Vingt-huit cours d’eau du domaine public fluvial doivent faire l’objet d’opération de curage d’ici la fin de l’année, pour prévenir les risques d’inondation au plus fort de la saison des pluies.
Tahiti, le 6 octobre 2021 - La trentaine de cours d’eau identifiés sur l’île de Tahiti comme présentant un risque fort d’inondation doivent faire l’objet d’opérations de curage avant la fin de l’année. Un chantier d’ampleur à la veille duquel la Direction de l’équipement se veut pédagogue.
Opération de sensibilisation et surtout de pédagogie, mercredi matin à la Direction de l’équipement. Alors que ce service technique s’apprête à lancer, dès la mi-octobre, une campagne de curage des cours d’eau du domaine public fluvial de Tahiti, une conférence de presse a été donnée pour lever les malentendus à l’origine de problèmes récurrents lors des interventions.
En premier lieu, sur la nature des opérations curages. Comme l’a rappelé le responsable de la Direction de l’équipement (DEQ), il s’agit d’une opération de prévention des risques d’inondations. Une intervention qui consiste à évacuer l’excédent sédimentaire du lit des rivières et les encombrants végétaux ou d’origine humaine qui peuvent s’y trouver, pour rétablir un écoulement normalisé des eaux. Or "la population fait souvent la confusion entre curage et extractions de matériaux", déplore Timi Wong Yut, le directeur de cabinet de René Temeharo au ministère des Grands travaux.
À l’heure où un rien peut prendre une dimension scandaleuse sur les réseaux sociaux, la mise au point a occupé une bonne partie du point presse, tant l’amalgame semble souvent la cause de réactions d’opposition, de la part de riverains ou d’associations de protection de l’environnement, aux travaux d’entretien menés par la DEQ.
"Nous ne faisons en aucun des prélèvements de matériaux afin de les exploiter. Lorsqu’on fait nos campagnes de curage, la plupart du temps ce qui en ressort sur la partie amont des rivières, ce sont des matériaux de mauvaise qualité : des alluvions, des boues, des déchets végétaux", insiste d’ailleurs Manoura Tirao, directeur adjoint technique à la DEQ. "Dans l’agglomération, on enlève de plus en plus de déchets ménagers. Les seuls endroits où on peut dire que l’on a des matériaux de qualité, c’est lorsqu’on procède au désensablement des embouchures de rivières."
Une précision utile à brève échéance : une opération de désensablement est programmée dans l’immédiat à l’embouchure de la rivière Vaitia, au PK 37 à Papara. Des travaux de curage du lit et de l’embouchure. Une intervention identique est également planifiée à l’embouchure de la Papenoo. Les services de l’équipement veulent prendre les devants pour éviter de revivre une levée de bouclier, à l’image de celle qui s’est produite le 25 septembre dernier à Teahupoo, sur fond de travaux à l’embouchure de la Fauoro. Il s’agissait alors de reprendre le lit du cours d’eau, dévié en rive gauche après la forte houle de la mi-août. Les riverains ont dénoncé des extractions sauvages. Les matériaux extraits ont été cédés à la commune.
Opération de sensibilisation et surtout de pédagogie, mercredi matin à la Direction de l’équipement. Alors que ce service technique s’apprête à lancer, dès la mi-octobre, une campagne de curage des cours d’eau du domaine public fluvial de Tahiti, une conférence de presse a été donnée pour lever les malentendus à l’origine de problèmes récurrents lors des interventions.
En premier lieu, sur la nature des opérations curages. Comme l’a rappelé le responsable de la Direction de l’équipement (DEQ), il s’agit d’une opération de prévention des risques d’inondations. Une intervention qui consiste à évacuer l’excédent sédimentaire du lit des rivières et les encombrants végétaux ou d’origine humaine qui peuvent s’y trouver, pour rétablir un écoulement normalisé des eaux. Or "la population fait souvent la confusion entre curage et extractions de matériaux", déplore Timi Wong Yut, le directeur de cabinet de René Temeharo au ministère des Grands travaux.
À l’heure où un rien peut prendre une dimension scandaleuse sur les réseaux sociaux, la mise au point a occupé une bonne partie du point presse, tant l’amalgame semble souvent la cause de réactions d’opposition, de la part de riverains ou d’associations de protection de l’environnement, aux travaux d’entretien menés par la DEQ.
"Nous ne faisons en aucun des prélèvements de matériaux afin de les exploiter. Lorsqu’on fait nos campagnes de curage, la plupart du temps ce qui en ressort sur la partie amont des rivières, ce sont des matériaux de mauvaise qualité : des alluvions, des boues, des déchets végétaux", insiste d’ailleurs Manoura Tirao, directeur adjoint technique à la DEQ. "Dans l’agglomération, on enlève de plus en plus de déchets ménagers. Les seuls endroits où on peut dire que l’on a des matériaux de qualité, c’est lorsqu’on procède au désensablement des embouchures de rivières."
Une précision utile à brève échéance : une opération de désensablement est programmée dans l’immédiat à l’embouchure de la rivière Vaitia, au PK 37 à Papara. Des travaux de curage du lit et de l’embouchure. Une intervention identique est également planifiée à l’embouchure de la Papenoo. Les services de l’équipement veulent prendre les devants pour éviter de revivre une levée de bouclier, à l’image de celle qui s’est produite le 25 septembre dernier à Teahupoo, sur fond de travaux à l’embouchure de la Fauoro. Il s’agissait alors de reprendre le lit du cours d’eau, dévié en rive gauche après la forte houle de la mi-août. Les riverains ont dénoncé des extractions sauvages. Les matériaux extraits ont été cédés à la commune.
Responsabilité engagée
Les services de l’équipement surveillent un peu plus de 140 cours d’eau sur l’île de Tahiti. Soixante-dix-neuf sont identifiés comme étant à fort risque d’inondation (voir carte ci-dessus). Ces rivières nécessitent une attention particulière, en raison du bassin de population installé à proximité, de l’importance de leur débit ou des risques d’effondrement en amont susceptibles de provoquer des phénomènes d’embâcle. "Un peu moins de la moitié vont faire l’objet d’une opération de curage d’ici la fin de l’année", précise Timi Wong Yut. Vingt-huit cours d’eau répartis sur le pourtour de l’île principale de Tahiti.
La Direction de l’équipement se repose sur les observations d’une quinzaine d’agents répartis sur l’île de Tahiti pour planifier ses travaux. L’île est découpée en quatre secteurs : Arue-Punaruu, Punaruu-Papeari, Presqu’île et le secteur Est de Faaone à Arue. En relation avec les élus locaux, les riverains et sur la base de leurs propres repérages, ces agents font les remontées de terrain qui permettent de planifier les interventions en fonction des priorités.
Si des interventions sont programmées à titre préventif tout au long de l’année, à l’approche de la saison des pluies, le curage des rivières devient "un sujet important", insiste Timi Wong Yut. "Nous avons pour mission d’assurer la sécurité des biens et des personnes au droit des cours d’eau. Et on voit bien que certains sont encombrés, soit par un niveau important d’ensablement aux embouchures, soit par la présence de matériaux apportés par le cours d’eau." Le curage s’impose pour éviter tout risque de débordement et d’inondation des habitations implantées le long des cours d’eau. Et il ne s’agit que d’une obligation morale pour la collectivité. Le débordement d’un cours d’eau du domaine public fluvial peut, en effet, engager la responsabilité administrative, voire pénale, de la Polynésie française s’il est avéré que les dommages subis ont été provoqués ou aggravés par un mauvais entretien des ouvrages publics. Cette obligation est inscrite dans la règlementation depuis une délibération de février 1958. "On prend les devants", assure Timi Wong Yut.
La Direction de l’équipement se repose sur les observations d’une quinzaine d’agents répartis sur l’île de Tahiti pour planifier ses travaux. L’île est découpée en quatre secteurs : Arue-Punaruu, Punaruu-Papeari, Presqu’île et le secteur Est de Faaone à Arue. En relation avec les élus locaux, les riverains et sur la base de leurs propres repérages, ces agents font les remontées de terrain qui permettent de planifier les interventions en fonction des priorités.
Si des interventions sont programmées à titre préventif tout au long de l’année, à l’approche de la saison des pluies, le curage des rivières devient "un sujet important", insiste Timi Wong Yut. "Nous avons pour mission d’assurer la sécurité des biens et des personnes au droit des cours d’eau. Et on voit bien que certains sont encombrés, soit par un niveau important d’ensablement aux embouchures, soit par la présence de matériaux apportés par le cours d’eau." Le curage s’impose pour éviter tout risque de débordement et d’inondation des habitations implantées le long des cours d’eau. Et il ne s’agit que d’une obligation morale pour la collectivité. Le débordement d’un cours d’eau du domaine public fluvial peut, en effet, engager la responsabilité administrative, voire pénale, de la Polynésie française s’il est avéré que les dommages subis ont été provoqués ou aggravés par un mauvais entretien des ouvrages publics. Cette obligation est inscrite dans la règlementation depuis une délibération de février 1958. "On prend les devants", assure Timi Wong Yut.
Les déchets de la côte Ouest traités à la Punaruu
En septembre 2019, l’entreposage de déchets de curage en tout genre sur un terrain vague à côté de la piscine municipale, en bord de route à l’entrée de Papeete, avait fait scandale. Le Pays a depuis acquis un terrain de trois hectares, vallée de la Punaruu, pour y stocker et y trier des matériaux prélevés lors du curage des cours d’eau de la côte Ouest. L’exploitation de ce site a débuté en 2021. Les opérations de tri sont confiées à la société JL Polynésie, au travers d’un marché public à bon de commande évalué à 50 millions de Fcfp par an. Ce prestataire est chargé de séparer les déchets à orienter vers le centre d’enfouissement technique de ceux qui peuvent être valorisés en filière de compostage. Les déchets ultimes, essentiellement de la terre et des agrégats non exploitables commercialement, servent de matériaux de remblai.
L’ouverture de deux nouveaux sites de stockage et de tri est planifiée pour le traitement des déchets de curage de la côte Est et ceux de la Presqu’île.
En septembre 2019, l’entreposage de déchets de curage en tout genre sur un terrain vague à côté de la piscine municipale, en bord de route à l’entrée de Papeete, avait fait scandale. Le Pays a depuis acquis un terrain de trois hectares, vallée de la Punaruu, pour y stocker et y trier des matériaux prélevés lors du curage des cours d’eau de la côte Ouest. L’exploitation de ce site a débuté en 2021. Les opérations de tri sont confiées à la société JL Polynésie, au travers d’un marché public à bon de commande évalué à 50 millions de Fcfp par an. Ce prestataire est chargé de séparer les déchets à orienter vers le centre d’enfouissement technique de ceux qui peuvent être valorisés en filière de compostage. Les déchets ultimes, essentiellement de la terre et des agrégats non exploitables commercialement, servent de matériaux de remblai.
L’ouverture de deux nouveaux sites de stockage et de tri est planifiée pour le traitement des déchets de curage de la côte Est et ceux de la Presqu’île.
L’entreposage par la direction de l’équipement de déchets de curage sur un terrain vague à côté de la piscine municipale, avait fait scandale en septembre 2019. (Photo d’archives).