Tahiti, le 24 mars 2021 – Le président de l'association Titahi Nui, Ragai Tanetevaiora, annonce l'organisation d'une marche ce samedi à Papeete pour contester l'action en usucapion du Camica sur les sept îles Actéon aux Tuamotu. Le Pays, de son côté, s'apprête à contester cette action du Camica par tous les moyens juridiques à sa disposition.
A la suite de nos révélations sur l'action en usucapion –une reconnaissance de propriété basée sur la prescription– des sept atolls des îles Actéon aux Tuamotu devant un notaire de la place par le Conseil d'administration de la mission catholique de Tahiti (Camica), le président de l'association Titahi Nui et habitant de Nukutavake, Ragai Tanetevaiora, a décidé de monter au créneau. Profitant de son séjour à Tahiti, le Pa'umotu annonce l'organisation d'une marche ce samedi matin depuis l'église Maria no te hau à Papeete jusqu'à l'assemblée de la Polynésie française. "Il faut que le Camica comprenne que nous sommes les ayants droit (...). Il faut nous rendre nos terres, on ne sait pas ce qu'ils sont en train de faire", tonne Ragai Tanetevaiora.
Le président de l'association demande aux administrateurs du Camica de présenter leurs titres de propriété. "On verra ensuite, mais ils n'en n'ont pas puisqu'ils ne sont pas propriétaires". Il explique que le Camica entend faire valoir qu'il a hérité ces terres du père Victor : "Mais qui sont ses ancêtres à lui ? J'aimerais savoir qui sont leurs arrières grands-parents ? En tout cas père Victor n'en a pas ici. Et je rappelle au Camica que le père Victor avait dit de laisser ces terres aux Pa'umotu".
"On ne va pas se laisser faire"
"Ils pensent que le pa'umotu est un moins que rien, et que ce qui est arrivé aux habitants de Tahiti et des Marquises, qui ont perdu leurs terres, va nous arriver. Ils sont en train de tester les Pa'umotu. Eh bien allons-y. On ne va pas se laisser faire", promet Ragai Tanetevaiora qui cite l'article 17 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 : "La propriété est un droit inviolable". "Que fait-on de ce droit ? Ils pensent qu'on va leur donner ces terres alors même qu'ils ne sont pas propriétaires et qu'ils n'ont pas de titre de propriété ?". Ragai Tanetevaiora raconte que lorsqu'il était jeune, il travaillait dans les cocoteraies de ces atolls. Et selon lui, la participation des administrateurs du Camica à ces travaux sur place "est un mensonge". "J'étais à la pelle, ou encore en train de déverser les sacs d'engrais sur les cocotiers au temps où le père Victor nous prenait pour travailler".
Le pays ne laissera pas faire le Camica
Selon nos informations, la Polynésie française entend contester l'action en usucapion du Camica sur les îles Acteon. Le Pays doit déposer ce mercredi devant les juridictions compétentes une demande d'annulation de l'action en usucapion intentée par le Camica. "Même s'il n'a pas vocation à le faire, car il n'est plus propriétaire de ces terres", glisse-t-on côté Pays. "Mais c'est clair et net que le Pays n'en veut pas". Une plainte doit également être déposée auprès de la chambre des notaires. Enfin, le Pays entend également intervenir auprès du tribunal foncier, comme en 2015 lorsque la Commission de conciliation de la Direction des affaires foncières avait considéré que la demande de revendication de propriété par le Camica était "irrecevable" car le conseil d'administration de la mission catholique "n'apportait aucun élément" permettant de confirmer sa propriété sur les terres revendiquées, et présentait des "assertions sont péremptoires, infondées en droit, et ne faisant que suivre un raccourci opportun faisant fi des règles de succession et des contrats" en se présentant comme ayants droit de feu père Victor Vallons.
A la suite de nos révélations sur l'action en usucapion –une reconnaissance de propriété basée sur la prescription– des sept atolls des îles Actéon aux Tuamotu devant un notaire de la place par le Conseil d'administration de la mission catholique de Tahiti (Camica), le président de l'association Titahi Nui et habitant de Nukutavake, Ragai Tanetevaiora, a décidé de monter au créneau. Profitant de son séjour à Tahiti, le Pa'umotu annonce l'organisation d'une marche ce samedi matin depuis l'église Maria no te hau à Papeete jusqu'à l'assemblée de la Polynésie française. "Il faut que le Camica comprenne que nous sommes les ayants droit (...). Il faut nous rendre nos terres, on ne sait pas ce qu'ils sont en train de faire", tonne Ragai Tanetevaiora.
Le président de l'association demande aux administrateurs du Camica de présenter leurs titres de propriété. "On verra ensuite, mais ils n'en n'ont pas puisqu'ils ne sont pas propriétaires". Il explique que le Camica entend faire valoir qu'il a hérité ces terres du père Victor : "Mais qui sont ses ancêtres à lui ? J'aimerais savoir qui sont leurs arrières grands-parents ? En tout cas père Victor n'en a pas ici. Et je rappelle au Camica que le père Victor avait dit de laisser ces terres aux Pa'umotu".
"On ne va pas se laisser faire"
"Ils pensent que le pa'umotu est un moins que rien, et que ce qui est arrivé aux habitants de Tahiti et des Marquises, qui ont perdu leurs terres, va nous arriver. Ils sont en train de tester les Pa'umotu. Eh bien allons-y. On ne va pas se laisser faire", promet Ragai Tanetevaiora qui cite l'article 17 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 : "La propriété est un droit inviolable". "Que fait-on de ce droit ? Ils pensent qu'on va leur donner ces terres alors même qu'ils ne sont pas propriétaires et qu'ils n'ont pas de titre de propriété ?". Ragai Tanetevaiora raconte que lorsqu'il était jeune, il travaillait dans les cocoteraies de ces atolls. Et selon lui, la participation des administrateurs du Camica à ces travaux sur place "est un mensonge". "J'étais à la pelle, ou encore en train de déverser les sacs d'engrais sur les cocotiers au temps où le père Victor nous prenait pour travailler".
Le pays ne laissera pas faire le Camica
Selon nos informations, la Polynésie française entend contester l'action en usucapion du Camica sur les îles Acteon. Le Pays doit déposer ce mercredi devant les juridictions compétentes une demande d'annulation de l'action en usucapion intentée par le Camica. "Même s'il n'a pas vocation à le faire, car il n'est plus propriétaire de ces terres", glisse-t-on côté Pays. "Mais c'est clair et net que le Pays n'en veut pas". Une plainte doit également être déposée auprès de la chambre des notaires. Enfin, le Pays entend également intervenir auprès du tribunal foncier, comme en 2015 lorsque la Commission de conciliation de la Direction des affaires foncières avait considéré que la demande de revendication de propriété par le Camica était "irrecevable" car le conseil d'administration de la mission catholique "n'apportait aucun élément" permettant de confirmer sa propriété sur les terres revendiquées, et présentait des "assertions sont péremptoires, infondées en droit, et ne faisant que suivre un raccourci opportun faisant fi des règles de succession et des contrats" en se présentant comme ayants droit de feu père Victor Vallons.
Le Camica veut demander des loyers aux habitants de Tematangi
A Tematagi, l'un des atolls dépendant des îles Actéon, le Camica a diffusé l'an dernier un communiqué, signé par Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau, destiné à la "communauté" de cet atoll. Il fait savoir à ses "chers frères et soeurs dans le Christ" au cours d'une de leur messes, qu'après la régularisation par le Camica de son titre de propriété, "en cours devant le tribunal de première instance" et "l'officialisation du cadastre", ce dernier serait prêt à leur établir des baux de location "à faible loyer annuel" pour une durée de soixante ans.
Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau précise tout de même que "la régularisation" de ces baux "emphytéotiques" chez le notaire dépendra "de l'aboutissement des actions en cours". Il précise d'ailleurs que les frais seront à la charge des habitants de l'atoll "dans le prolongement de l'action du Père Victor soucieux de l'intérêt équitable de toutes les populations". Le communiqué rappelle aussi aux habitants que lorsque leurs parents s'y sont installés, ils ont mis en place des règles et qu'ils les ont respectées. Et que ces derniers "se sont partagés provisoirement" les parcelles de terre en fonction de "leurs besoins". L'occasion pour Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau de rappeler quelques-unes d'entre elles telles que de "jouir des parcelles mises à disposition en bon père de famille", ou encore "ne rien faire, ni laisser faire quoi que ce soit susceptible de détériorer le terrain, d'en réduire la valeur ou de porter atteinte aux droits de propriété du Camica".
Ajoutons qu'en août 2020, le tavana de Tureia - Tematagi a demandé, par courrier à Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau, "l'autorisation" de construire une nouvelle école, un logement pour les missionnaires et l'installation d'une antenne vini sur l'atoll de Tematagi. Une semaine après le tavana reçoit la réponse de Cottanceau qui souligne qu'il a "l'honneur de vous informer que j'accepte", tout en précisant que le plan joint au courrier "n'est pas encore officiel et ne peut servir de document officiel", mais qu'il peut servir "en attendant l'officialisation".
Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau précise tout de même que "la régularisation" de ces baux "emphytéotiques" chez le notaire dépendra "de l'aboutissement des actions en cours". Il précise d'ailleurs que les frais seront à la charge des habitants de l'atoll "dans le prolongement de l'action du Père Victor soucieux de l'intérêt équitable de toutes les populations". Le communiqué rappelle aussi aux habitants que lorsque leurs parents s'y sont installés, ils ont mis en place des règles et qu'ils les ont respectées. Et que ces derniers "se sont partagés provisoirement" les parcelles de terre en fonction de "leurs besoins". L'occasion pour Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau de rappeler quelques-unes d'entre elles telles que de "jouir des parcelles mises à disposition en bon père de famille", ou encore "ne rien faire, ni laisser faire quoi que ce soit susceptible de détériorer le terrain, d'en réduire la valeur ou de porter atteinte aux droits de propriété du Camica".
Ajoutons qu'en août 2020, le tavana de Tureia - Tematagi a demandé, par courrier à Monseigneur Jean-Pierre Cottanceau, "l'autorisation" de construire une nouvelle école, un logement pour les missionnaires et l'installation d'une antenne vini sur l'atoll de Tematagi. Une semaine après le tavana reçoit la réponse de Cottanceau qui souligne qu'il a "l'honneur de vous informer que j'accepte", tout en précisant que le plan joint au courrier "n'est pas encore officiel et ne peut servir de document officiel", mais qu'il peut servir "en attendant l'officialisation".