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​Tahiti Air Charter garde le cap


Tahiti, le 2 février 2022 - Tahiti Air Charter devient TAC. Au-delà du changement de nom et de logo, la compagnie aérienne du groupe Degage a dévoilé son plan d’action et ses perspectives pour les mois à venir. Si les rotations régulières vont se densifier aux îles Sous-le-Vent, la desserte inter-îles aux Marquises est toujours au point mort. La compagnie attend toujours un déblocage du dossier technique à Paris dans les prochains jours.

Nouveau nom, nouveau logo. La compagnie Tahiti Air Charter, du groupe Degage, devient TAC. Un changement d’identité qui s’accompagne d’une nouvelle offre commerciale, plus dense, sur les îles Sous-le-Vent. Aux îles Marquises, l’exploitation du deuxième Cessna de la compagnie est toujours suspendue à une validation technique, en termes de sécurité, de la Direction de l’Aviation Civile à Paris.

Services réguliers sur les Raromatai

Sur les îles Sous-le-Vent, TAC passe à l’attaque. Si la compagnie opère depuis août 2021, les rotations correspondaient à un “programme test”. Le nouveau programme de vols, applicable au 1er mars prochain, a été repensé afin de satisfaire les besoins exprimés de la population des Raromatai. Quarante-deux vols par semaine seront ainsi proposés entre les îles Sous-le-Vent pour permettre aux professionnels et agents de l’administration en mission, aux touristes en quête d’escapade ou encore aux habitants de se déplacer d’une île à l’autre à la journée. TAC proposera ainsi dix vols par semaine entre Raiatea et Bora Bora pour 15 800 Fcfp TTC. La fréquence sera sensiblement plus élevée entre Raiatea et Maupiti, cette desserte permettant également d’apporter du fret aux habitants. Les passagers pourront embarquer cinq kilos de bagage en cabine et entre dix et vingt kilos en soute selon la formule tarifaire. Un comptoir d’enregistrement et une porte d’embarquement seront dédiés à la compagnie. Les sept places “grand confort” proposées dans le Cessna permettront un embarquement très rapide.

Des vols de nuit bientôt possibles

Une offre que Tuanua Degage juge plus complémentaire que concurrente de celle d’Air Tahiti d’autant que TAC pourra proposer en plus des vols charters en journée. La compagnie espère transporter environ 1 000 passagers par mois. Cette nouvelle offre a également vocation à encore s’adapter techniquement et commercialement dans les semaines qui viennent. TAC prépare en effet un dossier technique afin d’obtenir l’agrément IFR (Instrument flight rules). Le “vol aux instruments” permet une exploitation plus large de l’appareil. En effet, si le dossier technique est accepté, la compagnie pourra alors proposer des vols de nuit, à savoir plus tôt le matin et plus tard le soir. Elle pourra ainsi, sur demande, embarquer des passagers en provenance de l’international, ayant atterri en fin de soirée à l’aéroport de Tahiti-Faa’a et désireux de rejoindre Bora Bora ou tout autre île des Raromatai sans avoir à rester une nuit sur Tahiti. Un service nouveau qui permettrait encore de se démarquer de l’opérateur historique.

Les Marquises toujours en attente

Si l’horizon se dégage aux îles Sous-le-Vent, la desserte inter-îles aux Marquises est quant à elle toujours en stand-by. Du moins au niveau technique. La compagnie est toujours dans l’attente de la validation du manuel d’exploitation (Manex) pour la mise en service du deuxième Cessna. Le dossier est toujours “en cours d’instruction”, TAC espérant un dénouement “courant semaine prochaine” alors que le circuit de traitement administratif n’est pas des plus simples. Tahiti Air Charter devait assurer la délégation de service public (DSP) pour la desserte des îles de Ua Pou et Ua Huka depuis le 1er juillet 2021 mais faute d’autorisation, elle a dû solliciter Tahiti Nui Hélicoptères pour assurer le respect du cahier des charges de la DSP. Cette dernière a finalement été suspendue le mois dernier et jusqu’au 31 mars prochain en attendant un dénouement du dossier technique et administratif à Paris. Une autorisation délivrée avant cette date butoir permettrait une mise en exploitation rapide.  En effet, au niveau commercial, les offres sont prêtes et le personnel est dans les starting-blocks. Une fois le Manex approuvé, la compagnie pourra démarrer sous deux semaines et assurer ainsi les rotations prévues. Sans agrément avant le 31 mars, ce serait “le scénario du pire”. La délégation de service public pourrait faire l’objet d’un nouvel appel d’offres sans garantie que TAC y réponde et soit déclaré attributaire.
 

Pascal Bazer-Bachi, directeur d’exploitation de TAC : “On reste résolument très optimistes”

Que manque-t-il pour lancer l’exploitation aux Marquises ?

“Il ne manque plus grand-chose aujourd’hui, juste une approbation pour nos manuels d’exploitation qui sont en ce moment même à l’étude dans les services parisiens. On est en “courte finale”, pour reprendre une métaphore aéronautique, pour obtenir notre sésame pour commencer nos opérations. Nous attendons des réponses prochainement sur ces sujets. […] On échange quasi-quotidiennement avec les services de l’État sur ce sujet. […] On continue d’œuvrer pour améliorer et démontrer toutes les couches de sécurité possibles.”

La délégation de service public aux Marquises est suspendue jusqu’au 31 mars prochain. Y a-t-il bon espoir de finaliser le dossier d’ici là et sinon que se passerait-il ?

“Nous sommes effectivement très optimistes parce que nous faisons tout pour y arriver. Sinon c’est le scénario du pire. Il faudra vous rapprocher du gouvernement pour savoir quel est leur plan d’attaque post-31 mars. Mais aujourd’hui on reste résolument très optimistes”.
 

Stéphane, Pilote, responsable des îles Sous-le-Vent et des opérations aériennes : “La concurrence est toujours bénéfique pour les usagers”

“Ça fait plusieurs mois que nous effectuons des vols réguliers dans les îles Sous-le-Vent. Au vu de ces quelques mois d’expérience, nous avons décidé d’affiner ce programme pour répondre au mieux aux besoins des populations et des professionnels des Raromatai. Au niveau de la tarification, on a voulu être très agressifs, de façon à pouvoir permettre à tout un chacun de profiter de ce moyen de locomotion. On a décidé de se positionner légèrement en dessous de ceux d'Air Tahiti. On s’est rendu compte qu’on pouvait adapter ce module de huit à neuf places à autre chose qu’aux charters privés. Ces vols-là continueront d’exister, mais on pouvait rajouter des vols le matin et le soir au sein des Raromatai pour la population et sous vols réguliers."

"Des patients qui souhaitent se rendre à l’hôpital de Raiatea, aux professionnels de santé comme les spécialistes qui ont besoin de se déplacer dans les îles, au plus près des patients. Ou encore les élèves qui ont besoin de rentrer chez eux les week-end. Concernant la concurrence prochaine de Air Moana aux ISLV, on est très content car c’est toujours bénéfique pour les usagers. C’est aussi bénéfique pour les exploitants parce que ça nous force à sortir le meilleur de ce que l’on peut offrir. On voit ça d’un bon œil pour les Raromatai.”
 


Rédigé par Sébastien Petit le Mercredi 2 Février 2022 à 20:40 | Lu 3118 fois