Tahiti, le 8 juin 2020 – Après les déclarations d'Édouard Fritch la semaine dernière sur la suspension du projet de la Route du Sud, l'association Mata Atea a réagi hier en dénonçant un "double discours" et des études de faisabilité qui se poursuivent… Chaque camp accusant l'autre de mauvaise foi dans cet épineux dossier.
"Si Paea ne veut pas, on va attendre que le nouveau conseil municipal soit en place. C'est le peuple qui choisi." La semaine dernière à l'assemblée, le président Édouard Fritch s'est une nouvelle fois exprimé sur le projet très controversé de la Route du Sud qui doit traverser Punaauia, Paea, Papara, Teva i Uta et Taiarapu Est. Un projet qui s'est invité dans les discussions à l'assemblée après le report de l'examen du Schéma d'aménagement général (Sage) de la Polynésie française, visiblement bien trop sensible pour les élus à trois semaines du second tour des municipales. En substance, le président du Pays a regretté le report du débat sur le Sage et sur le projet de Route du Sud, mais il a surtout promis que les communes auraient le dernier mot pour décider la réalisation du projet.
Des propos qui ont fait bondir le président de l'association Mata Atea, Gilles Parzy, qui milite activement contre cette Route du Sud. L'agriculteur biologique dénonce un "double discours", constatant que malgré les déclarations d'Édouard Fritch, un appel d'offre pour une étude topographique "pour le projet de route du Sud de Punaauia à Afaahiti" a encore été publié le 12 mai dernier au Journal officiel. "On trouve ça complètement inadmissible, dans un pays démocratique, qu'on lance des travaux qui manifestement font l'objet d'une opposition quasi-unanime des populations concernées, alors qu'il n'y a eu aucun débat à l'assemblée", tempête Gilles Parzy.
Le président de l'association Mata Atea dénonce également l'inscription au budget 2020 d'un milliard de Fcfp de dépense pour des "acquisitions foncières et constructions de la Route du Sud – Tranche 1". "Ce sont les expulsions qui nous gênent, avec tous les dégâts environnementaux et patrimoniaux", explique Gilles Parzy. "En alternative, on est très clairs. La route de ceinture peut être aménagée de façon correcte pour permettre une circulation fluidifiée. À commencer par ce rond-point du Méridien, pour lequel il y a du foncier à côté… C'est le premier point bloquant. Ça coûterait moins cher au contribuable et ça arriverait beaucoup plus vite. La Route du Sud étant annoncée sur une dizaine d'années."
Deux sons de cloche
Côté Pays, on accuse Mata Atea de mauvaise foi. "Ce qu'a dit Édouard Fritch, c'est que le tracé ne sera pas celui de l'ancienne Route du Sud. Celui contre lequel s'oppose justement Mata Atea. Et justement, si on fait des relevés topographiques, c'est pour examiner d'autres pistes. Plus haut notamment. (…) On est un gouvernement. Notre boulot, c'est d'anticiper". Pour les dépenses inscrites au budget, on rappelle qu'il ne s'agit que d'autorisations d'engagement et on renvoie également aux propos d'Édouard Fritch la semaine dernière : "Ce milliard n'est pas uniquement pour Paea, c'est pour Papara, Mataiea, Papeari…"
Mais surtout, le Pays accuse Mata Atea de "politiser" le sujet à quelques semaines des municipales, rappelant le soutien de l'association à la liste d'Anthony Géros contre celle portée désormais par la présidente du groupe Tapura à l'assemblée, Tepuaraurii Teriitahi. Un positionnement parfaitement assumé par Mata Atea. "On a compris depuis le départ que c'était un problème politique, qui ne pouvait être réglé que par une solution politique", explique Gilles Parzy. "L'association ne s'est pas montée pour les élections municipales, elle s'est montée au moment de l'enquête publique sur le PGA de Paea, en septembre 2019. Ça n'était absolument pas politique au départ. Mais ensuite, dans le programme de la liste du tāvana, aujourd'hui décédé, et de Tepuaraurii Teriitahi, il n'y a pas un mot sur ce projet de Route du Sud. Tandis que la liste menée par Tony Géros en partenariat avec le Tahoera'a huiraatira'a à une position claire d'opposition à la Route du Sud."
Consultations à venir
Irréconciliables, les deux camps vont continuer à se scruter à chaque nouvelle étape du projet. Le Sage doit repasser à l'assemblée le 7 juillet prochain. "Et on rappelle que le Sage s'impose aux communes", insiste Gilles Parzy. Du côté de Paea, le futur conseil municipal devra se repositionner sur le projet de Route du Sud. Il s'y était opposé à l'unanimité lors du vote sur le PGA de la commune. Mais c'était avec l'ancien tracé. Et c'était avant les municipales.
"Si Paea ne veut pas, on va attendre que le nouveau conseil municipal soit en place. C'est le peuple qui choisi." La semaine dernière à l'assemblée, le président Édouard Fritch s'est une nouvelle fois exprimé sur le projet très controversé de la Route du Sud qui doit traverser Punaauia, Paea, Papara, Teva i Uta et Taiarapu Est. Un projet qui s'est invité dans les discussions à l'assemblée après le report de l'examen du Schéma d'aménagement général (Sage) de la Polynésie française, visiblement bien trop sensible pour les élus à trois semaines du second tour des municipales. En substance, le président du Pays a regretté le report du débat sur le Sage et sur le projet de Route du Sud, mais il a surtout promis que les communes auraient le dernier mot pour décider la réalisation du projet.
Des propos qui ont fait bondir le président de l'association Mata Atea, Gilles Parzy, qui milite activement contre cette Route du Sud. L'agriculteur biologique dénonce un "double discours", constatant que malgré les déclarations d'Édouard Fritch, un appel d'offre pour une étude topographique "pour le projet de route du Sud de Punaauia à Afaahiti" a encore été publié le 12 mai dernier au Journal officiel. "On trouve ça complètement inadmissible, dans un pays démocratique, qu'on lance des travaux qui manifestement font l'objet d'une opposition quasi-unanime des populations concernées, alors qu'il n'y a eu aucun débat à l'assemblée", tempête Gilles Parzy.
Le président de l'association Mata Atea dénonce également l'inscription au budget 2020 d'un milliard de Fcfp de dépense pour des "acquisitions foncières et constructions de la Route du Sud – Tranche 1". "Ce sont les expulsions qui nous gênent, avec tous les dégâts environnementaux et patrimoniaux", explique Gilles Parzy. "En alternative, on est très clairs. La route de ceinture peut être aménagée de façon correcte pour permettre une circulation fluidifiée. À commencer par ce rond-point du Méridien, pour lequel il y a du foncier à côté… C'est le premier point bloquant. Ça coûterait moins cher au contribuable et ça arriverait beaucoup plus vite. La Route du Sud étant annoncée sur une dizaine d'années."
Deux sons de cloche
Côté Pays, on accuse Mata Atea de mauvaise foi. "Ce qu'a dit Édouard Fritch, c'est que le tracé ne sera pas celui de l'ancienne Route du Sud. Celui contre lequel s'oppose justement Mata Atea. Et justement, si on fait des relevés topographiques, c'est pour examiner d'autres pistes. Plus haut notamment. (…) On est un gouvernement. Notre boulot, c'est d'anticiper". Pour les dépenses inscrites au budget, on rappelle qu'il ne s'agit que d'autorisations d'engagement et on renvoie également aux propos d'Édouard Fritch la semaine dernière : "Ce milliard n'est pas uniquement pour Paea, c'est pour Papara, Mataiea, Papeari…"
Mais surtout, le Pays accuse Mata Atea de "politiser" le sujet à quelques semaines des municipales, rappelant le soutien de l'association à la liste d'Anthony Géros contre celle portée désormais par la présidente du groupe Tapura à l'assemblée, Tepuaraurii Teriitahi. Un positionnement parfaitement assumé par Mata Atea. "On a compris depuis le départ que c'était un problème politique, qui ne pouvait être réglé que par une solution politique", explique Gilles Parzy. "L'association ne s'est pas montée pour les élections municipales, elle s'est montée au moment de l'enquête publique sur le PGA de Paea, en septembre 2019. Ça n'était absolument pas politique au départ. Mais ensuite, dans le programme de la liste du tāvana, aujourd'hui décédé, et de Tepuaraurii Teriitahi, il n'y a pas un mot sur ce projet de Route du Sud. Tandis que la liste menée par Tony Géros en partenariat avec le Tahoera'a huiraatira'a à une position claire d'opposition à la Route du Sud."
Consultations à venir
Irréconciliables, les deux camps vont continuer à se scruter à chaque nouvelle étape du projet. Le Sage doit repasser à l'assemblée le 7 juillet prochain. "Et on rappelle que le Sage s'impose aux communes", insiste Gilles Parzy. Du côté de Paea, le futur conseil municipal devra se repositionner sur le projet de Route du Sud. Il s'y était opposé à l'unanimité lors du vote sur le PGA de la commune. Mais c'était avec l'ancien tracé. Et c'était avant les municipales.