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​Sursis pour le trentenaire récidiviste


Tahiti, le 16 mai 2024 – Un père de famille, condamné à trois reprises pour des conduites sous l'empire d'un état alcoolique, a été jugé en comparution immédiate jeudi. L'homme, auquel il était reproché d'avoir pris le volant malgré une annulation de permis et après avoir bu, a été condamné à six mois de prison avec sursis probatoire pendant 18 mois. 
 
Placé sous contrôle judiciaire après avoir passé trois semaines en détention provisoire dans l'attente de son procès, un homme de 31 ans a été jugé, jeudi en comparution immédiate, pour répondre de conduite en état d'ivresse, de conduite malgré l'annulation de son permis, en décembre dernier, et de défaut de maîtrise de son véhicule. 
 
Le trentenaire, condamné en 2014, 2020 puis en décembre dernier pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique, avait été interpellé dans la matinée du 9 avril dernier alors qu'il venait d'avoir un accident matériel sur la RDO. Lors de l'arrivée des gendarmes, le jeune homme avait indiqué qu'il avait percuté le terre-plein après avoir tenté de rattraper un automobiliste qui venait de lui faire une queue de poisson. Alors que son permis de conduire venait d'être annulé quelques mois auparavant et qu'il présentait un taux d'alcool de 0,58 mg par litre de sang, le prévenu avait expliqué en garde à vue qu'il avait exceptionnellement bu la veille car il fêtait l'obtention de sa Licence de pilote commercial (LPC). 
 
Décisions “irréfléchies”
 
Lors de sa comparution devant le tribunal correctionnel jeudi, l'homme a assuré qu'il avait pris conscience que les décisions prises le jour des faits étaient “irréfléchies” en expliquant que son incarcération l'avait beaucoup fait réfléchir. Quatre de ses proches se sont ensuite succédé à la barre pour dépeindre le portrait d'un “père aimant” et d'un homme stable n'ayant pas de problème d'alcoolisme chronique. 
 
Face aux faits “simples” et “objectifs” du dossier, le procureur de la République a ensuite déploré “l'absence de prise de conscience” du jeune homme malgré ses “antécédents”. “Il suffit d'une seule fois pour qu'une simple conduite en état d'ivresse se transforme en drame et anéantisse plusieurs personnes”, a-t-il martelé avant de requérir six mois de prison avec sursis probatoire pendant 18 mois et de s'opposer à l'exclusion de cette condamnation du casier judiciaire de l'intéressé. Sur ce point, le représentant du ministère public a en effet affirmé qu'en l'“état des choses”, les condamnations du prévenu n'étaient pas “compatibles” avec son “projet professionnel”.
 
Constitué pour la défense du trentenaire, Me Édouard Varrod a dénoncé lors de sa plaidoirie que son client, placé en détention provisoire avec le choix de le faire comparaître en comparution immédiate, avait fait l'objet d'un “traitement particulier” en rappelant que lors de son interpellation, les forces de l'ordre avaient relevé qu'il ne sentait pas l'alcool et qu'il était parfaitement cohérent. “Je pense qu'il y a eu un problème de fonctionnement de l'éthylotest.” L'avocat a par ailleurs tenu à “déconstruire” l'idée selon laquelle on pouvait faire un lien entre les faits et la capacité professionnelle de son client. Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet.  

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 16 Mai 2024 à 18:12 | Lu 1613 fois