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​Patrick Galenon élu président du CA "resserré" de la CPS


Tahiti, le 8 juillet 2022 – Le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, a été élu vendredi matin pour deux ans et demi à la présidence d'un conseil d'administration de la Caisse de prévoyance sociale (CPS) au nouveau format "plus resserré" et destiné à être "plus efficace". Le nouveau PCA qui insiste sur sa volonté de faire "prendre ses responsabilités" à l'État sur la prise en charge des maladies radio-induites liées aux essais nucléaires.
 
Le premier conseil d'administration "resserré" de la Caisse de prévoyance sociale (CPS) –issu de la réforme de la gouvernance de la CPS initiée fin 2021– s'est réuni vendredi matin avec ses 15 nouveaux membres nommés pour cinq ans (voir encadré), contre 68 auparavant dans les trois anciens conseils d'administration des trois régimes. Le bureau du nouveau CA a été élu en début de matinée et c'est le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, qui a été élu face au trésorier de la CSIP et actuel président du Cesec, Eugène Sommers. Un conseil d'administration plus efficace ? "Oui, je pense sérieusement. Je pense qu'avec ce conseil resserré, on va pouvoir mieux travailler", a réagi Patrick Galenon à l'issue de son élection. Quant à la crainte des syndicats de voir les voix du patronat et du Pays se liguer contre celles des syndicats, cette élection est la "preuve que ce n'est pas forcément le cas", a souligné le nouveau PCA de la CPS.
 
Les maladies radio-induites
 
"On a des dépenses colossales. Il faut arriver à les diminuer", a indiqué Patrick Galenon sur le fond des chantiers qui attendent cette nouvelle gouvernance de la CPS. Le syndicaliste a confirmé son accord de principe avec l'annonce du ministre de tutelle, Yvonnick Raffin, qui a proposé encore récemment de soumettre au CA une proposition de baisse des cotisations maladie de 1 point. "Ça va permettre à nos salariés de mieux vivre", s'est réjoui Patrick Galenon. Sur les recettes estimées de la TVA sociale applicable depuis le 1er avril, le nouveau PCA a estimé "d'après les premières informations que nous avons" qu'elles s'élèveraient à 4 milliards de Fcfp à la fin de l'année pour la CPS et 2 milliards pour le régime de solidarité. "À peu près à ce que l'on souhaitait." Surtout, Patrick Galenon s'est satisfait de ce que "le nombre de salariés a augmenté, donc la situation budgétaire est moins grave qu'on le craignait". Avec tout de même un bémol qui pourrait peser sur les dépenses de santé : "Attention, la septième phase de Covid arrive. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai un masque aujourd'hui."
 
Mais surtout, le président du CA de la CPS a insisté sur sa volonté de défendre le dossier de la prise en charge par l'État des dépenses de la Caisse pour les patients atteints de maladies radio-induites liées aux essais nucléaires. "Je me bats depuis plusieurs années pour que la France prenne ses responsabilités", a martelé Patrick Galenon. "C'est une responsabilité qu'ils doivent porter." La question du chiffrage du montant dépensé pour ces maladies ? "Nous l'avons fait", assure Patrick Galenon. "Nous avons arrêté nos chiffres en 2018, c'est pour ça qu'on parle de 80 milliards de Fcfp. Il y a 9 678 malades touchés par des maladies radio-induites." Pas question pour autant de parler d'une dotation unique pour solder le passif. "Chaque années 5,2 milliards viennent s'ajouter à ce chiffre." Le PCA de la CPS entend donc obtenir une participation régulière de l'État, même s'il concède qu'il faudra encore "déterminer ce qui est de l'effet du nucléaire et ce qui est de l'effet, par exemple, de la cigarette". "Et c'est tous les ans qu'il faudra le faire", insiste Patrick Galenon, qui renvoie les modalités de cette prise en charge à l'État. "À eux de déterminer comment ils pensent nous rembourser ou nous accompagner dans ces maladies."
 
Enfin, le nouveau président du CA de la CPS, qui n'en est pas à sa première expérience à ce poste, a également réagi vendredi matin au récent rapport de la Chambre territoriale des comptes sur la gestion de la CPS. Un rapport plutôt critique sur l'attentisme passé des gestionnaires de la Caisse, et prompt à demander d'impulser rapidement une réforme de fond de cet outil au service de la Protection sociale généralisée. "Vous savez, la CTC ne nous donne pas de solution. C'est facile de juger, mais la CTC aurait été inspirée si elle avait dit par exemple que la France participe aux maladies radio-induites", a tancé Patrick Galenon. "C'est facile de trouver des failles, mais à un moment il faut mettre les mains dans le cambouis."
 

Deux femmes pour treize hommes

La composition du nouveau conseil d'administration de la CPS a été entérinée par un arrêté du président du Pays publié vendredi au Journal officiel. Ses membres, deux femmes pour treize hommes, sont nommés pour une durée de cinq ans, répartis proportionnellement entre représentants des organisations professionnelles de salariés, des employeurs et travailleurs non-salariés et enfin des personnes qualifiées nommées par le Pays.
 
Le bureau du CA de la CPS :
 
Patrick Galenon - président du Conseil d'administration 
Jeff Benhamza - 1er vice-président 
Maxime Antoine-Michard - 2e vice-président 
Dimitri Pitoeff - secrétaire 
James Estall - secrétaire adjoint 
 
Les membres du CA :
 
  • Représentants des organisations professionnelles de salariés :
 
CSTP-FO : Patrick Galenon (suppléant : Mearii Atapo)
A Ti'a I Mua : Dimitri Pitoeff (Gilles Helme)
CSIP : Eugène Sommers (Marcel Tuihani)
Otahi : Lucie Tiffenat (Marianne Snow)
O oe to oe rima : Vatea Heller (Atonia Teriinohorai)
 
  • Représentants des organisations professionnelles d'employeurs et de travailleurs non-salariés :
 
CPME : Maxime-Antoine Michard (Éric Sartin) et Guillaume Reynaud (Frédéric Dafniet)
Medef : Thierry Mosser (Marc Stuhlfauth), Jeff Benhamza (Serge Ganancia) et Heimana Fiori (Cyrille Dubois)
 
  • Représentants qualifiés nommés par la Polynésie française :
 
Yvonnick Raffin (François Loret), Damien Gutierrez Saucedo (Romina Ma), Vincent Law (Mickael Law), James Estall (Thierry Albert) et Luc Tapeta

Rédigé par Antoine Samoyeau le Vendredi 8 Juillet 2022 à 16:31 | Lu 2100 fois