autres étant mineurs.
À la barre, les prévenus apparaissent un peu perdus, loin de l’image d'une organisation structurée que leur nom pourrait laisser croire. À tel point qu’au début de l’audience, le président du tribunal, excédé de la lenteur des réponses du premier prévenu, l'a invectivé bruyamment : “Faut se réveiller là”. Brabus Organisation avait de grandes ambitions… du moins sur le papier. À la question du tribunal sur la motivation de leurs actes, l’un des membres a osé une réponse presque risible : “Pour devenir riches”. Riches ? Ils ne le sont pas devenus tant que ça, puisque leur quête de fortune s’est finalement soldée avec un maigre butin : quelques denrées alimentaires, un ordinateur, une enceinte, de l’argent liquide, ainsi que des tee-shirts et des casquettes. “On allait juste chercher du ma'a”, a tenté le second, celui à l’origine de la création de cette bande de pieds nickelés.
Les “dix lois” de Brabus
Les jeunes prévenus semblent être pris dans une réalité déformée, peut-être inspirée par des jeux vidéo ou des films, puisque leur Brabus Organisation n’était pas dénuée de règles, comme le souligne l’un d’eux : “On avait dix lois” - respect mutuel, porter son propre sac lors des cambriolages, ne pas voler les autres membres, ne pas abandonner ses camarades en cas d’intervention des forces de l’ordre... Ces préceptes rappellent étrangement ceux de Tyler Durden et de son Fight Club. Reste à savoir si eux avaient le droit de parler de Brabus... Le président du tribunal n’a d’ailleurs pas manqué d’ironie en qualifiant cette bande de “drôle de gang”, dont les deux prévenus reconnaissent pleinement les faits qui leur sont reprochés.
“Fuck la police”
L’enquête a été déclenchée à la suite d'une série de vols, les enquêteurs flairant des similitudes frappantes dans le mode opératoire. Sur l’un des lieux cambriolés, la roulotte, un membre du groupe avait même laissé un tag, en inscrivant le nom de leur bande suivi d’un provocateur “Fuck la police”. Peut-être n'avait-il pas pensé à la loi numéro onze, celle de ne pas signer ces méfaits... Les enquêteurs n’ont donc pas tardé à remonter la piste jusqu’aux deux prévenus. Si le premier homme a comparu libre ce mardi, son compère ne l’était pas. Il avait déjà été condamné, dans une autre affaire, en septembre à 15 mois de prison, dont 9 avec sursis, pour le cambriolage d’une bijouterie. Vol commis après les faits pour lesquels il était jugé ce mardi. Lors de l’audience, ce jeune homme a tenté de justifier ses actes en les qualifiant de “jeu” et d'amusement pour lui, arguant qu’il ne voyait rien de sérieux dans ces infractions.
Sursis et travail d'intérêt général
Le procureur de la République a débuté ses réquisitions par un classique du latiniste : “O tempora, o mores” (Autre temps, autres mœurs). Déplorant ainsi que le caractère sacré des établissements scolaires se perdent et qu'ils ne soient plus à l'abri de ce genre d'acte, qu'il qualifie “d'innommables”. L’avocate des jeunes voleurs a plaidé la clémence, rappelant que ses clients étaient avant tout un “groupe de copains qui ne voulaient que s’amuser” et insistant sur le caractère démesuré des réquisitions du procureur : 24 mois de prison, dont 12 avec sursis. Pour la femme de loi, une peine d’intérêt général suffirait à calmer leurs ardeurs.
Le tribunal, après délibération, a finalement opté pour une peine de 18 mois de prison, assortie de deux années de sursis probatoire. En prime, les deux apprentis Lupin devront indemniser leurs victimes et passer 117 heures à effectuer des travaux d'intérêt général.